Denis Bonzy

La guerre des oeufs : où sont passées les déclarations de Benoît Hamon sur la réforme de la grande distribution …

En France, la gauche s'en prend à la finance et à la grande distribution pour chauffer les salles pendant les campagnes électorales. Mais aussitôt au pouvoir, cette même gauche ne mème aucune réforme sérieuse dans ces deux directions. Elle ne veut pas ou ne peut pas mordre la main qui a nourri le PS pendant tant d'années. La grande distribution en France est en effet clairement au-dessus de toutes les lois, persuadée d'être intouchable comme historiquement le premier financier des partis politiques français. 

La grande distribution a fait crever


le commerce indépendant de proximité avec d'ailleurs la douce complicité des consommateurs prêts à changer leurs habitudes d'achats guidés par la seule "référence" du prix toujours le plus bas. 

Elle a fragilisé des réseaux entiers de
producteurs indépendants, leur imposant des rapports contractuels de totale déloyauté, renégociant les RFA a posteriori, conditionnant des informations sur des produits à des achats publicitaires au coût totalement disproportionné … Autant de pratiques gravissimes de façon publique mais dans l'irresponsabilité la plus absolue.
Poules

Les grands groupes français de la distribution ont fait leur marché et leurs profits sur le dos des fournisseurs dans l'impunité la plus totale parce qu'ils ont été les premiers financiers corrupteurs de la vie politique française. 

Ces derniers jours, 400 000 oeufs ont été détruits par une profession épuisée, à bout de souffle, désespérée. Depuis plus d'un an qu'elle est au pouvoir qu'a fait la gauche pour réformer la finance, pour protéger les consommateurs contre les abus bancaires, pour protéger les TPE et les PME contre les centrales d'achats de la grande distribution : RIEN !

C'est l'impuissance la plus totale.

Quand des citoyens acceptent d'être ainsi manipulés, ils trahissent leur condition de citoyens. Ce sera l'un des tests instructifs de mars 2014 que de juger le niveau de respect d'eux-mêmes que les électeurs de Hollande en mai 2012 sont désireux de revendiquer.

Commentaires

2 réponses à « La guerre des oeufs : où sont passées les déclarations de Benoît Hamon sur la réforme de la grande distribution … »

  1. Avatar de Nanou
    Nanou

    En 2014 espérons que les électeurs renverront les élus du PS qui tant leur a menti toujours … se faire … cuire un œuf .
    Ces élus qui ont cru faire leur omelette … en faisant fi des œufs …
    Espérons que les électeurs sauront les renvoyer … à leur poulailler ou sur leur banquise chanter la complainte du pauvre phoque … en Alaska … s’époumoner sur le tas de …. carré blanc , interdit au moins de 50 ans .
    Bref , si à 50 ans les socialistes ne savent pas qu’on ne peut réussir une omelette sans utiliser d’oeufs ,
    ils ne méritent pas , ces socialistes de mes œufs , d’être réélus .
    Le Pays pour se redresser n’a pas besoin de Chante -clair de bon matin mais de besogneux n’hésitant pas à mettre les mains dans le cambouis … comme Denis Bonzy.

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  2. Avatar de Jean-Jacques
    Jean-Jacques

    Merci à Nanou pour son humour pertinent et élégant.
    Merci à Denis Bonzy qui démontre ici que la Gauche « n’a pas le monopole du cœur ». Personnellement, gaulliste d’admiration et de conviction, j’ai toujours eu un faible pour ceux qu’on appelait les « gaullistes de gauche » et pour une approche à la Chaban Delmas (la Nouvelle Société, inspirée par… Jacques Delors). En ce moment, on parle beaucoup de Pompidou – à juste titre -, mais on oublie Chaban, Premier ministre aux scores de popularité records, comme on oublie de signaler que Pompidou a pu réussir sa politique industrielle grâce à l’assainissement de l’économie réalisée par De Gaulle, et au rétablissement du prestige de la France obtenu par le Général. Sous De Gaulle, la France ce n’était pas la « chienlit » (on pourra bien tripler le nombre de profs, si on ne rétablit pas l’autorité, on ne fera que gaspiller de l’argent ; si le respect de l’autorité ne revient pas dans les administrations, si on ne restaure pas le mérite, le sens de l’effort, de la conscience professionnelle, on n’obtiendra aucun sursaut de notre pays). Je pense aussi au Plan (« l’ardente obligation »), qui permettait d’avoir de grandes ambitions pour le territoire, en échappant à la profusion d’obstructions singulières qui paralysent tout. Sarko avait raison dans sa campagne 2012 de vouloir étendre le champ du référendum pour passer au-dessus des blocages corporatistes ou partisans.

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