Actuellement, plus que jamais, on constate une différence majeure. La lumière éclaire. Les projecteurs éblouissent. Au second degré, le "pays des Lumières" c'est surtout le pays de la Raison, du recul, de la réflexion … Rarement ces qualités ont autant quitté l'univers médiatique national. Que constate-t-on ? Des traitements inégaux comme rarement. Le "pays des projecteurs" c'est celui des vérités toutes faites à accepter en bloc. Actuellement l'information en France c'est :
1) A droite, Alain Juppé s'est télé-transporté en 12 minutes de Strasbourg à Bordeaux avant de traverser la Gironde à pied pour se rendre au palais des Congrès où une foule en liesse l'attendait. Les femmes fantasmaient au point que plusieurs d'entre elles ont dû être évacuées après avoir perdu leurs "esprits". François Bayrou patientait en fond de salle puisqu'il apporte un soutien totalement désintéressé et avait renoncé même à toute présence à la tribune. Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy devait s'expliquer dans un quartier sur les pages 40 à 45 du livre de Buisson publié il y a un mois mais que l'opinion commençait à oublier. Pour ce qui concerne les autres candidats, Fillon se prépare à sa retraite politique tandis que les autres négocient déjà en coulisses les prochains postes ministériels sous la présidence Juppé.
2) A gauche, Emmanuel Macron hier paré de toutes les qualités est désormais en difficulté parce qu'il entre en politique sans expérience tandis que Manuel Valls doit se libérer contre son gré de sa loyauté exemplaire vis à vis du président pour s'engager dans un combat indispensable d'intérêt collectif qui est de sauver la gauche. Une gauche qui a enfin trouvé son homme providentiel puisque dans le cadre de la primaire il n'y a aucun homme d'Etat comparable à Manuel Valls. Certes Jean Luc Mélenchon fait un excellent score dans les sondages mais il ne s'agit que de sondages et s'il peine à obtenir les parrainages pour être candidat ce ne sera pas un problème démocratique puisque son intérêt est surtout à destination de l'Amérique Latine et non pas de la France.
Quant à Marine le Pen, elle ne parle pas pour éviter de dire des bêtises car comme chacun sait quand elle parle, elle ne raconte que des … bêtises.
Et voilà le refrain de moins de 50 journalistes du microcosme parisien qui pensent faire l'opinion du peuple. Le soir, ils envoient par mail leurs tribunes à paraître dans la presse écrite du lendemain. Puis le matin ils font le tour des plateaux radios et TV et le soir ils s'invitent à tour de rôle dans des émissions TV ou radios de divertissement.
Il faudrait relire le discours de Seguin en février 1995 sur "tous ceux qui ont touché le PMU avant même d'avoir joué mais qui ne s'interrogent jamais ensuite sur le fait de ne pas percevoir les gains parce qu'ils s'étaient trompés …".
Ainsi va désormais la "démocratie" française. Heureusement, il restera toujours la possibilité de se moquer du fonctionnement de la démocratie … américaine, façon de se consoler peut-être ?
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