Au début des années 1 900, la France comptait 35 000 gardes champêtres. Encore officiellement 30 000 en 1950. Aujourd'hui, ils sont … 1 200 ! Ce chiffre met en relief à lui seul l'abandon par un pays de son "esprit village". Le garde champêtre c'est le visage humain de l'autorité dans la proximité durable. Il avait souvent connu les adolescents à problèmes quand il assurait la surveillance de la sortie des écoles primaires. C'était pas seulement un uniforme mais un nom et encore plus souvent un prénom. C'est l'autorité, titulaire agréé par le Procureur de la République, sachant être à la fois conciliateur et garant de règles de bon fonctionnement collectif. Le garde champêtre c'est la France des villages où la proximité signifie la compréhension mutuelle, des formes réelles de solidarité de façon naturelle. Ce qui est en train de se passer depuis au moins une décennie, c'est la disparition de cette France des villages. Et cette évolution est d'une extrême gravité. La France n'a pas su gérer ses villes. Elle étend le "modèle" qui fonctionne le plus mal. Méthode surprenante. C'est l'un des échecs majeurs actuellement d'Emmanuel Macron : il ne change pas de paradigme. Il faut changer la manière de voir les choses. Réhabiliter pour de bon des valeurs qui ont fait leurs preuves par le passé. Quand j'ai exercé la fonction de Maire, cette fonction de garde champêtre m'est toujours apparue essentielle. D'ailleurs en octobre 1992, j'ai veillé à ce que l'intéressé, M. Deuil (personnalité très attachante qui connaissait la Commune "comme sa poche" et avec un dévouement exemplaire) soit décoré. Aujourd'hui, sur la même Commune, il n'y a plus de garde champêtre. Et la situation de la sécurité quotidienne s'est détériorée dans des proportions impensables à l'époque. Il y a des chiffres qui en disent long.
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