Le Covid-19 est un virus particulièrement détestable. Il frappe au hasard de contacts sans que des comportements sérieusement fautifs ne soient en cause et il obstrue la liberté de voyager. Une réelle monstruosité !
Catégorie : Boston
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Les stupeurs collectives
On se souvient toujours d'une annonce personnelle ou plus rarement collective qui suscite un état de sidération : le moment où tout se fige comme si le reste devenait écrasé par l'information qui occupe alors tout l'espace de l'attention. Le 17 juillet 1999, avec Marie et les enfants, nous étions à Washington puis à Boston. A Washington le 16 juillet, jour du départ du vol de JFK Jr pour Martha's et à Boston à partir du 17/07. La déclaration de disparition est intervenue le le 17/07. La découverte des corps a eu lieu le 21/07. Pendant toutes ces journées et tout particulièrement dans le Massachusetts, "berceau" de la famille Kennedy, le temps était suspendu. Une ambiance irréelle où tout semblait perdre du rythme tant que l'information attendue (positive ou dramatique) ne serait pas tombée. Un rare moment de stupeurs collectives à ce point. A chaque date anniversaire, une remontée en surface pour appartenir aux très rares moments collectifs à l'occasion desquels une ambiance si particulière a inscrit cet événement dans la catégorie de ceux pour lesquels on se rappelle toujours ce que l'on faisait à cette date précise.
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L’âge protège de … l’âge
Dimanche 20 octobre, le Musée Kennedy à Boston va célébrer le 40 ème anniversaire de son inauguration par Jimmy Carter. A mes yeux, c'est l'exemple le plus réussi de musée présidentiel. Il faut attendre celui d'Obama à Chicago pour peut-être franchir encore une étape supplémentaire ? Pourquoi c'est réussi à ce point ? 1) Parce qu'il y a d'abord une remarquable architecture (Pei) au bord de l'atlantique. C'est un "musée ouvert" sur les paysages. 2) Parce qu'il y a un nombre de pièces d'époques considérables parfaitement agencées de façon chronologique. Pour l'avoir fréquenté pendant tant d'années depuis leur plus jeune âge, nos enfants doivent pouvoir le parcourir presque les … yeux fermés.
3) Mais surtout parce que ce musée dégage une impression solide d'acceptation de l'histoire : des échecs comme des réussites. C'est la différence avec la France. trop de Français haïssent l'Histoire de leurs pays, l'Histoire de leur Nation (sans parler de ceux de plus en plus nombreux qui ne la connaissent pas du tout). La rupture décisive date de la seconde guerre mondiale. Les Français ne se sont jamais remis des conditions de leur libération : avoir besoin à ce point des autres après s'être tant perdus dans la collaboration (Vichy). Puis le rapport à l'Histoire a oscillé entre haine et honte. La honte de la colonisation alors même qu'elle n'avait pas apporté que des problèmes aux pays concernés, doux euphémisme. C'est triste un pays au sein duquel un nombre élevé de ses habitants peut à ce point détester son Histoire ou porter une honte qui ruine la capacité à faire partager l'énergie de vivre sur la même terre et accepter les mêmes valeurs. Un climat qui pèse beaucoup dans l'actuel débat sur le choc des religions. Après la visite de JFK Library, on repart avec de l'énergie. Parce que l'une des belles leçons de la vie c'est que l'âge protège de l'âge. Il faut apprendre de chaque âge. Ce doit être la force aussi d'une Nation, gagner en avancées en tirant les leçons des périodes anciennes.
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Nature : quand va-t-elle enfin en France passer d’alibi éphémère à … compagne indispensable ?
