Denis Bonzy

Catégorie : John Kennedy

  • Chaque société avec ses blocages durables

    RFK 04 06 15

    Remarquable documentaire hier soir sur FR3 sur Robert Kennedy. C'est un espace de respiration entre des programmes TV dominés par un abêtissement manifeste avec une succession de séries policières, des variétés où la course à l'audience passe par la vulgarité et la bêtise … Ce qui est flagrant dans ce documentaire, c'est que finalement chaque société porte des blocages durables qu'elle parvient peu à régler une fois pour toutes. C'est vrai que sous cet angle, tout ne parait que répétitions. 50 ans plus tard, la société américaine n'a pas réglé sa violence notamment dans son rapport avec les armes. Elle n'a pas davantage réglé la brutalité de ses poches de pauvretés. La question raciale reste au coeur de ses conflits potentiels permanents même durant et après la présidence de son 1er président métis (Obama). Dans le rapport à l'expression de sa puissance internationale, le choix de l'arme de la guerre reste culturellement très présente. Ce documentaire était terrible de constats que si peu change dans les décennies comme si les nations restaient irrémédiablement structurées par des tendances permanentes. 

  • 2018 et la disparition des marchands d’Amérique

    Indiana Jones 2 08 05 18

    Le phénomène majeur de l'époque actuelle, c'est la disparition des marchands d'Amérique. Les Etats-Unis ont toujours eu trois vendeurs talentueux de rêve et d'idéal : les leaders politiques, Hollywood et les inventeurs économiques. Pour la politique, il y avait le choix entre deux profils : le Démocrate ouvert, tolérant, universaliste (Kennedy, Clinton, Obama …) ou le Républicain qui est un mélange de John Wayne et d'Indiana Jones. Il emprunte au 1er les valeurs des prairies et au second le sens de l'aventure gagnante. Trump n'est ni l'un ni l'autre. Par conséquent, le leadership politique est en berne. Est-il remplacé par la force d'Hollywood ? Non, avec #MeToo, Hollywood vit sa descente aux enfers sur le thème du "impossible de tourner sans coucher ...". Et l'économie, c'est la crise des GAFA perçus comme une gigantesque entreprise à ficher autrui dans ses moindres données privées. Même au-delà de l'imagination d'Orwell. Rarement l'Amérique a perdu à ce point et au même moment ses marchands. Une donne inquiétante pour la première puissance des démocraties occidentales. 

  • Quand Jackie Kennedy habitait à … Grenoble

    Jackie Kennedy 2 28 03 18

    Hier mardi, la Fondation Kennedy a désigné son lauréat 2018 : le maire de La Nouvelle Orléans pour l'action qui a été la sienne en faveur de la cohabitation raciale. L'occasion pour mettre en relief un fait souvent peu connu. En 1949, Jackie Kennedy, alors Jacqueline Bouvier, a habité au 20 rue Hébert à Grenoble. Elle figure sur la liste des étudiantes accueillies alors par l'Université sous le n° 658 pour la période concernée avec la mention de son adresse de résidence aux Etats-Unis. Elle a alors été hébergée chez la famille Des Francs. Au 4ème étage du 20 rue Hébert. Elle avait 20 ans à l'époque. Avant son décès, des journalistes ont tenté d'obtenir un témoignage de sa part sur cette "époque grenobloise". En vain, sa collaboratrice d'alors, Nancy Tuckerman, a fait part avec courtoisie que l'intéressée ne contribuait à aucune publication de près ou de loin, fut-ce pour des témoignages personnels. Un passage qui explique pour partie peut-être le goût durable pour la France toujours témoigné par l'épouse de JFK ? Un rappel sympa quand la Fondation Kennedy effectue tant d'efforts louables pour toujours faire vivre la mémoire des actions de l'ex Président. 

  • 81 jours !

    RFK 18 03 18

    Vendredi 16 mars c'était le 50 ème anniversaire de la déclaration audio de candidature de Robert Kennedy pour la présidentielle 1968. Sa campagne allait 81 jours : du 16 mars au 5 juin : date de son assassinat. Mais 81 jours pendant lesquels rarement à ce point des discours de fond allaient être prononcés. La semaine dernière Elizabeth Warren a mis en relief le remarquable discours prononcé à l'Université du Kansas. Depuis l'été 1984, j'ai toujours avec moi dans une poche une pièce commémorative de l'action de RFK (cf photo ci-dessus). Elle est usée, patinée. Mais j'y suis attaché. D'abord elle me rappelle en permanence notre première période sur Boston dont les années avec nos enfants encore très jeunes à cette époque. Ensuite, les parcours politiques de JFK et RFK qui restent des parcours intemporels. Mais surtout, enfin, le fait de s'engager dans l'action publique qu'à la condition de vouloir réellement défendre de belles causes, faire bouger les choses sinon s'occuper de ses propres affaires reste un moteur suffisant. C'est actuellement cette capacité à vouloir changer réellement les choses qui fait tant défaut comme si l'action publique c'était une logique de guichetiers sauvant leurs carrières en gérant le quotidien au jour le jour. J'espère que ce 50 ème anniversaire permettra de mettre en lumière ce besoin de souffle. 

