Catégorie : Personnel

C'est la magie de Noël qui fait aimer le mois de décembre : a priori le mois de décembre a de lourds défauts. Les jours sont courts. La nuit tombe vite. Le froid règne. La glace précarise des déplacements…. Et, subtilité absolue que les adultes comprendront : un tiers fictif engrange parfois tous les bénéfices du temps passé à effectuer des choix et parfois même à avoir dû économiser sans avoir à revendiquer le bénéfice des efforts ainsi effectués. Mais la magie de Noël efface tout cela. Sur quoi repose-t-elle ? La beauté du souvenir de l'émerveillement d'enfants qui découvrent des cadeaux parfois rêvés depuis longtemps. Des vies entières, ces temps forts resteront gravés dans la mémoire. Noël, c'est peut-être la seule magie qui ne s'efface jamais même quand le contenu du "tour" en devient connu … ?

Finalement à tous les âges de la vie on a un professeur pour surveiller les éventuelles fautes d’orthographe… Mais Ottawa a l’immense mérite de conserver la confidentialité sur les messages reçus ou émis

Fin de promenade sportive à porter Ottawa qui ne parvenait plus à avancer dans la neige trop haute. Sacrée Ottawa : un bon test pour la forme…

A près d'un mois de Noël, une montre à remontage manuel devrait être le cadeau obligé à destination de toute personne dont on souhaite qu'elle n'oublie pas le temps qui passe. Tout ce qui échappe au remontage manuel fait perdre de la lucidité face au temps. Remonter manuellement le temps c'est prendre conscience qu'il a passé et qu'une nouvelle séquence temps s'ouvre. Dans une journée, trois montres me le rappellent. Une montre à gousset qui a été celle de mon grand-père paternel. Une autre, celle de mon grand-père maternel. Les deux seuls souvenirs matériels d'eux qu'ils m'avaient remis à ma demande de leur vivant dans leurs dernières années. La montre classique est celle de mon père, cadeau que maman lui a fait lors de leur mariage au milieu des années 40. Sur une forme de "désordre" de mon bureau, ces trois montres me rappellent le temps et tant d'autres souvenirs. Chercher à bien utiliser le temps qui passe, c'est la meilleure façon pour respecter le temps. En cette période si particulière du rapport au temps avec des générations qui s'évaporent dans l'éphémère, le virtuel ou la fuite en avant, procéder au remontage manuel d'une montre remet toujours les pieds sur terre … Les lucides le savent depuis longtemps. Une idée de cadeau utile. 

Le tome 23 de Largo Winch vient de sortir. La trame est superbe. En visite incognito dans une mine d'étain en Indonésie, Largo Winch découvre avec stupeur que l'une de ses propres filiales emploie des enfants pour fournir des composants essentiels à des smartphones. Il décide que le groupe W doit évoluer vers une économie plus éthique et plus verte … mais la "nouvelle économie" compte des surprises multiples … Largo Winch appartient aux BD qui inventent des pays qui n'existent pas mais dont on a le sentiment qu'on en fait pourtant un peu partie. Derrière chaque histoire, il y a des messages forts. Plusieurs BD ont enchanté ma jeunesse. Tintin et sa logique d'aventure permanente. Astérix et sa démonstration de la force du faible apparent. Largo Winch et la capacité à démocratiser la financiarisation de l'économie. D'ailleurs, comme j'ai souvent eu l'occasion de l'indiquer à des étudiants de l'ISEG Lyon, ces lectures devraient être au programme des études supérieures parce qu'elles apprennent sur l'essentiel : le tempérament et avec humour. De toutes ces lectures, quatre enseignements majeurs. 1) la vraie richesse, c'est une personne qui ne s'ennuie jamais. Avec cette passion de la découverte, elle célèbre la vie. 2) Le talent c'est d'ouvrir des perspectives et non pas garder le nez sur le guidon de l'immédiateté. Ce tome 23 y parvient avec succès. 3)  L'envie de vivre des belles histoires. J'ai toujours aimé cette formule :" question : quelles histoires liras-tu quand tu seras grand ? Réponse : je les vivrai". Nos fils ont cette culture et c'est sympa qu'il en soit ainsi. Et surtout 4) le sens du ressort, le rebond. Tout bouge tellement vite que l'agilité au rebond devient la qualité principale. Sous cet angle, le tome 23 de LW est une belle leçon. A contrario, c'est probablement ce qui manque le plus au pays qui parait sous vide idéologique car dépourvu de l'idéologie du rebond. 

Quelle satisfaction de constater les nombreuses cérémonies pour la Journée du Souvenir ce 11 novembre. Sur Brié-et-Angonnes, Claude Soullier a organisé une cérémonie d'une remarquable qualité. J'avais hier entendu parler du très beau discours de Claude Soullier. Je lui ai demandé son texte et c'est vrai qu'il est remarquable. Pour notre part, De retour sur #stpauldevarces en début d’après-midi, comme chaque année depuis si longtemps déjà, je suis allé déposer des fleurs sur les deux tombes de Champ La Porte. Deux tombes en fond de vallée en bordure d'un champ magnifique au pied du Vercors avec des âges qui m'attristent toujours. C'est toujours trop jeune pour décéder mais à 20 ans encore plus qu'à tant d'autres âges … Toujours ému et reconnaissant devant le sens du devoir de si jeunes gens. C'est agréable de constater des moments où l'opinion n'a pas la mémoire d'un poisson rouge. 

Ce sont deux livres à ne surtout pas mettre dans les mains de ceux qui se veulent dégenrés, persuadés d'être surgis de nulle part, ayant la flemme de se fixer des objectifs et s'abandonnant régulièrement à la bien-pensance du moment dans un comportement moutonnier où les révoltés en France n'imaginent même plus trouver la "plage sous les pavés". Il y a si souvent une sorte d'enlisement dans l'abandon sans même vouloir qualifier les défis qui ne relèvent pas de la réflexion mais du simple message des yeux. Ces deux livres sont à l'opposé des moutons du moment. Ils expliquent la chaîne des transmissions, pour le pire comme pour le meilleur mais surtout la place irremplaçable de la volonté individuelle pour se construire en permanence. Ils sont simples, didactiques, pleins de bons conseils. A ne pas recommander à ceux qui aiment la tristesse pour pays et l'excuse permanente pour argumentation. 

Enfin un superbe film hier soir sur un thème quasi – permanent : le défi de la transmission. La sagesse populaire dit notamment "on reste toujours de son enfance et de son pays". Je suis intimement convaincu que ce constat de bon sens est juste. C'est la part de l'invisible : ce moment où tant de souvenirs enfouis reviennent en surface. Le rappel du goût d'une patisserie qui enchantait notre enfance. Le parfum de sa mère qui changeait l'humeur sur le chemin de l'école. Le rappel du bois du couteau avec lequel on observait combien son grand-père découpait le pain avec une attention vigilante. Et la liste pourrait longtemps. Ces racines sont la force de ceux qui savent d'où ils viennent et où ils ont la volonté d'aller. Cette force intérieure qu'aucun enseignement ne peut dispenser. Comme l'arbitrage si difficile à rendre entre le partage de l'expérience et le respect de la liberté des enfants. Un sacré dilemme parfois. "Premiers crus" hier soir était une belle réussite. Quel plaisir de sortir de l'insupportable gamme "des policiers américains". Un talentueux jeu des lumières. Ce film m'a beaucoup rappelé "une grande année" qui mettait aussi en valeur le choix de la terre.