Denis Bonzy

La vraie leçon américaine que l’establishment français ne veut toujours pas voir

Trump 05 09 15

Dans une démocratie, le pouvoir politique ne gagne jamais contre l'opinion. Et contrairement aux idées reçues, l'opinion n'est pas changeante. Elle n'est pas versatile. Elle est d'une remarquable constance dans ses choix. Prenons précisément les Etats-Unis. Les messages ont toujours été dans le même sens depuis 2008. A chaque consultation populaire. Et puis un jour, l'ultime digue saute. 

Le parallèle avec la France est impressionnant. En France, le message passe depuis 2002. Quel est le message ? Pour l'essentiel, il se compose de 5 griefs majeurs :

1) Il n'est pas possible de continuer avec un système politique classique devenu répulsif à ce point. 

2) D'où naît cette répulsion ? Pour l'essentiel de la fracture entre les représentants politiques et l'opinion. Les 1ers n'ont pas été capables de prévoir la crise. Ils sont incapables d'en assurer une sortie rapide. Mais surtout, eux à la différence de l'opinion, n'ont pas été frappés par la crise. Rien n'a changé à la baisse dans leurs statuts matériels : rémunérations, retraites, avantages multiples… Comment peuvent-ils parler de la crise quand ils y échappent à ce point ?

3) Quand un foyer a tout perdu, qu'a-t-il à faire de la "convenance politique" ? Des votes présentés comme "impossibles" ou pire encore comme "interdits" ?

4) Jusqu'où faut-il aller pour être enfin entendu ? A quoi peuvent répondre des alertes qui ne fonctionnent plus ? Qui ne sont jamais écoutées ? Jamais suivies d'effets pratiques ?

5) Qu'y-t-il encore à craindre d'un avenir qui comporte aussi peu d'embellies avec le système habituel devenu insupportable et insupporté ?

Quand on regarde avec lucidité toutes ces questions et surtout toutes ces étapes, le vote "impossible" trouve beaucoup de "circonstances atténuantes". 

Et la leçon américaine parait bien voisine de la situation française … Et pourtant beaucoup est déployé pour ne pas la voir.

Commentaires

Une réponse à « La vraie leçon américaine que l’establishment français ne veut toujours pas voir »

  1. Avatar de Jean-Renaud Leborgne
    Jean-Renaud Leborgne

    Le propre d’une Nomenklatura est de se blinder pour durer, de cultiver l’ entre-soi ( origine sociale, formation, système de co-optation voire népotisme, effectif jamais remis en question, rémunérations et avantages en constante évolution positive – comme vous le soulignez ).
    La République s’ accommode très bien de critères de la Monarchie d’avant 1789. L’ Establishment politique français s’en félicite (  » On ne va quand même pas s’en laisser compter par la France d’ en bas !  » – La France d ‘en bas de Jean-Pierre Raffarin ).

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