Denis Bonzy

Catégorie : International

  • Et si vous faisiez 7 fois Nice – Lille en 20 heures …

    Obama airplane

    La campagne américaine va changer de rythme. Le duel est établi : Clinton / Trump. Le rythme physique d'une campagne américaine change beaucoup de la politique française. Nice à Lille c'est 1 160 km. Obama en 2012 dans les seules 20 dernières heures de campagne a fait 8 000 km donc plus de 7 fois Nice-Lille en 20 heures ! C'est un décrochage d'ailleurs assez étonnant de constater que quand un leader politique français se déplace deux fois en "province" dans une semaine, il donne le sentiment de "s'épuiser" sur le terrain… Là où pour un candidat américain l'avion devient son bureau et le terrain en déplacement est quotidien sur la base de plusieurs Etats dans la même journée. Et dans le sprint final, c'est le tarmac de l'aéroport qui devient le lieu de la réunion pour gagner du temps et permettre de repartir le plus rapidement vers le prochain point. 

    L'auteur qui a le mieux retranscrit la réalité de cet engagement physique c'est Philippe Labro dans un remarquable article dans le JDD. Une campagne électorale américaine, c'est d'abord une réelle compétition physique. Une dimension perdue en France depuis les plongées en régions de Chirac ou Mitterrand. Dommage.

     

  • Demain, la vraie campagne est lancée

    Trump 07 06 16

    Après le vote ce jour en Californie, l'étape des primaires sera finie. Elle a commencé il y a un an déjà. 12 mois de déplacements permanents pour quadriller tous les Etats du pays. Demain, la vraie campagne va débuter : le duel. Et le duel 2016 s'annonce d'une violence particulière. 

    En 2008, avec Exprimeo, nous avions assuré une couverture particulière dont deux séjours dans une équipe de Barack Obama en complément de nombreux témoignages d'acteurs des campagnes ou d'universitaires.

    Obama 31 12 15

    La revue Exprimeo (274 numéros déjà !) avait compté de nombreux abonnés tout particulièrement parmi les élèves de Sciences Po ou d'Ecoles Supérieures de Commerce. Le même dispositif sera bientôt présenté.

    En 2008, la campagne a été intéressante par la personnalité même de Barack Obama. Dès novembre 2006 (donc avant même la candidature d'Obama en janvier 2007), Exprimeo avait exposé son choix pour ce candidat. 

    En 2012, la campagne a été rapidement pliée dès les révélations sur les conditions d'évasion fiscale de Mitt Romney, ses pratiques familiales (l'épisode du chien sur la galerie de la voiture, le micro caché sur la politique fiscale …).

    En 2016, c'est une campagne de rupture. Obama n'est pas candidat. Trump veut occuper la rupture à fond jusqu'au bout. Hillary Clinton est une remarquable compétitrice. Bref, la campagne 2016 s'annonce explosive donc intéressante. Dans le même temps, les moyens numériques d'information ont considérablement évolué. Demain, la vraie campagne est lancée. Un beau moment à vivre.

  • Les faux habits de l’économie dite collaborative

    Snapchat CEO

    En septembre 2016, 30 ans de relations de formations avec des étudiants. Pour l'étudiant, en principe, le moment clef d'apprentissage c'est le cours. Pour l'enseignant, le moment clef d'apprentissage c'est l'inter-cours : 10 minutes pour mieux connaître, dialoguer, apprendre à son tour. 

    Dans la période présente, un enseignement clef principal : les faux habits de l'économie dite collaborative. Dans l'économie dite collaborative, tout est à l'opposé des apparences et des affirmations officielles.

    En jeans, T-shirts, baskets … : cette génération semble intéressée par les projets fous (changer le monde) loin des codes matériels des anciennes générations qui voulaient vite ressembler à leurs aînés (costumes, cravates …). En réalité, c'est la génération la plus fric qui arrive sur le marché depuis 3 décennies. Elle vit pour le matériel et pour le compte en banque. Et tout de suite pas dans 20 ans comme les "anciens". Elle donne le sentiment de rêver aux nouvelles relations du "village planétaire" mais en réalité c'est au nombre de de zéros sur le compte en banque et le plus vite possible.

    Autre exemple, le crowdfunding : l'image  de la collecte de fonds par ce biais : l'actionnariat populaire. Financer "c'est cool, accessible à chacun par des petites sommes" … La réalité : cette forme dite collaborative de financement est surtout utilisée par des personnes de formation supérieure avec des revenus substantiels.

    De même pour les services de l'économie collaborative. L'image : le ponctuel permet à chacun de profiter de nouveaux services : louer un bel appartement pour une nuit … Ce sont les plus hauts revenus qui font appel de façon répétée aux services de l'économie collaborative. Aux Etats-Unis, les ménages qui gagnent plus de 100 000 dollars par an ont utilisé l'économie dite collaborative trois fois plus que les ménages qui gagnent moins de 30 000 dollars par an !

    Une étude publiée dernièrement remet en cause tous les clichés traditionnels sur l'économie dite collaborative. C'est à la fois rassurant et inquiétant.