A la fin de l'été 2019, deux constats méritent une attention particulière de nature à inquiéter sur des habitudes françaises. 1) Les animaux n'ont pas encore gagné leur statut d'être vivant sensible. Des progrès considérables sont intervenus dans d'autres pays (par exemple les Etats-Unis et le Rhode Island notamment). En France, les records d'abandons, de sauvageries sont toujours là. Un décalage incroyable. 2) La nature est restée au rang d'alibi. La nature au sens large (flore et faune) ne connait toujours pas le respect qu'elle mérite comme compagne indispensable de la vie tout simplement. Les rejets de déchets sauvages sont rois. Au point même cet été, d'avoir causé le décès d'un élu d'ailleurs bien rapidement oublié. Le plastique est diffusé comme jamais (à la différence de villes de nombreux autres pays : Canada, Australie …). Localement, les arbres sont abattus dans des conditions irréelles même à l'extérieur d'un périmètre de chantier. Eux aussi sont maltraités sans respect de leur âge, de leur apport, de leur beauté, bref de leur vie qui n'est pas celle d'un objet.
Les parcs écologiques ne voient pas le jour mais, bien au contraire, un espace de verdure est qualifié de "dent creuse" pour être voué à être bétonné et bitumé. Et la liste pourrait durer longtemps. Tant que des sujets essentiels seront traités comme des alibis ponctuels éphémères, ces causes n'avanceront pas. L'un des problèmes majeurs de la France, c'est qu'elle fonctionne avec des alibis éphémères. Dernier exemple en date : lutter contre l'homophobie en condamnant des mention scandaleuses dans les stades de football. Et quand est-ce que le pays de Trenet, Aznavour, Brel, Dumont … s'occupe du rap devenu si souvent une caricature d'insultes, de haines et d'atteintes à la dignité des femmes ? Sur tous ces sujets, c'est un triste pays qui évolue bien tristement.
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Maltraitance animale en France : combien de temps encore ?
Le système public français fonctionne à partir de règles trop faciles à décoder pour cacher un immobilisme gravissime : n'organiser des comparaisons notamment via les chaînes de la TV d'Etat qu'à la condition que les comparaisons ne soient pas trop défavorables à la France. Les coups d'éclairages sont très sélectifs. Prenons la maltraitance animale qui bat des records en France actuellement : abandons d'animaux, coq vivant décapité par les dents avec vidéo sur Internet, chiens traînés par des scooters dans des quartiers dits avec pudeur "difficiles" … Que se passe-t-il ailleurs ? Exemple récent : dans le Rhode Island (USA) : a été approuvée dernièrement une loi sur le fichage des individus coupables de maltraitance animale. La chambre des représentants de l’État de Rhode Island aux États-Unis a approuvé un projet de loi qui vise à ficher toutes les personnes qui ont maltraité des animaux. Ceux qui ont fait preuve de cruauté envers les animaux ne pourront plus en posséder pendant 15 ans. Si elles sont reconnues coupable une deuxième fois, l’adoption sera interdite à vie. Les personnes fichées devront également payer une taxe de 125 dollars qui sera utilisée pour maintenir le registre en ligne. Ce registre sera visible par tous les refuges pour animaux ainsi que par les agences d’adoption d’animaux. Ils auront le devoir de vérifier la liste des personnes fichées avant chaque adoption. En août 2018, Charlie Baker dans l'Etat du Massachusetts avait promulgué une loi remarquable. Désormais, le Rhode Island, remarquablement géré par Gina Raimondo, met en place un dispositif dissuasif. Et en France, dans le même temps, les mornes parlementaires français n'ont même pas été capables de limiter les transports collectifs d'animaux par temps de canicule. Il y a des comparaisons qui font mal.