    Boston 1985 19 03 18

  • Elections américaines : une très belle année 2018 en perspective

    Obama campagne 2008 27 04 17

    En début de semaine, Exprimeo a dépassé le seuil des 12 500 articles. Les référencements Google assurent une audience significative. Chaque année d'élections américaines est une belle année pour les audiences d'Exprimeo et pour son réseau de contributeurs. Le démarrage réel des audiences date de la lettre hebdomadaire 66 de novembre 2006. Dans cette lettre, nous attirons l'attention sur un jeune candidat alors pas déclaré, dont la presse parle très peu mais qui nous semble particulièrement prometteur : Barack Obama. Obama va se déclarer le 10 février 2007 à Springfield. Au début, personne n'y croit. Il est seul. Inexpérimenté. Métis de surcroît et il va affronter une "montagne" : l'ex First Lady Hillary Clinton. Exprimeo expose les moindres détails de sa campagne. Novembre 2008 : Obama gagne et chacun connait la suite. Sur différents réseaux sociaux, les points de campagne d'Exprimeo battent alors des records : 328 000 visiteurs sur Issuu.com, en tête des ouvrages sur SlideShare et probablement des ventes sur Selz (mais il n'y a pas de marqueurs permettant la comparaison). 2018 s'annonce une très belle année. Pleine de surprises. Des rebondissements. Des nouveaux noms à des enjeux clefs : Cheri Bustos, Beto O'Rourke ... Tout est réuni pour des infos de qualité. Vives. Fraîches. Vivantes comme la démocratie américaine lors d'une année d'élections dites intermédiaires. 

    Cheri Bustos 3 13 05 17

  • La France avec ses vieilles barrières usées qui décrédibilisent tout un système

    JFK Dallas 09 11 17

    La culture du "nuage de Tchernobyl" est finie : les pollutions ne s'arrêtent plus aux frontières administratives. Malheureusement, une classe politique figée dans de vieux réflexes s'obstine toujours dans cette culture. Deux exemples récents. 1) Il y aurait scandale à ne pas révéler l'immensité du complot dans l'assassinat de JFK à Dallas quand dans le même temps il est possible de penser que tout naturellement un ministre en France (Boulin) songe à aller se noyer tout seul en bordure d'étang dans 20 centimètres d'eau. 2) On devrait tout savoir de l'immensité de la perversité de Weinstein qui sévissait à Hollywood à 10 000 km de Paris mais dans le même temps tout ignorer de la "perversité présumée" de Pierre Bergé qui a fait régner "l'ordre intellectuel" pour ne pas dire "moral" sur le microcosme parisien pendant des décennies. Ces barrières décrédibilisent tout le système politico-médiatique français car l'opinion est lasse d'être manoeuvrée au gré des coups d'éclairages aussi sélectifs : connaître la vérité mais à la condition qu'elle soit lointaine. C'est un dispositif du "tout le monde perdant" qui est lourd de mauvaises conséquences à terme pour la démocratie française.

  • Le temps des simulateurs

    John Kennedy 24 10 17

    Hier, Trump a apporté à la transparence totale promise sur l'assassinat de JFK à Dallas la même efficacité que celle pour désarmer tout de suite la Corée du Nord ou pour juguler rapidement la dette fédérale : un tweet qui annonce la foudre qui n'arrive jamais. La communication moderne a ouvert le temps des simulateurs. Il ne faut jamais aller dans la nuance. Mais surtout il faut être habile à exprimer ce qui n'est pas éprouvé : colère, tristesse, compassion, vertu … Triste évolution. Le problème c'est quand cette règle devient sur-jouée. Il faut beaucoup de talent pour faire semblant très longtemps. Au rythme des actuelles révélations, c'est à craindre que ce talent là ne soit pas si partagé qu'on pouvait initialement l'imaginer dans plusieurs pays.

