Et si vous deviez ne garder que le juste nécessaire, vous garderiez quoi ? C'est la question à laquelle je réponds depuis la mi-juin. Une étape que je recommande.
A l'expérience, la liberté qui est le bien le plus précieux suppose de franchir trois étapes :
– le goût du non : car le non c'est d'abord le oui de soi : le goût du non est redoutable car il peut même devenir une forme d'addiction. Mais progressivement, à l'usage, il devient le raffinement du oui : dire oui quand c'est seulement pleinement oui,
– la seconde étape c'est s'échapper du regard d'autrui : une partie importante de l'éducation voire même du moule scolaire, c'est respecter le marqueur du regard d'autrui : "qu'en pensent les autres ?". La vraie bonne question est : quelle importance de savoir ce que les autres peuvent en penser ? Généralement aucune. Les "autres" changent si vite d'avis. Ils oublient tellement rapidement. Leurs critères sont tellement multiples, incohérents et éphémères. Bref, les "autres" ne doivent pas exister.
– la troisième étape, c'est celle du "juste nécessaire". Pour ma part, le déclic est intervenu lors de déplacements professionnels du printemps 2015. Que de fois, j'ai porté des "tonnes" de dossiers qui ne me servaient à rien lors de la réunion de travail. Avec une tendinite contractée au tennis, le trajet à pied une fois sur place qui devait être un temps de plaisir devenait alors un temps de souffrance : le cartable était mon boulet.
Donc, se libérer d'un boulet. Fonctionner sans papier ou du moins avec le strict minimum. Et deux mois de classement par la poubelle. En réalité, j'ai vécu trois étapes dans mon existence dans le rapport aux papiers :
– les livres scolaires jusqu'à 22 ans : les classer, les relire,
garder en mémoire leur contenu avec une gardienne implacable de ce savoir : ma mère …,
– les fiches : de 22 à plus de 50 ans : l'initiateur : Gilbert Anton : un juriste du Tribunal Administratif de Grenoble à cette époque. J'ai rarement vu un esprit aussi fin, tout en nuances et en détails de définitions. Son conseil : tout mettre en fiche 1/2 formats avec une actualisation régulière pour avoir toujours à l'esprit l'essentiel actualisé d'un dossier. Il y a un inconvénient de méthode avec cette actualisation régulière de la base de départ. Le passé remonte toujours à la surface. Il y a un moment où le passé mérite la … poubelle. Donc des milliers de fiches à la poubelle. J'ai compté. A l'issue le chiffre était tellement élevé que j'ai pensé m'être trompé dans le décompte …
– la troisième étape : plus de papier à son bureau ni lors des déplacements. Les facultés de nicher de la documentation sur des sites à distance sont considérables. Celles d'accéder à des documentations extérieures le sont autant. Pourquoi s'encombrer ? Et après le papier, ce fut le temps des accessoires (stylos …) puis celui des habits.
C'est incroyable comme la productivité gagne avec le juste nécessaire. Il y a une douceur à s'alléger, à se délester. Essayez, c'est un sentiment très agréable. Alors, pour vous, le juste nécessaire, c'est quoi ?
Denis Bonzy 
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