Denis Bonzy

Catégorie : International

  • 4 ans de plus !

    Obama 27 07 15

    Avant-hier, dans la belle ville de Charlotte en Caroline du Nord, Barack Obama a tenu son 1er meeting électoral de soutien à Hillary Clinton. Comment ne pas éprouver le douloureux sentiment que les démocraties modernes s'alimentent trop souvent d'excès contraires.

    Aux Etats-Unis, Obama ne peut plus concourir après 8 ans de mandat présidentiel quand, dans d'autres démocraties, ce sont toujours les mêmes qui font les compétitions électorales présidentielles depuis 30 ans à des fonctions diverses !

    Obama 3 08 08 15

    La participation élective de Barack Obama à la vie publique fédérale a duré 12 ans. Il a été élu Sénateur de l'Etat de l'Illinois fin 2004. Puis Président en 2008. On est loin d'une vie entière de carrière politique.

    Pour lui, on aurait tant envie de dire 4 ans de plus ! Quand pour tant d'autres en France souhaiter des années en moins … Des extrémités qui méritent quand même la réflexion …

    Obama 2 08 08 15

  • La politique est-elle devenue d’abord une course à la moindre détestation ?

    Cote d'impopularité 2016

    A l'exception de quelques rares démocraties, peut-être pour la première fois à ce point, la politique semble devenue d'abord la course à la moindre détestation. Aux Etats-Unis, un graphe est édifiant. Jamais dans l'histoire récente des campagnes, deux candidats ont été aussi détestés à cette étape de la campagne. Trump et Clinton battent tous les records de détestation. Une seule perspective, faire en sorte que l'autre soit toujours plus détesté par l'opinion. Donc une campagne négative qui fait rage. Comme la France récupère toujours les plus mauvais côtés de la politique américaine, il n'est pas à exclure que 2017 soit dans la lignée de la campagne US 2016…. 

  • Brexit : où est l’apocalypse boursière ?

    Brexit 05 07 16

    Hier, la Bourse de Toronto a effacé les traces des 48 heures post annonce Brexit. La Bourse de Wall Street était fermée pour cause d'Independence Day. Mais les traces étaient déjà effacées ou presque. A Londres de même (cf graphe ci-dessus). Et le tour des bourses pourrait être effectué sur de bases identiques.

    Mais où sont passés les oracles de l'apocalypse boursière ? 

    Nulle part. Ils sont passés à un sujet suivant.  En France les infos ne se trompent jamais. Donc ne reconnaissent jamais leurs erreurs. A ce rythme comment s'étonner de la perte de crédit des médias ?

  • Jusqu’où ira la vague de « l’antipolitique » en France ?

    Virginia Raggi 04 07 16

    Remarquable article de Jacques de St Victor dans le n° de juillet – août de la Revue des Deux Mondes sur la percée de l'antipolitique à la française. Furieux d'avoir été trop crédule face aux multiples promesses sans lendemain, le citoyen se réveille révolté contre tout ce qui est assimilable au "Palais". L'auteur dresse le panorama de cette nouvelle donne avec le dernier exemple en date en Italie avec le M5S qui a poussé l'antipolitique au bout de sa logique à savoir notamment un discours de guerre contre le système politique (photo ci-dessus Virginia Raggi, nouveau Maire de Rome, élue du Mouvement M5S). 

    C'est tout un système de pouvoir qui est déstabilisé : des élus aux échelons intermédiaires en passant les médias : la "caste" est devenue répulsive. 

    La crise de confiance gagne du terrain en permanence et partout. Cette crise de confiance est devenue indignation puis rébellion. Et l'auteur de montrer que cette rébellion gagne tous les fronts : Les Indignados en Espagne, Aganaktismeni en Grèce, Parti Pirate en Allemagne, Trump aux Etats-Unis mais aussi Occupy Wall Street, la "révolution des casseroles " en Islande … De partout l'antipolitique progresse. Il est peu probable que cette donne n'impacte pas la présidentielle 2017 en France. L'enjeu est d'en déterminer les conséquences.

    Remarquable article à lire dans la Revue des Deux Mondes.

  • Encore 4 mois !

    Obama campagne 2012

    Depuis 1984, date d'un long séjour dans une équipe de campagne de John Kerry, chaque présidentielle américaine retient une attention particulière de ma part. Il y a eu des contrastes forts. En 2004, être pris à partie sur place comme français parce que la France n'avait pas suivi pour la guerre d'Irak. Puis l'enthousiasme des campagnes de Barack Obama avec un souffle local de fraîcheur rarement connu. Une ambiance de campagne d'un peuple qui semble renaître. La liesse dans les rues de Boston les soirs de résultats.

    Obama boston

    Mais là, cette campagne 2016 bat tous les records de nullité. D'ordinaire, une campagne présidentielle américaine c'est l'esprit du commencement. La première puissance mondiale va alors écrire une page nouvelle de son Histoire. En 2016, ce n'est pas de commencement que l'on envie mais de fin. La fin d'un épisode Trump qui multiplie les comportements scandaleux dont la caricature est la confusion des genres quand il se rend inaugurer un golf en Ecosse le lendemain du Brexit. Consternant. Quant à Hillary Clinton, elle est manifestement restée la même avec le plaisir à peine dissimulé de son époux heureux de retrouver la … Maison Blanche avec une sorte de mentalité de propriétaire du pouvoir. 

