Denis Bonzy

Grenoble : une opinion en état de choc et en colère

Qui pouvait imaginer qu'un doux soir de printemps en plein centre ville et à une heure encore peu avancée de la nuit, il soit possible de perdre sa vie pour un regard échangé ou pour une réponse non donnée ?

Depuis plusieurs années déjà, à de nombreuses reprises, nous faisons état d'une très inquiétante montée de la violence dans l'agglomération grenobloise. La seule infraction qui donne lieu à verbalisation serait-elle le dépassement de 5 minutes de la période payée de son stationnement ?

Pourquoi les moyens mobilisés pour verbaliser les automobilistes n'ont-ils pas d'équivalent pour répondre au besoin légitime de sécurité des personnes ?

A cette question simple, succède une farandole de "réponses".

Il y a d'abord le fameux "c'est pas moi c'est l'autre". Ce qui est insupportable dans ce réflexe de plus en plus répandu c'est qu'il ne s'applique qu'aux … échecs. Lorsqu'il y a succès, les revendications de "co-auteurs" pleuvent. Lorsqu'il y a échec le maquis de la décentralisation permet d'égarer l'opinion dans le partage trop complexe des compétences sauf que l'opinion a adopté une ligne de défense : tous responsables !

Il y a ensuite la thèse de l'accident à caractère exceptionnel. Mais en l'espèce, ce n'est pas le cas. Il y a une indiscutable montée de la violence et de l'insécurité dans l'agglomération grenobloise. Les causes sont multiples. Il serait peut-être temps de s'occuper de ce dossier.

Mais surtout, et de façon bien plus globale au-delà de la seule agglomération grenobloise, c'est la remise en question d'une gouvernance publique qui est manifestement à bout de souffle. Cette gouvernance publique qui se réfugie en permanence dans la "communication de l'évitement". Il n'y a plus d'action. Un problème apparait. Rien n'est fait comme si le problème suivant allait faire disparaître le précédent. Ils ne disparaissent pas. Ils s'accumulent. C'est le résultat d'une multitude de raisons : le cumul des mandats, la complexité des règles de compétences, la professionnalisation du personnel politique, le politiquement correct … Tous ces facteurs d'un pays qui fonctionne toujours de moins en moins bien tout en coûtant de plus en plus cher aux contribuables. Combien de temps encore ?

Commentaires

3 réponses à « Grenoble : une opinion en état de choc et en colère »

  1. Avatar de Claude
    Claude

    Monsieur Bonzy bonsoir, je vous trouve très indulgent sur un fait de cette gravité et je ne partage pas du tout cette indulgence qui met tout le monde dans la même galère. Adhérent de l’UMP 38, j’attendais un appel à une marche silencieuse comme dans les autres villes quand elles ont été confrontées à des drames de ce type. Ici, une fois de plus : rien !!! Que font les instances locales de ce parti ? Ils sont en troisième position après les régionales, à ce rythme le FN va passer devant. A quand la voiture balai ? Un militant très en colère comme vous dites dans votre titre .

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  2. Avatar de Jules
    Jules

    En tant que militant UMP, je suis fier que mon parti, contrairement au FN, ne tente pas une récupération politicienne de ce drame.
    La radio RMG a créé un groupe facebook de soutien à Martin, qui débouchera peut être sur un rassemblement. De nombreux militants de l’UMP l’on rejoint à titre personnel, sans faire un étalage indécent de leurs opinions politiques.
    De son côté, Alexandre Gabriac (un comble!) a créé un prétendu groupe officiel qui n’a pour but que de défendre les thèses du FN. Si l’UMP avait fait de même, j’en aurai été profondément blessé.

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  3. Avatar de Christin Bec
    Christin Bec

    En août dernier, l’incendie d’origine criminel de la rue Saint Jacques à Grenoble coutait la vie à un étudiant.
    Une vie volée ! Pour qui ? Pour quoi ?
    Aujourd’hui, l’agression d’un passant a plongé notre ville dans l’angoisse, la tristesse, la douleur et la peur.
    Une bande d’une quinzaine d’individus s’est acharnée et déchaînée sans motif sur un innocent, allant jusqu’à le poignarder lâchement dans le dos à deux reprises.
    Il s’agit d’une attaque gratuite d’une violence exceptionnelle organisée par un groupe de jeunes à la dérive, en manque de repères ou défiant la république, qui peut à tout instant briser la vie d’une personne et d’une famille au seul motif de s’être trouver au mauvais endroit à la mauvaise heure.
    Cette situation insoutenable et intolérable m’inspire les commentaires suivants :
    1-La responsabilité de Michel Destot, Maire de Grenoble et premier OPJ de la ville, est engagée et, il doit de ce fait, rendre des comptes sur l’inefficacité de sa politique en matière de sécurité des personnes et des biens.
    Je suis personnellement favorable à la mise en œuvre immédiate d’états généraux de la sécurité permettant d’identifier les défaillances du dispositif de sécurité et définir des actions correctives et préventives urgentes à déployer. Ces questions de sécurité doivent être abordées en dehors de toute idéologie partisane qui masquerait la réalité et la gravité de la situation.
    2-L’efficacité de la vidéo protection installée à l’intérieur des tramways a prouvé toute son efficacité puisqu’elle a permis d’identifier les acteurs présumés entrainant ainsi les premières arrestations.
    3-Tout dispositif visant la maîtrise de la sécurité repose conjointement sur la prévention et la répression. La prévention s’articule autour des moyens humains et des évolutions technologiques.
    4- La généralisation de la vidéosurveillance représente plusieurs avantages :
    Le dispositif de caméra relié à un central permet un niveau de surveillance qu’aucun déploiement humain ne pourrait réaliser. Les forces vives sont alors disponibles pour intervenir dans les meilleurs délais. Elles sont également disponibles pour « occuper le terrain », c’est-à-dire dissuader les actes de vandalisme ou de violence et diminuer le sentiment d’insécurité.
    En termes de ressources humaines, la seule augmentation des effectifs ne suffit pas à optimiser la qualité de la prestation et le niveau de maîtrise de la sécurité. L’objectif visé en s’appuyant sur la vidéosurveillance est de remettre les autorités judicaires au cœur de leur métier.
    La vidéosurveillance dissuade le passage à l’acte et facilite les interpellations.
    5-En matière de répression, il est utile de trouver la réponse adaptée à chaque délit. Je suis favorable à la tolérance zéro. Ce concept permet de diminuer le nombre de violence et d’impulser des repères et des limites au primo délinquant qui ne connaissent plus les règles de la vie en société. Il faut développer le principe de réparation associé à une action de pédagogie forte. L’objectif est de mettre en œuvre un projet de type répression-éducation évitant les récidives.
    6- La justice doit diminuer les délais entre le délit et la mise en œuvre effective de la sanction.
    7- Il faut tordre le coup au sentiment d’impunité, propice à la multiplication et à la banalisation des actes de vandalisme ou de violence.
    8- Je suis enfin persuadé que la déclinaison d’actions testées avec succès dans certaines villes permettrait d’endiguer la violence et le sentiment d’insécurité.
    Il est également urgent de réfléchir à la modification de certains environnements urbains (espaces publics, etc.) afin de favoriser la réduction des situations à risques.
    Christian Bec

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