Denis Bonzy

Quand les événements ne sont presque jamais ce qu’ils semblent être …

Tapie

Pour moi, l'article de la semaine, ce sont les 12 pages d'entretien de Bernard Tapie dans Le Point. J'ai eu l'occasion de le rencontrer trois fois. A chaque reprise, j'avais le sentiment que la réalité du personnage était si loin de son image. Cet entretien dans Le Point ponctue ce sentiment. La première fois, c'était dans le cadre de la préparation de son émission Ambitions lors du passage à Grenoble. Avant de quitter la mairie de Grenoble, j'avais connu de nombreuses préparations de manifestations de ce type. Mais jamais un tel professionnalisme. Tout était consigné sur des fiches. Jusqu'aux moindres détails des chambres d'hôtel par membre de son équipe afin qu'ils retrouvent ce qui leur faisait plaisir. Il avait une revue de presse remarquablement faite dont l'article de L'Express qui faisait alors de Grenoble la "Californie de la France", la "ville de l'anti-crise".

Grenoble 1985

D'où sa détermination à venir dans cette ville. A la fin de son émission, lorsqu'il s'agissait de rencontrer des entrepreneurs pour un buffet dînatoire léger, son épouse Dominique lui demande de prendre congé parce qu'elle est fatiguée et il s'exécute avec une gentillesse exemplaire. Le bouillonnant était donc aussi celui de la précision des détails. L'individualiste pensait également aux … membres de son équipe. Et le fort en gueule s'exécutait devait un …  "petit bout de femme". A l'opposé de tous les clichés. La seconde fois, ce fut en 1988 dans le cadre de sa campagne à Marseille. Je participais alors à la campagne d'un concurrent de Tapie. Mais même ses concurrents étaient scotchés, admiratifs devant son énergie, devant son audace, devant la qualité de ses documents diffusés. J'ai toujours ses publications "Marseille se prend en main 6" (NB : chiffre 6 pour le cadre de sa circonscription des Bouches du Rhône).

Tapie 10 03 18

30 ans plus tard, le graphisme est toujours mode ! La troisième fois, c'est en 2014 à l'issue d'un déjeuner sur Paris. Il est quelques tables à côté. Ses épreuves avaient été fortes, multiples. A la fin du déjeuner, c'est la possibilité de lui parler. On peut imaginer le personnage aigri, amer, expéditif, replié sur lui. A l'opposé, il est sympa, disponible, plein de mémoire. Dans Le Point, un bel article qui à de multiples reprises est aussi une sacrée leçon de vie. 

Commentaires

2 réponses à « Quand les événements ne sont presque jamais ce qu’ils semblent être … »

  1. Avatar de Angel
    Angel

    Il paraît que Stavisky était aussi un homme fort sympathique
    Au passage une pensée pour les salariés qu’il a laissés sur le carreau

    J’aime

  2. Avatar de Bernard Delebarre
    Bernard Delebarre

    Bernard Tapie, un être exceptionnel, hors du commun. Un moment donné, sur le point de reprendre la sté dans laquelle je travaillais, j’avais pensé le prendre comme conseillé. Et puis les choses ont changé, le passif de l’entreprise étant trop important, j’ai décliné. Quoiqu’on en dise, c’était un sacré gestionnaire, les gens comprennent difficilement, que lors de la reprise d’une société, il y a toujours une vague de licenciement, car quand elles fonctionnent, on a toujours tendance à embaucher trop facilement , sans tenir compte de la trésorerie, avec toujours l’inconnue des commandes à venir. J’avais assuré une voiture chez une assurance qui avait Bernard Tapie comme courtier, il y a 6 ans environ. C’est un gars , qui avait la faculté de toujours rebondir, sans se décourager. Devant la maladie, c’est plus difficile, j’espère qu’il s’en sortira. On peut ne pas l’aimer, mais c’est quand même un Grand Bonhomme .que j’admire.

    J’aime

Répondre à Bernard Delebarre Annuler la réponse.