Remarquable succès d'audience hier soir de la série "manipulations". Le thème : l'emprise. Un sujet à la mode avec un cheminement méthodique implacable. Un "univers" complexe où la pudeur des victimes ajoute à la rouerie des auteurs pour garder des secrets lourds bien installés. C'est la version moderne des sirènes. Dans la mythologie, les sirènes incarnaient l'océan destructeur. Le mirage de la séduction qui peut mener au gouffre absolu. Le poison des fausses apparences. La cruauté des illusions. Ce qui est surprenant, c'est qu'au moment où la science et donc la connaissance a accumulé des progrès considérables pour tendre vers la reconnaissance de faits avérés, étrangement c'est peut-être l'époque où les sirènes se multiplient le plus : le poids des images, la vitrine des réseaux sociaux, la recherche des audiences et non pas du sens du contenu … ? Et si progressivement le système politique français (dans son ensemble dont des médias) à force de mécanismes pervers était devenu la première sirène dans la vie moderne : c'est un beau sujet de droit constitutionnel que j'aimerais soumettre à des étudiants sur l'évolution des institutions de 1958 …
Catégorie : Personnel
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Tous ces signes qui ne sont pas des hasards …
Un des récents ouvrages que je recommande : les larmes du vin de Daniel Picouly. Finalement, pour ce qui me concerne, deux catégories de livres suscitent mon intérêt. Il y a ceux qui me font découvrir un univers que je ne connais pas du tout et ceux dans lesquels je retrouve les valeurs qui me tiennent à coeur. Ces valeurs me paraissent aujourd'hui tellement décalées que lorsque je retrouve leur mise en valeur, cela me rassure. Le livre de Picouly appartient à ces deux catégories, ce qui est rare. Il parle à un buveur d'eau comme moi qui est un cancre absolu du vin et qui le regrette particulièrement comme un échec dans ses centres d'intérêt. Il me fait partager la passion de la table élaborée alors que le partage d'un club sandwich avec une salade me comble. Mais ce livre me plait surtout parce qu'il remet à l'honneur des valeurs qui sont celles de ma mère dans mon éducation : on ne gaspille pas la nourriture. On termine toujours son assiette. On ne fait pas de "chichi" pour se donner un genre qu'on n'a pas. On ne cherche pas à créer un vernis pour cacher sa vraie nature. Quand on ne sait pas, on le dit … : bref, autant de marqueurs qui disparaissent aujourd'hui face aux gaspillages acceptés, aux tromperies organisées, aux divorces entre l'image et la réalité de vies … Toutes ces valeurs marginalisées qui sont autant de signes qui ne sont pas des hasards dans cette période qui se cherche parce qu'elle s'est perdue. "Les larmes du vin" : un livre qui mérite l'attention.
NB : pour la rédaction du mien, je progresse bien. Avec plaisir car le mélange de fiction et de réalités est une approche très agréable à concilier.
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Belle journée de chutes de neige
Enfin un hiver qui n'est pas avare de chutes de neige. Jolie balade un après-midi de dimanche.
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« Tu le sais bien, le temps passe … »
Et si l'essentiel de la politique était trop caché ? Car l'essentiel pourrait être non pas les idées exposées mais plus réellement le tempérament de ceux qui les exposent. Le livre de Catherine Nay, c'est ce passage là : mieux connaître ceux qui parlent. Qui sont-ils vraiment au-delà de leurs mots ? Et sous cet angle, les révélations sont considérables. Ces petits faits qui en disent si long sur une personne. Pour ma part, mon regard a été changé notamment par les faits suivants. Quand je vois arriver le papa de Dominique de Villepin qui avait chargé sa voiture comme du jamais vu pour conduire amis et voisins au meeting à la halle Freyssinet pour soutenir son fils qui lançait République Solidaire. Et Arthur venir accueillir son grand-père avec une gentillesse extrême pour l'installer dans un endroit confortable. A Privas, avant son meeting, sur un téléphone sécurisé, Charles Pasqua négocie la libération des otages du Liban en y mettant un coeur phénoménal. A Grenoble, avant un meeting, Philippe Séguin passe au stabilo des articles de presse. Il prend une page blanche. Il écrit quelques mots et des chiffres. Son discours est … prêt ! Et il sera fulgurant. A Charbonnières, Charles Millon était intarissable sur les ouvrages qu'il venait de lire et qui alimentaient ses réflexions. A Grenoble, Jean Glavany parcourant mètre à mètre le chemin que François Mitterrand ferait quelques jours plus tard et connaissant à la perfection ce qui ferait que le Président serait en situation sécurisée. Mais aussi Alpexpo et Michèle Barzach avec son chemisier noir si transparent qu'il en déconcentrait manifestement ses interlocuteurs. Ou Léotard demandant où courir avant un meeting à la Bastille car c'était son moyen pour se détendre et se concentrer. Et la liste pourrait durer longtemps. Tous ces faits qui en disent long sur le caractère des intéressés. Bien plus instructifs que les mots à la tribune. A chaque époque, ils mériteraient d'être plus rapidement connus. La version plus humaine des choses. Le livre de Catherine Nay : une super lecture.
