Les élections ne sont qu'au hors d'oeuvre. Le plat principal n'est toujours pas sur la table. Bien davantage, tous les invités ne sont pas encore arrivés. Pour le moment, l'opinion commence à savoir ce qu'elle ne veut plus. Elle veut sanctionner les professionnels de la politique, les sortants, les politiciens.
Elle n'a pas encore arrêté le nouveau menu. L'opinion hésite entre deux attitudes.
Soit changer tout simplement de "crèmerie" en se réfugiant dans les votes
protestataires. C'est le saut dans l'inconnu. Que peut-il se passer le jour d'après ? C'est probablement aujourd'hui davantage une menace qu'une réalité pour un vote aussi important que les municipales.
Soit choisir du neuf dans une gamme plus rassurante. Elle souhaite choisir des "gens comme nous", qui connaissent les réalités de la vie quotidienne… : c'est la vague des pairs.
Mais les repères font alors défaut. Aucune nouvelle marque n'est séductrice.
Il est parfois question de "sans étiquette" : cette formulation sent l'arnaque. Comment est-ce possible d'être "sans étiquette" ? N'est-ce pas déjà une "étiquette" ? Qu'y a-t-il de mobilisateur à voter pour des "sans" ?
Il est aussi question de "divers droite" ? Que cache le mot "divers" ?
Il est maintenant question de "société civile". Là aussi, ce "label" ne mobilise pas. Il fait penser à Kouchner et son dilettantisme mais aussi à toute une série d'étoiles filantes de la politique nationale mobilisées le temps d'un printemps sans été.
L'opinion sait progressivement de plus en plus ce qu'elle veut : des pairs mais dans l'offre elle ne retrouve pas sa demande. Elle manque de repère. Donc elle proteste et elle attend.
Les anciennes marques ont le mérite d'être facilement détestables. Les nouvelles n'existent pas encore.
C'est aujoud'hui un beau sujet de marketing : comment baptiser une démarche qui change la donne des partis.
Sur le plan économique ou citoyen, c'est la même tendance : la naissance des "pigeons", les "bretons" … il faut un repère simple qui donne une identité.
Celui ou celle qui apportera cette réponse peut impacter fortement une partie de la donne des municipales 2014 dans l'actuel climat.
DB
Denis Bonzy 
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