    Comment une démocratie qui fourmille de tant de talents manifestes peut-elle être réduite à un tel "choix" ? Faut-il en déduire que la politique fait maintenant fuir les talents à ce point pour se consacrer désormais exclusivement aux affaires ? 

    La vraie question 2016 n'est plus qui va gagner mais comment les Etats-Unis ont-ils pu tomber aussi bas pour un choix aussi décisif ? C'est le vrai mystère de la campagne 2016. Il reste encore 4 mois, puis 4 ans. La page post Obama s'annonce bien délicate à partager.

    Pour suivre la campagne au jour le jour, cliquer sur les liens suivants : Exprimeo et Blog Exprimeo.

    DB 3 Agora 06 12 12

  • #Brexit : et l’apocalypse boursière, elle est où ?

    FTSE 30 06 16

    Un graphe vaut mieux que de longues phrases. Hier, la Bourse de Londres a retrouvé son indice d'avant le Brexit. Indice qui était au plus haut depuis le 7 juin : 6 300 points. Une nouvelle passée quasi-inaperçue de façon étonnante. La semaine dernière annonçait l'apocalypse. Elle n'est manifestement pas au rendez-vous. Loin s'en faut. C'est la tendance que j'indiquais il y a quelques jours. La nation britannique, fière et pragmatique, va rebondir. L'enterrement n'est pas pour demain n'en déplaise à de vieilles nations décadentes comme la France qui aime toujours voir la crise chez les autres.

     

  • Brexit : et si l’opération de culpabilisation du peuple prenait fin ?

    Londres 28 06 16

    On assiste depuis vendredi à une opération de manipulation médiatique remarquablement orchestrée. Le refrain est simple : le "peuple est con comme c'est pas possible" et la "commission européenne n'a aucune responsabilité sauf d'être trop intelligente pour le … peuple". La commission voit trop loin tandis que le peuple reste prisonnier de faux sujets… Un concert politico-médiatique irréel. 

    Que sait-on de sûr à ce jour de concret ?

    1) L'apocalypse n'est pas là. Hier le CAC 40 était à 4 106 points. Le 11 février 2016, il était à 3 896 points. Le 11 février 2016, c'était pourtant le "ça va mieux" donc aujourd'hui on est toujours "mieux que ça va mieux",

    A la Bourse de Londres, hier = 6 138 points / 5 536 points en février 2016. Nasdaq : idem sur les tendances.

    2) En revanche, les instances européennes viennent de perdre 20 % de leur budget annuel à partir de 2020. Il va falloir sérieusement adapter la voilure.

    3) La nation britannique est fière et pragmatique. Son enterrement de 1ère classe n'est pas pour demain. Elle n'a pas le même affaissement généralisé que les Français. Pour ne pas sombrer, le plus sûr moyen c'est de dynamiser l'économie avec des mesures radicales, attractives. C'est peut-être un nouvel eldorado d'entrepreneuriat qui va se conforter à une heure de la France. C'est un aiguillon qui peut faire bouger …

     

  • Les vieux partis politiques ont la peau très dure

    Trump 2 06 03 16

    Les faits doivent toujours être respectés. Quelles leçons données hier par l'Espagne ? Pour l'essentiel le constat que les vieux partis politiques ont la peau très dure. Le plancher de vieilles formations politiques reste supérieur au potentiel le plus élevé des nouvelles formations politiques (Podemos, Ciudadanos). Par conséquent, ces nouvelles formations éclatent la représentation mais n'accèdent pas au pouvoir de façon autonome. La "table n'est jamais renversée. Elle doit être partagée".

    C'est une réalité qui mérite réflexion en France.

    En France, quand le PS traverse une crise historique, il descend à 16 % au pire. Quelle formation politique nouvelle peut crever ce "plancher" ? Aucune. Et de loin.

    C'est d'ailleurs la véritable novation principale de Donald Trump aux Etats-Unis : l'OPA sur un "vieux parti" (le Parti Républicain) et non pas une candidature à l'écart d'un vieux parti. L'état major de Trump avait fait ses comptes. Hors du parti républicain, c'était 4 % au mieux. Avec le parti républicain c'est 41 % au pire !

    C'est une réalité qui mérite la réflexion.

    Faut-il que ceux qui veulent renouveler la vie politique le fassent à l'écart des vieilles formations politiques ou qu'ils tentent de prendre le pouvoir dans ces vieilles formations politiques ? C'est un choix qui mérite manifestement une réelle et sérieuse réflexion.

     

  • La faillite d’un cycle politique qui ne veut toujours pas reconnaître sa mort

    Www.kizoa.com_collage_2016-06-24_08-11-15

    Ce qui est étonnant actuellement et probablement le plus grave, c'est la décision des médias et des responsables politiques de ne pas mettre en perspective des tendances profondes qui méritent l'attention.