    Rassurant pour l'économie collaborative car plus ses cibles ont des moyens financiers élevés, plus elle est vouée à réussir avec des services diversifiés et des marges agréables.

    Mais c'est aussi inquiétant pour le contre-sens culturel collectif actuellement accepté, banalisé. L'isolement numérique s'aggrave et les fractures réelles s'installent. Ce n'est pas une avancée collective quand la modernité revient aux bases des défis de l'alphabétisation plusieurs décennies avant : ne pas éviter une rupture forte par des conditions de classes sociales.

    Cette génération en France va entièrement changer la donne politique en modifiant le rapport aux données financières, avec un individualisme plus assumé et une attente d'accélération des actes sans considération de doctrine. Une mutation de fond avec par ailleurs l'implication croissante des femmes dans ce domaine.

  • Libérez les libéraux !

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    "Désolé, je n'ai pas mon visa de gauche pour participer à l'actuel débat sur le devenir des entreprises" … : c'est presque la formule qui s'impose sur le débat sur la loi Travail. Un climat irréel. Le débat est aujourd'hui entre la gauche de la gauche qui dit défendre les salariés et la droite de la gauche qui dit défendre l'entreprise et pas les patrons puisque c'est un juron pour eux. Et les autres, ils sont où ?

    Ils sont dans le camp des "je m'en fous" comme les 75 % d'abstentionnistes désormais aux dernières élections partielles avec le rythme du "vivre à l'écart car je n'attends plus rien d'eux". Ou "de toutes les façons, je suis sur le départ …" ?

    Ce qui est sûr, c'est que les politiques de droite sont absents. Ils … marchent dans le cadre de la primaire. Jean Lassalle a donné le rythme. A quand donnera-t-il la mode du tour de chant ?

    Et le patronat, il est où ? Quels patrons prennent la parole pour faire vivre l'envie de davantage de liberté pour l'économie donc pour créer des emplois.

    Un climat hors sol actuellement en France.

     

  • Ne jamais oublier des réalités du passé …

    Obama 2 21 03 16

    Dans une période où souvent la mode est en France à magnifier le passé face à un avenir qui serait porteur de menaces pires qu'hier, il y a aujourd'hui le choc de deux photos. Obama est aujourd'hui à Hiroshima.

    Obama 27 05 16

    71 ans après le feu nucléaire.

    Hiroshima

    C'est parce que l'intégrisme islamique porte le retour au passé qu'il est dangereux.

    Parce qu'il doit quand même y avoir des circonstances qui permettent de célébrer de belles avancées collectives des démocraties occidentales dans des conditions porteuses de beaux espoirs sur la nature humaine. https://gumroad.com/js/gumroad.js <a class="gumroad-button" href="https://gum.co/JOqM">Les ruptures de la campagne Obama 2008</a> »>C'est le cas aujourd'hui avec Obama à Hiroshima quelques semaines après Cuba.

    Obama 08 05 16

  • Le choc des faits sur des classes politiques différentes …

     

    Obama 24 05 16

    A quoi tient la "haine de la France" y compris sur le plan intérieur ? Pour une grande partie à un  pays qui passe son temps à s'excuser pour toutes les fautes commises depuis 1940. Occupation, décolonisation, identités, pauvretés, religions … : tout n'est qu'un champ d'excuses pour des supposées fautes permanentes. Comment aimer un pays qui se trompe aussi souvent au point qu'il lui faut régulièrement solliciter des excuses ? Comment respecter une classe politique qui reconnait s'être trompée aussi souvent ? C'est ce suivisme permanent face aux émotions de l'opinion qui crée le naufrage.

    Autres lieux, autres comportements.

    Les faits : Barack Obama effectue vendredi la première visite d'un président américain en exercice dans la ville de Hiroshima, bombardée à l'arme atomique par les États-Unis en 1945. Une télévision japonaise le questionne : fera-t-il des excuses ?

    «Non, car je pense qu'il est important de reconnaître qu'en pleine guerre, les dirigeants doivent prendre toutes sortes de décisions» a répondu Barack Obama.

    «C'est le rôle des historiens de poser des questions et de les examiner mais je sais, ayant moi-même été à ce poste depuis sept ans et demi, que tout dirigeant prend des décisions très difficiles, en particulier en temps de guerre», a-t-il ajouté.

    Loin de la démagogie, dans cet entretien, Barack Obama rappelle deux vérités de fond :

    1) la guerre, c'est la guerre et on ne ré-écrit pas des actes commis dans le feu de la guerre après 50 ans de paix,

    2) gouverner c'est complexe. Et la complexité doit être respectée. C'est la seule façon pour respecter ceux qui ont pris les décisions et qui ne doivent pas subir une suspicion permanente d'incompétence.

    Le jour où une telle hauteur de vues retrouvera sa place en France au lieu de la démagogie ambiante irresponsable, la vie publique retrouvera des couleurs agréables et positives.

  • La belle réussite de l’application oldNYC

    NYC 23 05 16

    Avec la base de données de 100 ans d'archives et les possibilités des nouvelles technologies, belle réussite de l'application oldNYC qui permet de remonter dans le temps la ville de New York, quartier par quartier, rue par rue. 

