Denis Bonzy

La magnitude des dénis : la saturation est atteinte !

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L'impact des dénis est considérable. A force de nier l'impact de faits, la France prend l'habitude de se réveiller toujours et encore l'étage en-dessous. Prenons 3 exemples concrets récents. 1) La crise du tourisme : quels messages ont été passés à l'étranger : terrorisme + grèves + violences intérieures (taxis / Uber, Nuit Debout) + manifestations hyper violentes (Loi Travail) + pannes d'essence … : pas une semaine sur le 1er semestre 2016 sans une image de ce type passée à l'étranger. Qui va décider de venir dans un "tel pays" ? Comme l'indiquait dernièrement un professionnel du tourisme, c'est "un acte de militantisme" que de venir encore en France pour un étranger !

Conséquence : les chiffres des touristes sont plombés et encore artificiellement dopés par des critères techniques déconnectés de la réalité des marchés dont le calcul des nuitées.

Second exemple, le réchauffement climatique. Tous les chiffres sont au rouge. Que se passe-t-il concrètement en France ? Rien. La grande messe de la COP21 passée, 20 Etats sur 170 ont ratifié les accords. Et en France, aucun investissement sérieux n'est fait contre les fuites d'eau, les alternatives d'alimentations en eau, les réserves d'eau … Le rapport Pointereau du 20 juillet 2016 est terrible en la matière.

Conséquence : la France qui fait la leçon au monde entier lors de la COP21 s'expose à des pénalités européennes pour ne pas respecter des objectifs européens honorés par des pays voisins.

Troisième exemple, le choc religieux entre le catholicisme et l'islam. Ces deux religions portent des conceptions différentes d'organisation de la société : la place du religieux dans la société, son rapport avec l'Etat, le rapport entre les sexes … Ces religions ne sont pas compatibles. Il faut avoir l'honnêteté de le reconnaître. Il ne s'agit pas de hiérarchiser les religions. Mais de reconnaître des réalités. Là encore le déni s'est installé. Très souvent, une religion c'est l'immobilisme rivé à une tradition de pensée. Par conséquent, demander de bouger c'est aller contre la logique même d'une religion. De surcroît, logiquement, comment faire bouger une religion par la base puisque la religion c'est les données qui viennent d'en haut et non pas d'en bas ? Le défi réel est donc comment concilier des dogmes opposés ? Quasi-impossible.

Conséquence : la France s'est engagée dans un discours de guerre sans les moyens de la guerre. Elle est donc perdue d'avance. La seule inconnue est dans l'interrogation du calendrier. C'est terrible d'assister à un tel décrochage entre la reconnaissance de faits et les mesures à prendre pour en atténuer l'impact. 

Et la liste pourrait durer longtemps : endettement, chômage … La saturation est atteinte !

La magnitude des dénis annonce des séismes quasi-insurmontables pour un pays qui refuse de voir des réalités de base depuis plus de 30 ans. Une vraie culture de la décadence.

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