    Aux Etats-Unis, le Tea Party puis Trump méritent une analyse précise.

    Le Brexit + la poussée de partis radicalisés sont dans la lignée. C'est la faillite d'un cycle politique avec des responsables qui ne se considèrent ni coupables ni … responsables.

    Ce constat c'est la preuve que le cycle de la faillite n'est pas encore terminé puisque les intéressés s'exonèrent toujours de toute responsabilité et font comme si de rien n'était …

    Il suffit désormais que ceux qui pensent avoir vocation à "faire l'opinion" (expression horrible dans une démocratie) recommandent une décision pour que l'opinion choisisse le … contraire. Car ces "faiseurs d'opinion" sont devenus répulsifs. 

    Depuis 48 heures, le Brexit met en surface tous les "décalages" que l'opinion ne tolère plus :

    • la commission européenne aurait dû s'engager, faire campagne comme aujourd'hui ses membres auraient dû démissionner car ils incarnent la répulsion d'un système qui n'est plus supporté,
    • le cinéma politique dans chaque pays autour des "sauveurs" ne dupe plus personne. Et les "sauveurs" sont des "sursitaires" dans leurs propres pays exposés à des cotes de confiance catastrophiques : Renzi vient d'être laminé par les municipales dimanche dernier … Quant à Hollande, chacun connait sa situation dans l'opinion publique française?
    • comment des "épouvantails démocratiques" peuvent-ils créer l'espoir ?

    C'est tout un cycle politique dont l'opinion a dressé le faire part de décès qui s'écroule actuellement. Le problème majeur en politique c'est quand le "mort" ne veut pas reconnaître son état et fait comme si de rien n'était car l'opinion procède alors à une escalade permanente pour l'achever. Jusqu'où ira cette escalade ? C'est la véritable interrogation actuelle.

  • La démocratie est-elle encore chez elle en France ?

    Brexit 25 06 16

    Depuis 24 heures, des réactions très répandues sur des médias nationaux français constituent des monstruosités stupéfiantes. Déjà en mai 2015, quand David Cameron avait promis le référendum, des médias indiquaient "promesse électorale, il ne le fera pas ...". Réaction qui donne toute la rigueur attribuée en France à la parole politique.

    13 mois plus tard, le référendum a eu lieu et le Brexit a gagné. Et hier, une litanie de réactions plus décalées les unes que les autres. Des exemples :

    • et si le Brexit n'était pas appliqué ?
    • et si le Royaume-Uni revotait,
    • et si …

    Bref, comment faire pour qu'une décision démocratique ne soit pas respectée. Voilà le socle du vote du Brexit. Une technostructure insupportable qui défend la démocratie à la condition qu'elle lui convienne. Et cette situation n'est plus acceptée.

    Le tournant en France : novembre 2012. Quand en France des profils aussi "disciplinés" que des chefs d'entreprises créent les "pigeons" pour contourner le Medef. Et ils gagnent face au Gouvernement qui fait marche arrière. Puis ce furent les "tondus", les "poussins", les "abeilles" …

    La liberté gagnait face à la culpabilité de ne pas respecter un mot d'ordre institutionnel. 

    En France, le tournant était alors opéré. 

    Aux Etats-Unis, le tournant était intervenu 2 ans plus tôt avec le Tea Party et son succès aux élections de novembre 2010. La trame :  les "vrais gens "sont les héros du quotidien et ils n'ont pas de leçons à recevoir des "dirigeants" de Washington incapables d'avoir prévu la crise, incapables d'en assurer la sortie et surtout pas frappés par la crise.

    Le divorce entre l'opinion et les institutions était intervenu.

    Et depuis il s'est toujours creusé davantage.

    Et au rythme d'hier, il va se creuser encore davantage quand on constate la "logique punitive" qui s'installe comme si les Britanniques devaient être punis pour leur choix. Quelle erreur de plus de la part des tenants de la technostructure de l'Europe.

    Le vrai sujet de fond : comment expliquer à des personnes qui ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois qu'il faut toujours défendre une technostructure européenne à 8 000 € par mois en moyenne basse avec exonération de toute fiscalité ? Comment défendre une institution chargée par les politiques nationaux de tous les maux alors que les mêmes font écran de l'importance des aides européennes pour mener à bien des projets ?

    Comment défendre une institution (la commission) qui est le "cimetière des éléphants" pour recycler des responsables battus sur leurs territoires respectifs ?

    Et la liste des "anomalies"injustifiables est considérable.

    Une technostructure incapable de se réformer.

    Et dans la crise, les médias français tentent de faire croire que F. Hollande incapable d'arbitrer sur les horaires d'une manifestation va, une fois de plus, "sauver l'Europe". Tout ce cinéma en boucle ne fonctionne plus.

    Si l'ambiance actuelle perdure en France, un second tour Le Pen / Mélenchon en 2017 n'est plus à exclure…