Denis Bonzy

Catégorie : International

  • David Plouffe passe aux commandes

    A peine nommé à la tête de la campagne des démocrates pour novembre 2010, Plouffe lance l’offensive sur l’emploi avec un routage d’une grande ampleur. En novembre 2008, cet adepte des routages avait fait craindre une déstabilisation du réseau tant les cibles s »élevaient en dizaines de millions pour des messages segmentés.

    (suite…)

  • La « génération Obama » arrive

    Dimanche, le Chili vote. Un candidat a effectué une percée invraisemblable : Marco Enriquez-Ominami.


    Il a 36 ans. Il a bousculé tous les pronostics. Même si probablement, la victoire finale va lui échapper, il a déjà gagné l’élection tant son parcours a défié toutes les lois habituelles.


    Sa campagne a répondu à 5 critères :


    – il est le candidat anti-système,


    – il a battu tous les records de plongée dans les terrains, dans les quartiers, dans les immeubles à la recherche du contact humain,


    – il a créé son réseau citoyen via Internet,


    – il échappe aux clivages traditionnels. Selon les sujets, il se réclame de droite et de gauche,


    – il redonne de l’espoir.


    Le 13 décembre, soit il gagne et il entre dans l’Histoire. Soit il prend date et incarne le pouvoir de l’avenir. Il se revendique de la génération Obama. Il en est l’un de ses produits.


  • San Francisco ou la ville citoyenne verte (4/10)

    San Francisco incarne d’abord une ville citoyenne et ensuite une ville verte. Une ville citoyenne, parce qu’elle n’attend pas tout de l’Etat. Bien au contraire, les citoyens préférent faire et que l’Etat ne s’occupe pas trop d’eux.


    Parmi les « citoyens » figurent aussi les fonds d’investissements. VentureOne, capital-risqueur spécialisé dans l’économie verte, fourmille de demandes pour des investissements porteurs de croissance et d’un environnement mieux protégé.


    Les investissements en technologies propres connaissent des progressiosn considérables et échappent aux temps difficiles des autres segments de marchés. C’est le vrai exemple de la preuve locale. La Ville parraine une compétition de business modèles verts dotés de prix significatifs mais surtout de soutiens professionnels.


    San Francisco bouillonne d’idées pour lutter contre le réchauffement climatique. Les économiques et les citoyens ont pris en main le défi.


  • Yvon Chouinard ou la valeur de l’exemple (1/10)

    Pour la défense de l’environnement, il y a ceux qui en parlent pour demain. Et puis, il y a ceux qui agissent depuis … hier déjà à l’écart des modes éphémères. Jusqu’à la fin du sommet de Copenhague, nous allons présenter dix personnalités qui ont agi.


    C’est le cas aujourd’hui d’Yvon Chouinard, fondateur de Patagonia.


    Cette entreprise (200 millions de $ de CA) a été la pionnière dans :
    – l’horaire flexible,
    – la crèche d’entreprise,
    – le respect des principes du développement durable.


    Elle participe à l’association 1 % pour la planète.


    Yvon Chouinard incarne un modèle d’entreprise de capitalisme éthique respectueux de l’environnement comme de la liberté de la ressource humaine.



  • Barack Obama : surtout ne pas être un « Jimmy Carter bis »

    Obama 29 11 08 La décision de Barack Obama sur l'Afghanistan est très cohérente avec sa campagne électorale.

    La nouvelle génération des démocrates a la conviction qu'elle doit éviter deux risques majeurs : incarner la naïveté de Jimmy Carter et / ou la vie privée de Bill Clinton.

    Sans ces deux risques, elle est très confiante dans sa capacité à détenir durablement le pouvoir.

    Quels sont les critères distinctifs des étoiles montantes de cette nouvelle génération démocrate ?

    Leurs représentants emblématiques partagent quatre caractéristiques majeures.

    1) Ils ne veulent pas être "carterisés". Par conséquent, ils décident sans naïveté et assume le rôle de gendarme international des Etats-Unis.

    2) Ils n'entrent pas dans les frontières anciennes d'opposition entre les républicains et les démocrates. Ils revendiquent la rigueur de gestion. Ils se présentent comme animés par une forte foi religieuse. Ils sont sortis des chemins classiques des leaders démocrates pour aller chasser sur des thèmes longtemps considérés comme réservés aux républicains.

    3) Ils ne sont pas " lisses ". Ils ont tous connu des parcours compliqués parfois difficiles. Les difficultés sont reconnues, assumées, embellies. Par cette transparence, ils sont perçus comme honnêtes, intègres, frais, neufs. Leurs difficultés montrent qu'ils sont "comme chacun" avec des hauts et des bas.

