Denis Bonzy

Catégorie : Environnement

  • Quand les éoliennes servent d’abord à dégager les … épaisses fumées

    BC 19 08 18

    Pour celles et ceux qui aiment la nature, la Colombie Britannique est une référence incontestable. La beauté ,naturelle des paysages devrait en faire un vrai sanctuaire international. Cet été, cette Province du Canada est exposée à des incendies historiques. Des circonstances dans lesquelles les éoliennes trouvent une utilité totalement inattendue : dégager les épaisses fumées. Les autorités publiques ont même lancé une alerte sur la "qualité de l'air". Cet été, dans les territoires pourtant souvent les plus "épargnés", les alertes concrètes, incontestables se multiplient face au dérèglement climatique. Rien ne va plus. La COP21 a été un cinéma sans lendemain. Trump accepte de dégrader la planète parce qu'il s'en remet à une école de pensée considérant que l'homme trouvera toujours d'autres solutions. Les espèces animales menacées se multiplient. C'est objectivement la chronique d'une catastrophe annoncée. Et les médias dissertent sur les selfies de Macron, le retour de Mbappé … : incroyable !

  • Et si le corbeau avait été blanc …

    Corbeau

    Enfin ! Grâce à l'actuelle campagne conduite par le Puy du Fou avec des corbeaux chasseurs de mégots, l'intelligence du corbeau est reconnue. Un livre remarquable publié en novembre 2017 (le génie des oiseaux / éditions Marabout Sciences et Nature) détaille l'immensité de l'intelligence des oiseaux dont celle des corbeaux. Une intelligence adaptative phénoménale. A l'opposé des constats scientifiquement établis, des légendes demeurent. Il est ainsi question de "cervelles de moineau", de "corbeau" pour désigner l'anonymat … : tous ces raccourcis qui sont autant d'offenses à la réalité de l'intelligence animale. Si le corbeau avait eu un plumage blanc, que de réputations auraient peut-être été différentes … ? Ce qui parait établi également c'est que si les intelligences des oiseaux étaient mieux partagés par des humains, il serait possible d'envisager l'avenir avec davantage d'optimisme. 

  • Comment accepter de se résoudre à la seule bataille des imaginaires ?

    Champ de blé

    Ce week-end avec la condamnation américaine de Bayer, nous vivons en France une caricature du mirage de l'opposition entre le neuf et l'archaïque. Dans le "nouveau monde" si nécessaire en France,  j'imaginais que la politique gagnerait en précision donc en honnêteté. Au moment où les technologies progressent : enfin savoir ce qui est juste, savoir ce qui est vrai. Pourtant, sur les sujets les plus graves, plus que jamais c'est le sentiment de la victoire de l'homme qui fait croire sur l'homme qui fait. Hulot déclare la guerre à des pesticides. Mais c'est une guerre à terme de 3 ans puisqu'il n'est pas parvenu à convaincre sa propre majorité parlementaire que la guerre devait être immédiate. Pourquoi ce décalage ? Dans mon entourage, j'ai constaté que des agriculteurs disparaissaient jeunes, emportés par un cancer. Comment se satisfaire des actuelles polémiques sur un sujet d'une telle gravité ? Des autorités sanitaires existent. Qu'en pensent-elles ? Si elles valident alors même que ce pesticide mérite "la guerre", pourquoi ? Quelles responsabilités ? Finalement on ne saura jamais. Une fois de plus. C'est à chacun d'imaginer en fonction des croyances. Un climat irréel. Insupportable sur des dossiers de cette gravité comme le secret défense qui entoure en France les chiffres locaux de l'insécurité. 

