Denis Bonzy

Le mot pour lequel je peine désormais à compter le nombre de … « r »

Cimetière 25 08 19

Pendant mon enfance, chaque été, maman me faisait préparer l'année scolaire à venir. Prendre de l'avance. Pour l'orthographe, elle me donnait souvent des conseils judicieux qui m'accompagnent encore. Dont un : mourir ne prend qu'un seul "r" parce qu'on ne meurt qu'une fois. Pendant des années durant ma jeunesse, une question m'obsédait : comment pourrais-je supporter le départ de mes parents ? Hier, en entretenant leurs tombes, comme à chaque visite dans le cimetière, même 12 à 15 ans plus tard, ce terrible sentiment de perte d'énergie. Le chemin du retour à la voiture est long. Très long. Et pourtant le lieu est beau. Au milieu des champs, avec de belles montagnes qui donnent un sentiment de protection de bas de vallée. Une immense croix qui se détache sur un fond de ciel. Mais cet endroit porte tellement de visages. Tellement de tombes pour lesquelles le nom évoque des souvenirs : mes grands-parents, mon beau-frère, mon oncle, mon cousin et tant de personnes auprès desquelles j'ai appris : M. Menut, Mme Courtadon … mais aussi des personnes qui, parfois moins proches, ont été si affectueuses : Mme Maracas, M. Paulin … Impossible de toutes les citer. Finalement, avant la mort au sens primaire du terme, le mot mourir devrait s'écrire "Mour…ir" parce qu'avec tous ces départs il y a toujours une part de soi qui disparait.

Cimetière 2 25 08 19

Commentaires

Une réponse à « Le mot pour lequel je peine désormais à compter le nombre de … « r » »

  1. Avatar de H.Grindler
    H.Grindler

    vrai malgré une vie remplie d’homme ou de femme des enfants et petits enfants rien ne comble le trou b&ant laissé par la disparition des parents

    J’aime

Répondre à H.Grindler Annuler la réponse.