La France traverse actuellement une crise du pouvoir dit d'expertise qui est d'une extrême gravité. La Cour des Comptes remet ses rapports. Chacun s'est fait à l'idée qu'ils étaient sans utilité. Aussitôt publiés, aussitôt classés dans les tiroirs. Le Conseil Constitutionnel voit ses membres nommés. Non pas des juristes mais des politiques en fin de carrières. Et en Isère, des déclarations terribles d'un commissaire enquêteur radié qui évoque des "enquêtes publiques sous pressions". C'est un scandale éventuel considérable. Pour que la fonction d'expert soit reconnue, il faut trois qualités : 1) que la compétence technique solide soit au rendez-vous. 2) Que l'impartialité soit aussi au rendez-vous. 3) Mais surtout que les deux premières qualités soient perçues. Il ne suffit pas qu'elles existent, il faut qu'elles soient ressenties. Si elles existent mais si elles ne sont pas ressenties par l'opinion, les qualités s'annulent. Or la politisation d'un parcours est déjà une entorse à l'image perçue d'impartialité. Si en plus, un membre dénonce des pratiques supposées de rupture d'indépendance, c'est une crise de tout le système. Sur des opérations immobilières avec des enjeux financiers importants, en Isère, les accusations portées par M. Ullmann après sa radiation sont d'une gravité considérable. Sur plusieurs opérations en cours, des rumeurs créent déjà un climat malsain. Si en plus, des doutes devaient exister sur l'impartialité irréprochable d'une expertise lors d'une enquête publique, c'est une crise systémique profonde qui ne peut qu'accentuer des colères. Toute la vérité doit être faite sur de telles révélations. Il n'est pas possible de les banaliser ou de les ignorer.
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