  • Climat : l’actuelle impréparation française a de quoi inquiéter …

    SPV 2 06 01 18

    La semaine écoulée montre, une fois de plus, que les cycles de l'eau sont désormais violents passant en quelques heures du manque pour cause de canicule à l'excès pour cause d'orages violents. Mais plus durablement, c'est tout un cycle qui se modifie.  Le sud de la France a connu au cours des 20 dernières années plusieurs épisodes de sécheresse comme il ne s’en produisait avant que de rares fois par siècle. Dans des zones méditerranéennes, la nature du sous-bois change. Des plantes qui aiment l’humidité disparaissent au profit d’autres plantes qui supportent mieux la sécheresse, comme le romarin, le thym, la lavande sauvage, en général plus inflammables. Les racines des arbres doivent aller chercher l'eau en profondeur comme jamais avant. Dans des zones dites tempérées, la saison des incendies se limitait traditionnellement à juillet-août. Actuellement, elle peut s’étendre de juin à octobre dans le bassin méditerranéen. Et la liste des nouveaux défis pourrait durer longtemps. Concrètement face à ces nouveaux défis que se passe-t-il rapidement ? Rien. Après des alertes sérieuses que se passe-t-il ? Rien. Les alternatives de ressources en eau ne sont pas effectuées. Les remplacements des réseaux sont toujours différés (106 ans en moyenne en France). Les protections de base contre des écoulements d'eau interviennent peu ou même pas du tout … L'actuelle impréparation française a de quoi sérieusement inquiéter. La presse internationale indépendante le met en relief très régulièrement. Mais ici les médias ont d'autres centres d'intérêts obligés ou pas … ? Très inquiétant.

  • L’un des vrais héritiers de Victor Hugo …

    Orvis peche

    La forêt française a pu compter sur un défenseur remarquable : Victor Hugo. Victor Hugo a obtenu la suspension de coupes considérables après des adjudications. Il voyait dans chaque arbre un monument. Avec Robert Redford, le spectateur de ses films pouvait voir dans chaque arbre un monument. Le jeu des lumières. La majesté donnée à un cours d'eau. La musique de la douceur des branches qui bougent. Son annonce de "retraite" est une mauvaise nouvelle pour celles et ceux qui aiment cette écriture cinématographique. Un style si éloigné du cinéma français de plus en plus tristement spécialisé dans l'éloge du con, de la misère ou de la vulgarité. On est en train de perdre l'un des vrais héritiers de Victor Hugo, seul l'outil d'expression de la pensée changeait. Dommage. 

  • Au suivant …

    Geo n°174 aout 1993

    Hier, le Gouvernement a présenté 60 mesures en se plaçant au chevet de la biodiversité en France. Et un programme de plus. Avec le recul, la période présente sera très sévèrement jugée par un constat simple : "ils étaient au courant de tout mais ils n'ont jamais rien fait !". La photo ci-dessus date du n° 174 de GEO (août 1993). 25 ans ! Tout y est dans le reportage avec un titre évocateur en couverture : "SOS ! Les plages, les espèces, les fonds marins à sauver !". Qu'est ce qui a été fait ? Rien ou si peu. En décembre 2015, il y a moins de 3 ans, la COP21 était supposée régler les défis de la biodiversité. Pourquoi faut-il encore un plan de plus aujourd'hui ? Et la France respecte-t-elle seulement ses engagements pris hier ? Non. C'est un cinéma permanent de seule communication : occuper le terrain et faire croire … Sur un sujet de cette importance aussi capitale, se contenter de ce cinéma, c'est terrible. Car une réelle crise systémique est engagée. Le système auto-alimente l'étape d'après. Le vrai débat sérieux c'est l'identification de la durée d'inertie pour inverser la tendance. Selon les rapports, les experts estiment de 30 à 50 ans ces délais pour inverser une fois les mesures prises. Les mesures sont annoncées et jamais prises dans les faits. Une situation totalement irresponsable car l'environnement n'a pas les défenseurs qu'il mérite. Le coût sera payé très chèrement par les prochaines générations. Une faillite collective de première ampleur. 

  • Journée de la Terre : la bataille des sanctuaires naturels

    Californie 25 05 17

    Aujourd'hui, c'est la Journée de la Terre. Il y a une bataille qui est trop souvent ignorée : celle des sanctuaires naturels. Il doit y avoir des endroits où la beauté naturelle est telle qu'ils doivent absolument faire partie de l'héritage pour les prochaines générations. C'est un enjeu trop souvent ignoré. Depuis janvier 2018, le pays qui gère la plus grande superficie d'espaces de ce type, c'est le Chili. Et il doit sa place à un privé : Douglas Tompkins. Le couple Tompkins a consacré 25 ans de son existence à acquérir et entretenir des terres. Sur les 810 000 hectares ainsi acquis, ils ont remis 420 000 hectares au Chili dans le cadre d'une convention qui encadre le devenir de ces terres. En France, sous la Vème République, à une échelle considérablement plus petite, maintenant, même la bataille des parcs naturels n'est plus menée de façon volontaire. Leur financement vient d'être transféré aux agences de … l'eau. Et l'examen détaillé de ces budgets montre que les lignes budgétaires en question couvrent du fonctionnement quasi-exclusivement : la masse salariale. Il ne reste presque rien pour des investissements. C'est une bataille de plus qui a été perdue par la France alors même que la beauté naturelle de territoires est considérable. 