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Le temps des « contrariens » est-il engagé ?
En Bourse, les "contrariens" sont ceux qui investissent à contre-courant du marché. Ils achètent quand les autres vendent. Il ne s'agit pas de le faire systématiquement. Mais il y a en effet un moment où le comportement moutonnier échappe à la raison. Il s'auto-alimente à l'excès. Rien n'est plus triste et dangereux que le mimétisme de groupe. C'est toujours dangereux d'alimenter son comportement par le seul regard d'alignement sur le comportement des autres. Ce qui est surprenant et agréable dans la période actuelle, c'est que le groupe des "contrariens" s'étoffe en permanence dans tous les domaines : ceux qui refusent de faire comme les autres. A tort ou à raison selon les sujets. Les systèmes vivent sur l'obéissance. Ils s'alimentent de la soumission. Le temps des "non" s'étoffe en permanence. On ne peut pas ramener des "contrariens" à la "raison" en leur demandant de faire comme le groupe largement majoritaire puisqu'intellectuellement c'est une logique qu'ils refusent. Les réseaux sociaux ont contribué à cette mutation. Si le web 3.0 auquel travaillent actuellement des investisseurs – précurseurs comme Dorsey, Thiel … voit le jour prochainement, les systèmes établis ne sont qu'au début d'une mutation amplifiée. Accélérée. Quasi impossible à maîtriser. Sous cet angle, la période actuelle dans les démocraties occidentales est passionnante en économie comme en politique.
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Le temps soigne. Mais il tue aussi …
Hier soir, vers 18 heures, j'ai perdu l'une des pages Facebook qui était mon repère quotidien. Il y a une quinzaine de mois, une famille a adopté un briard venant de la SPA. Il avait une malformation cardiaque. Cette famille l'a entouré de tous les soins possibles. Et étape par étape, comme probablement tant d'autres, nous nous mettions à espérer : et si la belle aventure durait longtemps … ? Pendant tous ces mois, chaque soir, je me rendais sur cette page pour lire ses aventures du jour. Une écriture d'une immense tendresse, beaucoup d'humour nous faisait partager la journée du "Petit Eliott le briard". Et puis hier en fin d'après-midi, l'aventure a pris fin. Il y a des jours dans l'existence où on aimerait que la tristesse reste au vestiaire : les débuts d'année, les anniversaires … Là, par un week-end du premier de l'an, l'aventure se terminait. On dit souvent que le temps soigne comme s'il suffisait que des jours passent pour effacer une épreuve. Ce dimanche nous rappelait que le temps tue aussi. Même jeune. Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à la famille qui a accompagné Eliott. Elle a animé nos journées. C'est la beauté des réseaux sociaux. Comme tant d'autres moyens, ils sont ce que les auteurs tiennent à en faire. Cette famille en a fait le meilleur : partager dans l'affection une belle aventure devenue ainsi collective. MERCI beaucoup. Avec tristesse.
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« Même pas peur, même pas mal » …
On reste bien au fond de soi, toute sa vie, le petit garçon que l'on a été. Ce matin, au lever du jour, je suis allé voir l'état du Lavanchon. En tentant de le traverser, j'ai glissé sur une pierre instable et donc une belle gamelle. "Le genou couronné" comme du temps des récréations de mon enfance. Au retour, mercurochrome et sparadrap. D'un coup, ce retour en enfance effaçait la moindre douleur : "même pas peur, même pas mal" … : ce que je disais à ma mère pour la rassurer à cette époque. Que c'est agréable ces temps d'enfance à vie.
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Livrer la bataille pour la défense des villages
J'ai été très surpris mercredi soir par le débat à St Paul de Varces. Le décalage qui peut exister entre des déclarations d'élus municipaux lors d'entretiens personnels et le comportement mimétique de vote de groupe. C'est un volet qui est un mystère pour moi. Quand faut-il croire les intéressés ? Pour écouter mon intervention, cliquer sur le lien suivant : Denis Bonzy CM 22/12/2021