    4) A l'intérieur des contraintes ci-dessus énoncées, leur valeur ajoutée réside dans la solidarité respectueuse des contraintes de gestion et dans une force internationale respectueuse des contraintes de morale.

    Cette génération a gagné en engageant la course au centre. Par conséquent, elle n'est pas l'adepte des cassures. Les décisions sur l'Afghanistan sont très cohérentes avec cette logique.

  • Barack Obama et l’âge de faire

    La perte de deux postes de Gouverneurs démocrates (New Jersey et Virginie) ouvre le débat sur les « difficultés politiques » de Barack Obama.


    Ces résultats montrent le véritable enjeu de Barack Obama : assurer la reprise économique.


    Le style Obama c’est d’abord une présence, une silhouette, un sourire.


    C’est un freshman destiné à exorciser les ratés de Bush et les moeurs de Washington.


    Il est un cocktail de nouveauté, de jeunesse et de professionnalisme.


    Un professionnalisme qui a donné naissance à une nouvelle génération high tech.


    Un professionnalisme qui repose aussi sur un pragmatisme revendiqué qui relègue les idéologies au musée, qui a installé une nouvelle administration avant tout soucieuse de  » résoudre les problèmes « .


    Mais au-delà de cette ambiance, il y a un rendez-vous : lutter contre la précarité et contre la pauvreté liées à un volant de chômage exceptionnel.


    Ce rendez-vous conditionnera l’avenir de la popularité de Barack Obama dans l’opinion publique.


    Les Républicains ne s’y sont pas trompés. Si le « problème de l’emploi » n’est pas rapidement résolu, la crise de confiance sera vite là.


    Le style ne résistera pas à une conjoncture durable de chômage.


    Ce qui importe, ce sont les indices économiques. Qu’ils deviennent encourageants et la popularité reviendra. Qu’ils restent moroses et la crise politique interviendra en novembre 2010 lors des élections du mid term.


    La grande leçon de la popularité de Reagan a résidé d’abord dans une période quasi-plein emploi. Un plein emploi atteint y compris au prix de déficits considérables mais le plein emploi.


    Sous l’administration Reagan, 9 millions de nouveaux emplois ont été créés. L’inflation est tombée de 12, 4 % à moins de … 4 %.


    Un organisme d’études (Cabinet Seymour Lipset) a publié une analyse qui montrait que la courbe de popularité de Reagan était collée très exactement à celle des créations d’emplois. Une enquête a démontré alors que 48 % des votes étaient liés à ce retour à l’emploi. L’endettement fédéral a alors battu des records historiques (
    2 000 milliards de dollars). Mais tout résidait dans le niveau d’emploi.


    Or sur le front du chômage, tout s’est détérioré ces derniers mois.


    L’économie Américaine est au plus haut du chômage depuis 25 ans.


    Selon le décompte officiel il y a aujourd’hui plus de 15 millions de chômeurs. A ce chiffre, il faudrait ajouter plus de 5 millions de personnes à la recherche d’un emploi mais non comptabilisées et près de 10 millions contraintes de subir un travail à temps partiel contre leur gré du fait de la conjoncture économique.


    Il y aurait donc à ce jour 30 millions de personnes confrontées à un problème d’emploi. C’est une réelle bombe politique.


    De plus, la couverture santé a ouvert la question de la fiscalité fédérale à terme.


    Ces deux sujets ont mobilisé les classes moyennes en faveur des Républicains pour donner un avertissement au Président démocrate. L’âge de faire doit désormais intervenir pour acter des résultats. Le Président doit montré au niveau des actes le même savoir faire que le candidat qui excellait au niveau des promesses comme le montre la vidéo ci-dessous datant du premier trimestre 2008.


  • Barack Obama veut au moins sauver le New Jersey

    Mardi, deux Etats votent pour leurs Gouverneurs : le New Jersey et la Virginie. La Virginie semble perdue pour les démocrates. Le candidat Républicain pourrait remporter une écrasante victoire. Dans le New Jersey, la course est serrée. Obama s’engage pour sauver au moins ce poste de Gouverneur et éviter que l’interprétation politique de ces deux élections en le fragilise à 12 mois d’une victoire historique.


  • Encore au début de tout …

    La Maison Blanche vient d'ouvrir son site Internet aux commentaires. Les Américains ont désormais la possibilité d'apporter leurs commentaires sur la page officielle de la Maison Blanche.

    Cette nouvelle liberté traduit deux évolutions majeures. D'une part, dans la conception de l'information, c'est la reconnaissance de l'information partagée. D'autre part, cette logique a supposé qu'une sécurité renforcée soit mise en oeuvre avec succès.