    Une initiative qui pourrait inspirer des collectivités françaises qui, pour le moment, ne brillent ni par leur capacité à faire vivre le patrimoine historique ni par la capacité à partager les données publiques. 

    NYC 2 23 05 16

  • Le vrai tournant : « la génération si j’veux ! »

    Impossible

    Le vrai tournant actuel en France, l'éclosion d'une "génération si j'veux". C'est un état d'esprit qui change tout. Les conduites individuelles échappent aux codes, aux instructions, aux normes, aux affectations classiques.

    Le marché privé a déjà donné le signal de départ. L'économie dite collaborative vit sur cette mentalité à la caricature sur toutes les étapes de la chaîne. Le marché va même plus loin actuellement dans le refus des codes par exemple dont celui de céder à l'hyper-consommation vestimentaire à l'exemple des campagnes Patagonia qui connaissent un succès accéléré : l'équipement vieux durable vaut le neuf ou le refus de céder à la consommation éphémère.

    Patagonia Worn Wear 2 15 05 16

    Cette mentalité du choix individuel change tout. Sur le fond, c'est un immense progrès puisque c'est d'abord l'affirmation de la responsabilité et de l'autonomie individuelles. C'est une avancée de liberté. 

    Cette avancée de liberté change totalement la donne pour la vie politique. C'est la fin des directives qui tombent du haut. C'est l'inversion des tendances. Le devenir ne doit plus descendre du "sommet" pour être voué à être appliqué par la "base". Le devenir doit monter de la base. La base qui a compris qu'elle a pour elle le nombre et que c'est elle qui finance le système. La "base" a compris que dans une démocratie d'opinion, elle est le "sommet" ! Le socialisme historique et l'étatisme y compris de droite sont des hors jeux culturels dans ces circonstances.

    Plus tardivement la classe politique détachée des réalités du marché acceptera ce tournant, plus elle se fragilisera dans une gouvernance qui devient insupportée. C'est le vrai divorce idéologique actuel en France.

    Des vainqueurs immédiats vont résulter de cette nouvelle mentalité. L'environnement sera le grand gagnant. Dès que chacun a conscience que l'environnement dépend d'abord des comportements individuels quotidiens, c'est un pas en avant considérable. 

    Les politiques français n'ont pas encore pris ce tournant. Il leur est demandé de faire peu mais bien sur des fonctions collectives que, par définition, les individus ne peuvent pas traiter : ordre public, sécurité internationale … Mais pour le reste, il faut maintenant accepter la place de la liberté individuelle. Donc moins réglementer dans le détail. Moins administrer. Moins encadrer.

    Cette génération "si j'veux" va changer beaucoup de vieilles habitudes. Il y a de nouveaux équilibres collectifs à trouver pour ne pas sombrer dans l'anarchie avec un tel changement. Mais c'est une évolution intéressante à vivre.

     

  • 2017 : élection générale ou l’élection d’une cause ?

    Manifestations 18 05 16

    En politique, il y a deux familles très distinctes d'élections : d'un côté les élections à vocation générale comme test de gouvernance globale dans des circonstances où aucun enjeu ne se détache véritablement et d'un autre côté les élections d'une ou deux cause(s), celles où un ou deux dossiers occultent tous les autres. Il faut se méfier de ces dernières. Elles réservent toujours de fortes surprises car les causes en question troublent généralement les "cartes habituelles".

    Il y a en France actuellement trois causes qui s'installent comme enjeux forts : l'ordre, l'identité, la précarité. Ce sont les trois sujets qui clivent l'électorat en positionnant des groupes très radicalisés. 

    Ces radicalités s'expriment déjà actuellement dans des démocraties occidentales : Autriche, Trump aux Etats-Unis…

    Si l'ampleur de quelques causes occupe à ce point l'actualité à partir de la rentrée de septembre 2016, des alignements nouveaux pourraient en résulter dans des proportions inédites. 

    La caractéristique commune actuellement des opinions en France : être à bout de nerfs. Généralement, la crise des esprits anticipe la crise des votes …

  • Et les vainqueurs de l’Euro 2016 sont … Twitter et Periscope

    Jack Dorsey 11 03 16

    Depuis le 2 mai, avec des hauts et des bas, globalement le cours de Twitter a stoppé sa chute et probablement est en train d'amorcer un rebond. Deux explications à cette situation. D'une part, Twitter et Periscope (dans le périmètre de Twitter) parient sur un effet Euro 2016. Twitter devrait d'ailleurs annoncer sous peu des innovations importantes pour les liens, les photos et les vidéos.

    D'autre part, l'ambiance tourne sur les "changeurs du monde". Ceux qui brassent d'abord des articles de presse, des reportages … mais très peu de cash solide, rentable passent de mode. Il n'y aura peut-être pas d'échec retentissant avec un effet dominos mais la mode est en train de passer. Il suffit de voir l'évolution des valorisations et surtout les décalages des introductions en bourse pour le constater. La mode tourne aux vieux métiers exercés de façon moderne. Et sous cet angle, Twitter et Periscope peuvent retrouver la forme. Le métier d'informer avec de nouveaux moyens.