Le populisme de gauche progresse lui aussi. Mélenchon le cultive. Il y parvient assez bien comme si la crise devait récompenser l'ère des braillards qui, sans contenu, considèrent surtout que la victoire arrivera à celui qui crie le plus fort.
La crise économique : pas de problème. Il suffit de prendre l'argent où il est et il y en a encore plus qu'on pense.
L'insécurité : pas de problème. Il suffit de mieux écouter la misère et de lutter contre les injustices sociales.
Le chômage : pas de problème. Il suffit d'interdire les licenciements et d'obliger à recruter dans le secteur para-public.
La Villeneuve : pas de problème. C'est la "faute à Carignon". Carignon, ancien Maire de Grenoble, n'est plus au pouvoir depuis 1995, soit 15 ans déjà. Lui imputer la Villeneuve c'est aussi au passage dénoncer son successeur qui n'aurait rien fait pour corriger une situation problématique à supposer qu'elle l'ait été en 1995. Mais cette contradiction n'effleure pas l'orateur.
L'enjeu n'est pas de résoudre un problème mais d'agiter des chiffons rouges. C'est la culture du "je suis le chef donc je les suis". Mélenchon sait ce que les militants veulent entendre et ils compose le plat sur mesure sans économiser les contradictions, sans peser les arguments, sans épargner les attaques inutiles.
Le spectacle avait été précédé par une opération de collage dans le secteur Nord Est de la Ville de Grenoble. Des affiches qui insultent le Président de la République avec son nom accolé à des jurons … Une opération conduite dans l'indifférence la plus totale du parti supposé défendre la politique présidentielle puisque sa fédération locale (l'UMP 38) a pour l'instant une seule préoccupation : compter et décompter les cartes avant les élections internes de fin octobre… Elle avait déjà été démobilisée pour la venue du Chef de l'Etat fin juillet alors Mélenchon pouvait coller à loisir dans son indifférence la plus totale.
Voilà l'ambiance d'une université d'été d'un "leader" qui se veut le moteur de la "nouvelle gauche" en 2012 : la gauche déteste la droite mais il lui reste à démontrer qu'elle peut supporter ses plus proches voisins, surtout quand ils ont le profil de Mélenchon. Cette cohabitation méritera l'attention.
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