La normalité ces deux dernières années a surtout impacté l'engagement de troupes françaises sur des théâtres extérieurs d'opérations.
Ce serait désormais banal que d'envoyer des militaires français en Afrique et au Moyen Orient.
Ce qui est très surprenant ce sont les conditions dans lesquelles ces engagements interviennent. L'acte d'entrer en guerre est l'un des plus graves. Dans une démocratie, il serait concevable que l'opinion soit informée : choix entre plusieurs variantes ? Pourquoi l'entrée en guerre est incontournable ? Le coût ? La durée ? Les objectifs poursuivis ? La victoire, c'est quoi ?
Aucune de ces questions n'est abordée. Il ne s'agit pas d'entrer dans de la stratégie militaire mais de disposer d'éléments indispensables.
Ce manquement est d'autant plus surprenant que lors de la guerre d'Irak il est avéré que GW Bush a menti à la communauté internationale comme il est avéré qu'en 1991 la communication de guerre de son père avait comporté des manipulations grossières dont des témoignages montés de toutes pièces.
Ces expériences ont été sans lendemain.
Au Canada, Justin Trudeau, leader du Parti Libéral, a demandé hier ces explications dans un discours bref, concret, lucide :
" Avec cette motion, le premier ministre a finalement annoncé au Canada ce qu’il avait dit à New York il y a maintenant plus d’une semaine. Il a l’intention de faire entrer le Canada en guerre en Irak.
L’État islamique en Irak et au Levant est une menace pour la sécurité des régions concernées, pour la sécurité mondiale.
Il assassine des membres de minorités ethniques et religieuses en Irak.
Il assassine des civils innocents, des travailleurs humanitaires et des journalistes.
Ces actes horribles ont été pleinement documentés, souvent par les terroristes eux-mêmes.
C’est pourquoi le Parti libéral a appuyé de bonne foi la mission de non-combat d’une durée de 30 jours que l’on nous avait présentée.
Cette fois-ci, au lieu d’une réunion de présentation, nous avons eu droit à un