Denis Bonzy

Toujours garder en mémoire les jours des débuts

SPV 13 08 16

La semaine dernière a été lourde de mauvaises annonces. Celle du décès de Michel Charles-Bernard avec la cérémonie mercredi dernier à Valbonnais. Mais aussi l'annonce du décès d'une jeune personne discrète qui avait quitté notre région depuis longtemps Mme Comba. J'ai appris son décès par un sms. Cette personne avec son mari était associée à mes débuts dans l'action publique. Que de documents avons-nous alors distribué avec son époux. Nous n'étions pas nombreux. Les réseaux sociaux n'existaient pas. Il y avait l'étape incontournable de l'impression. Puis celle de la distribution physique, boite aux lettres par boite aux lettres. J'ai à l'esprit ces images comme si elles dataient de la semaine dernière. Les jours des débuts sont toujours très forts. Car ils sont purs. Il faut croire à une cause davantage qu'à un résultat possible. 4 anecdotes restent très présentes à mon esprit dans de telles circonstances. En 1974, alors jeune étudiant en droit, je m'engage dans la campagne en faveur de Jacques Chaban Delmas. En Isère, son responsable est M. Lucien Frery. Il souhaite constituer un comité de soutien local massif. Donc chacun doit collecter des signatures. Mon 1 er contact : M. Paul Dumas. Je garderai toujours à l'esprit le trac qui fut le mien avant de sonner à sa porte : la crainte du non. Puis, les premières distributions sur St Paul de Varces avec Mme Courtadon et M. Comba. Nous étions 3 ! Ensuite, ma première réunion pour la campagne cantonale. Nous étions une petite dizaine dans une salle du sous-sol de la mairie de Vif. Pendant l'été, suite à de trop nombreux tournois de tennis, je termine l'été avec des ampoules considérables aux doigts de la main droite. Même avec les pansements, serrer une main est une torture. Lors de la 1ère réunion, j'évite donc de serrer les mains. Je me rends à l'estrade. Et Mme Bernadette Tranier prend immédiatement la parole pour dire à haute voix "vous n'avez aucune chance. Comment voter pour un candidat qui ne prend même pas le temps de serrer la main de ceux qui le soutiennent … "et je passe sur toutes ses autres commentaires sur mes tenues toujours sombres. J'apprenais l'humilité en politique. Quelques jours plus tard, habitué au porte à porte dans le rural donc à la capacité à amadouer les chiens gardant les maisons individuelles, je devais prendre l'habitude de poser le pied pour éviter de prendre en pleine face la porte qui claque au nez à l'étage des immeubles. La première fut aux Iles de Mars à Pont de Claix. M. Menut qui était à mes côtés m'a pris par le bras pour me retirer car je n'avais pas vu venir la porte. J'apprenais le "dialogue en terrain urbain". 12 500 foyers visités plus tard porte à porte, changeant les pansements entre des visites, la victoire fut au rendez-vous. La liste pourrait durer longtemps. Les jours des débuts ont un "sel" qu'on oublie jamais. La disparition de ceux qui les ont partagés n'est que plus triste. 

Commentaires

Une réponse à « Toujours garder en mémoire les jours des débuts »

  1. Avatar de Arnaud COMBA
    Arnaud COMBA

    Merci beaucoup pour cette pensée.

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