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Le + beau des cadeaux : l’ordinaire agréable
Hier, les Boston Red Sox ont réalisé un exploit dans l'histoire du baseball. Comme tant d'autres équipes de Boston le font dans d'autres domaines dont Tom Brady en football américain. Tant d'autres pourraient être cités. Quand une ville est olympique dans l'ordinaire, elle n'a pas à candidater pour organiser des Jeux Olympiques. En juillet 2015, Boston à ce titre a retiré sa candidature pour les JO 2024. Et l'argument officiel d'alors fut simple : "nous n'avons pas besoin d'une opération exceptionnelle dont le montant financier pour les contribuables est inconnu pour le trou à combler à l'issue". Et d'ajouter à juste titre, "il faut aussi une pause dans les grands travaux après le Big Dig". Des arguments d'un bon sens implacable. Le Gouverneur qui va passer devant les électeurs le 6 novembre a défendu cette "approche humble". Dans un Etat historiquement Démocrate, ce Gouverneur (élu avec l'étiquette des Républicains) dispose actuellement de 40 points d'avance sur son concurrent démocrate là où les autres candidats à des fonctions différentes vont voir des élus Démocrates gagner facilement : Elizabeth warren, Joe Kennedy III. Le bon sens du Gouverneur est récompensé par un électorat libre capable de récompenser les décisions qui lui ont plu. Le jour où la démocratie française retrouvera des couleurs de ce type, elle pourra peut-être recommencer à donner des exemples à autrui. Pas sûr que ce soit dans un calendrier rapproché car le + beau des cadeaux reste l'ordinaire agréable et c'est ce qui fait beaucoup défaut actuellement en France.
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Que restera-t-il après … ?
Depuis longtemps déjà, c'est une question majeure de toute existence : que restera-t-il après ? Est-ce qu'une vie peut se résumer à une plaque avec deux dates : naissance / décès ? Depuis le début, je n'ai jamais eu d'illusion sur la mémoire collective. C'est un enjeu qui ne m'intéresse pas. Tout ce qui est collectif est éphémère, controversé, trop partagé. En revanche, quelques personnes sont des enjeux. Bien sûr d'abord ses enfants. Cette semaine, j'ai eu un réel plaisir à découvrir la tribune de notre fils Thomas dans les Affiches. Pendant près de 25 ans et dès leur plus petite enfance, avec Marie, nous avons veillé à faire partager à nos deux fils chacune de nos passions. Même dans un pays très souvent américanophobe comme la France, nous n'avons jamais caché notre intérêt pour les Etats-Unis, pour les grands espaces, pour une terre de libertés … Leurs séjours y ont donc été nombreux et diversifiés. Pendant toutes ces décennies, nous avons ainsi veillé à faire découvrir à nos enfants ces territoires, leur diversité. Mais aussi des interlocuteurs. A mesure que Jonathan et Thomas grandissaient, ils étaient associés à des réunions de travail. Puis j'ai constaté que Thomas était devenu Membre actif de la French-American Foundation, Membre des Chambres Internationales de Commerce de New-York et de Boston. Et enfin cette semaine, découvrir l'article de Thomas dans les Affiches relatif aux Etats-Unis cela peut montrer qu'il peut quand même rester des traces durables de telles situations. C'est comme quand des anciens étudiants m'adressent via LinkedIn des informations sur leurs cursus professionnels avec un petit mot sympa. C'est toujours une embellie sérieuse. Quelques mots qui font du bien. Pour s'en priver de le reconnaître ?
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La France et ses graves défaillances incompréhensibles
Jeudi 9 août 2018 à Boston, Charlie Baker a promulgué le texte pour lutter contre les cruautés infligées aux animaux innocents. Un texte remarquable, simple, concret : alourdissement significatif des amendes en fonction des récidives, les actes de ce type entrent dans le "casier" de l'individu alors fiché sur sa dangerosité, fichage obligatoire par les compagnies d'assurances, les frais médicaux de traitement de l'animal victime sont imputés à l'auteur des faits jusqu'à un montant plafonné élevé, peines de prison ferme selon les cas … : rien ne manque à un arsenal dissuasif. Dans le même temps, en France, c'est l'été des records d'abandons des animaux domestiques : un abandon toutes les 3 minutes pendant l'été. Comment sur un sujet d'une telle importance, un pays universellement donneur de leçon comme la France peut-il être aussi absent, défaillant, démobilisé ? Comment interpréter cette réalité ? Il y a des graves défaillances incompréhensibles. Celle-ci appartient manifestement à cette triste catégorie.