Les citoyens français ne se reconnaissent que dans deux identités :
– leur appartenance à la nation française,
– leur appartenance à leur Commune.
En conséquence, ils se disent Français et / ou Lyonnais, Bordelais, Lillois, Nantais, Toulousains …
Dans ce cadre, pendant des décennies, Grenoble a été bien au-delà d'une identité locale.
C'était une référence. Etre Grenoblois était lourd de sens.
Une ville à la fois olympique et nobellisée, compagnon de la Libération, conquérante de l'atome, mère d’étapes fortes de la Révolution et de la démocratie locale.
Des décennies pendant lesquelles, Grenoble était le porteur incontournable sur le plan français de la modernité, le quartier général du futur.
Lors des seules dernières décennies, ce fut le cas quand Albert Michallon a gagné la désignation pour les Jeux Olympiques de 1968, quand Hubert Dubedout a accompagné la naissance des radios locales libres qui ont initié la formidable explosion du pluralisme d’informations, quand Alain Carignon a remporté la difficile bataille du Synchrotron ou le retour du tramway par le vote exemplaire d’un référendum municipal, quand Michel Destot a décidé de poursuivre l'alternative de la desserte en tramway en actualisant les conditions d'égalité d'accessibilité.
Mais depuis plusieurs années déjà, Grenoble tourne malheureusement le dos à son Histoire.
Le tournant est le
printemps 2010 : quand Grenoble est devenue la capitale des violences urbaines.
Et depuis cette date, tout s'accélère dans le mauvais sens.
L'agglo est devenue une petite préfecture de province qui ferme ses volets à huit heures du soir, qui surveille mal ses rues où il ne fait plus bon se promener seul tard dans la nuit, qui incarne le gaspillage du temps dans des embouteillages records et dont la jeunesse attend les innovations venues d'ailleurs.
Hier, cette ville ne ressemblait à aucune autre.
Aujourd’hui, aucune autre ville ne veut ressembler à Grenoble dans une agglomération qui incarne le mauvais exemple du développement urbain avec l’insécurité omniprésente, les tags qui enlaidissent les rues, la fiscalité qui mange le pouvoir d’achat, l’endettement record qui augure de tant d’années à venir très délicates…
Le chef-lieu de l’un des plus importants départements de France doit être un exemple à suivre et non pas une répulsion à éviter en symbolisant tout ce que des habitants ne voudraient surtout pas subir chez eux : les voitures calcinées, les agressions en tout genre, les silences obstinés sur les choix budgétaires, l’absence de consultation référendaire, la pollution qui porte atteinte à la santé, la densification urbanistique qui détruit les espaces verts et arrache des arbres centenaires …
Il faut donc redéfinir l'identité de Grenoble : être Grenoblois c'est quoi ?
C'est probablement l'un des enjeux majeurs du scrutin de mars 2014 par la définition d'une vision forte et claire d'un avenir collectif nouveau.
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