  • A 55 ans d’écart, le choc étonnant des dates

    Kennedy 22 10 17

    Il y a parfois des dates qui s'entrechoquent dans des conditions surprenantes. Jeudi 26 octobre, nous devrions connaitre les documents jusqu'alors classés secrets au sujet de l'assassinat de John Kennedy à Dallas. Exactement 55 ans après le 26 octobre 1962 date du jour où la guerre nucléaire a été proche comme jamais. Ce 26 octobre 1962, Khrouchtchev déclarait "si les Etats-Unis veulent la guerre, nous nous retrouverons en enfer !". La crise de Cuba est à alors son sommet. Et si dans la présidence très contrastée sur le fond de John Kennedy en dehors de sa capacité à bien gérer les images, il y a un point positif à lui reconnaître, c'est celui de la conscience de tout faire pour éviter l'irréparable pendant la crise de Cuba. C'est une dimension humaine décisive pour les chefs d'Etat. 55 ans plus tard, qu'au même jour de l'année, soient publiés des documents sur le décès de celui qui en a tant évités en cette circonstance est un rendez-vous bien surprenant : le choc des dates… 

  • Le vrai rendez-vous de la rentrée : identifier jusqu’où le pays est bloqué ?

    Elon Musk

    Quand SpaceX, société d'Elon Musk, lance un satellite, le lanceur se repose toujours. Arianespace, pourtant plus expérimentée dans la durée, n'a encore jamais reposé un seul lanceur. Et pourtant, cela ne semble pas poser question. Cet exemple simple, très concret est tiré de la tribune d'Idriss Aberkane dans Le Point (17/08/2017). Et il y a de nombreux autres exemples de ce type. Pourquoi ? Parce qu'en France, il est interdit de "changer de case". Arianespace occupe la case des lancements sans récupération des lanceurs et tout continue sur cet acquis. Idriss Aberkane défend des thèses iconoclastes. Donc, pour éviter de parler sérieusement des sujets posés, c'est le profil de l'auteur qui suscite des critiques. C'est tellement plus simple. Pourtant, sur le fond, le vrai rendez-vous de la rentrée c'est : est-ce que la France sera capable de sortir de sa case du pays bloqué ? Et dans quelles conditions ? Sur quels dossiers ? Pour le moment, il y a de quoi alimenter de sérieux doutes sur cette volonté et pire encore sur cette capacité à sortir de cette case. Si elle n'y parvient pas dans la foulée immédiate d'une présidentielle qui a montré de façon caricaturale les maux d'un pays (de la force de ses extrêmes à l'immoralité banalisée voire assumée de façon décomplexée par des responsables publics), c'est une étape supplémentaire inquiétante d'un déclassement manifeste qui sera franchie. Une présidentielle peut sur 8 mois se gagner sur des images. Mais une gouvernance sérieuse se nourrit d'actes et non pas de Unes de journaux. Et cette étape des actes n'est pas encore réellement engagée. 

  • 26 juin ou la première formule universelle symbole de liberté après la seconde guerre mondiale

    JFK 2 26 06 17

    Le 26 juin 1963, JFK est à Berlin. Il prononce un discours qui fait l'Histoire avec une formule "Je suis un Berlinois" qui est une première formule universelle à ce point que sa structuration sera reprise plus de 50 ans plus tard "Je suis Paris, Nice, Londres …" en fonction d'épreuves collectives dramatiques face au terrorisme des années 2015 et 2016. Quelques mots trouvent alors une force particulière parce qu'ils résument un sens, une direction collective. 

    Un passage de son discours fait le tour du monde : 

    « Il y a beaucoup de gens dans le monde qui ne comprennent pas ou qui prétendent ne pas comprendre quelle est la grande différence entre le monde libre et le monde communiste.
    Qu'ils viennent à Berlin !

    Il y en a qui disent qu'en Europe et ailleurs, nous pouvons travailler avec les communistes. Qu'ils viennent à Berlin ! Lass sie nach Berlin kommen !

    Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et notre démocratie n'est pas parfaite. Cependant, nous n'avons jamais eu besoin, nous, d'ériger un mur […] pour empêcher notre peuple de s'enfuir. […] Le mur fournit la démonstration éclatante de la faillite du système communiste. Cette faillite est visible aux yeux du monde entier. Nous n'éprouvons aucune satisfaction en voyant ce mur, car il constitue à nos yeux une offense non seulement à l'histoire mais encore une offense à l'humanité. […]

    Tous les hommes libres, où qu'ils vivent, sont des citoyens de Berlin. Par conséquent, en tant qu'homme libre, je suis fier de prononcer ces mots : Ich bin ein Berliner ! ».

    C'est tout le problème de l'époque présente. Aucun leader occidental n'a encore trouvé les mots et les lieux porteurs de symboles universels pour parler ainsi à toute la communauté internationale au sujet de causes planétaires (environnement, terrorisme, climat …). Ce sont pourtant de tels moments qui font bouger les frontières et pas les textes officiels.