    C'est une nouvelle avancée qui devrait impacter d'autres sites officiels comparables.

  • Mensonges, diffamation …

    Le blog officiel de la Maison Blanche ouvre le tir contre Fox News. Il dénonce un "journalisme d'opinion déguisé en chaîne d'information".

    Dans la foulée, les attaques fusent. Il est question de "mensonges" et de "tentative de diffamation" au sujet des efforts de l'administration Américaine.

    C'est la première fois qu'un organe officiel d'une telle autorité publique est ainsi mobilisé contre un support de presse.

    Fox News répond que "au lieu de gouverner, la Maison Blanche est toujours en mode de campagne électorale". Et le Vice-président de ce groupe termine en précisant que "attaquer le porteur du message, à la longue, cela ne fonctionne jamais".

    C'est un précédent qui va mériter l'attention dans la durée.

  • Barack Obama et la « tentation du canon » … ?

    Jeudi dernier, le Sénat Américain a voté une résolution demandant l'audition de hauts responsables militaires dont le Général Stanley McChrystal, commandant Américain en Afghanistan.

    Le texte a été adopté par 60 voix contre 39.

    Cette demande intervient au moment où l'ensemble de la stratégie militaire est remise en question à l'exemple des déclarations de Wesley Clark évoquant la "victoire impossible" dans les circonstances actuelles.

    Les déclarations du printemps 2009 de Barack Obama faites de patience et d'ouverture paraissent bien éloignées.

    L'idée générale qui se développe est que les Etats-Unis ne peuvent à la fois affronter les talibans et les ayatollahs.

    Une partie de plus en plus importante des Sénateurs s'adosse à l'analyse selon laquelle "soit on y va à fond soit on remballe tout". Plus concrètement, soit Barack Obama déclenche l'escalade c'est-à-dire au moins 30 000 soldats de plus, soit il faut plier bagage pour poursuivre exclusivement des opérations commandos et des frappes aériennes ponctuelles contre des filière d'Al Quaïda.

    La "révélation" d'une seconde usine iranienne de combustible nucléaire au sud de Téhéran imposerait une modification des priorités.

    L'élection volée du 12 juin a constitué un désaveu de l'ouverture de Barack Obama.

    Les ultras semblent se préparer à un nouveau front.

    Même si les dirigeants Iraniens montrent "patte blanche" en ouvrant une partie de leurs installations nucléaires, le camp israélo-occidental considérerait que ce n'est jamais assez …

    Les décisions d'abandon des dispositions du bouclier antimissile qui devait être installé en Pologne et en République Tchèque ont permis de passer un message positif à destination de la Russie.

    Cette dernière a d'ailleurs rapidement témoigné qu'elle avait reçu le message.

    Le Président Medvedev a déclaré qu'un "nouvel esprit de collaboration" pouvait naître. La Russie, traditionnellement proche de l'Iran, a exposé qu'elle soutiendrait désormais des mesures plus dures contre Téhéran au sein même du Conseil de Sécurité.

    De passage au Canada, le Général Wesley Clark a évoqué la guerre ouverte contre Téhéran dans des termes particulièrement explicites. Il a présenté le régime Iranien comme un "tigre de papier" dont les forces militaires pourraient être vaincues en trois semaines.

    Compte tenu de sa fragilité intérieure et de son niveau d'équipement, c'est le moment où une "fenêtre de tir" est ouverte.

    Toutes ces déclarations interviennent au moment où Obama connaît une indiscutable fragilisation de son style et de son implantation politique. Il lui est reproché de se comporter en "rock star" mais de rien régler de sérieux.

    L'élection à la fonction de Gouverneur de Virginie en novembre 2009 peut être une défaite emblématique sur le plan fédéral. De surcroît, l'échec de Chicago pour les JO 2016 ajoute au sentiment de faiblesse voire d'improvisation. Pourquoi s'être impliqué personnellement aussi fortement alors que la seule "victoire" a été l'élimination dès le 1er tour de vote ?

    Le Président Américain doit renouer avec l'image du "Commandant en Chef qui gagne". Les Démocrates ont un déficit dans l'opinion sur ce point.

    Il est certain que l'actuelle situation politique US ne permet plus le statu quo. 2010 connaîtra les élections dites du mid term, traditionnellement difficiles pour le pouvoir en place. Mais dans le contexte actuel, l'avertissement politique pourrait réduire significativement la marge du pouvoir Démocrate.

    Cette situation ouvrirait la pré-présidentielle 2012 sur des bases très délicates. L'automne sera le rendez-vous des "grandes décisions".