  • L’arbre de Léon

    Arbre de Léon 20 04 18

    Ce soir à 20 heures débute l'opération dite des 48 heures de l'agriculture urbaine. C'est une opération importante  qui ne peut être réussie qu'à quatre conditions pratiques : 1) C'est bien de re-végétaliser les villes. Mais il ne faut pas dans le même temps dé-végétaliser les périphéries. Or c'est ce que à quoi nous assistons actuellement dans l'agglomération grenobloise avec les irresponsables programmes de quartiers densifiés. 2) Il ne suffit pas d'avoir une approche comptable des arbres. 1 jeune arbre planté ne vaut pas un vieil arbre abattu. La vie des arbres est complexe. Elle mérite d'être mieux respectée. 3) L'arbre et la Terre sont nos partenaires de vie. Ils méritent donc une plus grande considération. Surtout une plus grande affection. Cette dimension affective qui change un regard donc des comportements dans la durée. Lors de la naissance de notre petit-fils, "l'arbre de Léon" a été planté. A chaque venue, Léon passe le voir. Nous tentons de lui expliquer sa pousse. Plus tard, nous espérons qu'il apprécie le toucher de l'écorce. Surveiller les feuilles quand l'été les assèche et qu'il faut lui donner un coup de main pour lui procurer l'eau attendue. C'est cette dimension affective, associée qu'il faut absolument défendre, initier, favoriser. Faute de cette dimension, la déforestation va toujours gagner du terrain partout et y compris dans notre vie quotidienne au coin de la rue. Dommage.

    Agriculture urbaine avril 2018

  • Seule la fin éclaire réellement l’histoire …

    IMG_6388

    Demain 13 avril sort un documentaire qui donne peut-être l'éclairage le plus efficace pour mobiliser en faveur de la biodiversité : montrer combien la nature est belle. Jusqu'alors très souvent l'approche était à l'opposé : catastrophisme, images violentes … Là, avec le documentaire "La Terre vue du coeur" le parti pris est entièrement différent : il y a dans la nature des beautés, des réussites que même l'imagination humaine la plus créative ne parviendrait probablement pas à concevoir. Et ces beautés sont en train de disparaître. Non seulement l'être humain n'est pas capable de les créer à ce point de beauté mais il n'est même pas capable de les respecter, de leur permettre de vivre. C'est le cas de certaines espèces animales. J'ai photographié ce Geai des Chênes aujourd'hui à 13 heures. Le bleu azur de ses ailes est d'une beauté magnifique. Il est menacé. Seule la fin éclaire réellement l'histoire et l'humanité qui prétend avoir tant inventé est probablement en train de perdre une bataille de fond : non pas  celle de l'invention mais celle du respect de ce qui existe déjà. Et cette fin possible risque de donner un très triste éclairage aux actuelles décennies. 

  • Quand il y a l’audace de ne pas tout attendre du pouvoir central …

    Jerry Brown 01 04 18

    Dans la lutte contre le dérèglement climatique, plusieurs déclarations sont passées inaperçues en France la semaine dernière de façon étonnante. D'abord les chiffres sur les risques sur la biodiversité. Des chiffres terribles à très court terme. Mais aussi la déclaration officielle du Secrétaire général des Nations Unies indiquant que les Etats-Unis étaient en passe de respecter les engagements de la COP21. Le "pays de Trump" pourrait tenir des engagements que ni la France ni le Canada ne seraient en passe de … respecter à leurs niveaux. Pourquoi ? Parce que des pouvoirs décentralisés ont mobilisé tous leurs moyens pratiques et juridiques pour y parvenir. Certes les contraintes institutionnelles dans un cadre fédéral sont différentes. Mais il y a surtout l'audace de faire. En France, même sous la force de la décentralisation, tout est attendu du pouvoir central. Il est surtout devenu le prétexte pour ne pas faire. Ce n'est pas avec une idéologie que ce pays doit se réconcilier mais d'abord avec la mentalité d'agir, de faire, de tenter, de prendre des initiatives … Et sur ce domaine, cela semble un effort de plus en plus hors de portée du milieu politique bien tristement.