Avec les Gilets Jaunes, c'est aujourd'hui impossible d'identifier sérieusement la portée définitive de ce mouvement. En revanche, c'est assurément déjà le faire part de décès de ce qui se voulait un "modèle". On assiste à la casse d'un meccano usé, dégradé, décrédibilisé. Ce meccano c'était quoi pour l'essentiel ? 1) Dans la vie publique, les dépenses n'ont pas de prix. On se prononce sur le choix de l'utilité d'une dépense et on répercute le prix sur les contribuables et les usagers. Un mécanisme sans fin. La dernière illustration : le débat sur les transports collectifs gratuits. Un transport collectif gratuit, ça n'existe pas. Si c'est pas l'usager qui paye, c'est le contribuable. Mais la gratuité n'existe pas. C'est sain et agréable de voir le peuple remettre du bon sens de base dans les choix publics. 2) La fin du microcosme chic des snobs des plateaux TV déconnectés de la vraie vie. Il y a une impertinence ambiante face aux moralisateurs habituels qui est un vent frais fabuleux. 3) La fin d'une classe politique qui est trop digérée par le système. Finalement, ils sont révoltés pendant les campagnes et gestionnaires de la continuité une fois au pouvoir. D'où le divorce. Et la liste des ruptures pourrait durer longtemps. Impossible de dire si c'est une "révolution silencieuse" ou une étape de plus dans la balkanisation de la France, ce qui est déjà sûr c'est que c'est la fin manifeste de ce qui osait encore parfois se prétendre comme un "modèle".
La fin de ce qui se voulait un « modèle » …
Commentaires
2 réponses à « La fin de ce qui se voulait un « modèle » … »
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La balkanisation de la France est patente. Elle ne peut plus relativiser ou nier son formidable déclassement économique et social en action depuis plus de 30 ans. C’est un pays plus proche de l’Italie que de l’Allemagne en tant que puissance. Et cela est très vrai au plan politique intérieur. Le regard sombre de E Macron fait sourire D Trump. L’elite française vient de se faire rosser historiquement par des gens de peu, très dignes, déterminés et convaincus de leur aspiration légitime. Le reste de l’histoire reste à écrire mais le narrateur n’est plus celui identifié seul il y a 18 mois.
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Il ne s’agit pas d’une balkanisation ethnique, devenue féroce, comme celle que porta l’éclatement de la Yougoslavie en 1991, issue de fièvres nationalistes aigues et très locales.
Il s’agit plutôt d’un profond et lent démantèlement de classes sociales, de modes de vie, existant sur un même territoire. L’ascenseur social est mort. En 1960, 15% des enfants d’ouvriers parvenaient à obtenir un niveau de Grande Ecole. Ce taux, aujourd’hui, est de 6%.J’aimeJ’aime
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