Lors de la présidentielle 2012, Dominique de Villepin avait ouvert un vrai dossier de fond : le revenu minimal citoyen. Ce sujet de fond est une véritable exigence collective.
1) Il faut tordre le coup à des idées reçues selon lesquelles la pauvreté extrême pourrait être un choix. C'est une idiotie de grande ampleur. C'est comme ceux qui assimilent les petits entrepreneurs avec les richissimes du CAC 40.
2) La pauvreté est une détresse qu'aucune communauté ne peut tolérer parce qu'elle est
la négation même de l'individu, de sa dignité, de l'estime en soi. C'est pourquoi, c'est la première bataille qui devrait nous animer dans un même élan solidaire. C'est ce que j'ai défendu mardi soir lors du débat sur les finances locales.
3) Cette pauvreté guette chacun quand un accident de la vie entraîne l'exclusion et ses conséquences mécaniques. Il doit y avoir une grande sélectivité dans les dépenses publiques pour économomiser afin de mobiliser tous les efforts dans cette direction : ne laisser personne au bord de la route.
4) Dans ce cadre, il faut de l'individualisation des aides : du sur-mesure. Il faut également accepter de dépenser. Non pas dépenser globalement plus. Mais dépenser sélectivement mieux en épargnant tant de mesures éphémères de prestige et en les recentrant sur les vraies urgences humaines.
Dans le lot, il peut y avoir des personnes qui se contentent de l'assistanat. Et alors. Est-ce qu'on ne paye aucun travailleur parce qu'il y a des fainéants ? Est-ce qu'on condamne tous les contribuables parce qu'il y a des fraudeurs ? La liste est longue des domaines où la généralisation n'intervient pas. Il n'y a aucune raison que la raison s'éloigne d'un domaine davantage que des autres.
Il y a un minimum matériel incontournable pour vivre de façon digne. Et ce montant n'est pas de 480 € mais bien au-delà.
En contrepartie de ce montant qui doit être considérablement plus élevé, il doit y avoir des obligations y compris, comme le projet présenté en avril 2011 par Villepin, de bénévolat. Mais ce bénévolat est la première marche pour la reconstruction indispensable de l'estime de soi.
J'espère que les prochaines élections locales seront, dans une agglomération marquée par des gaspillages public considérables, l'occasion d'une offre politique nouvelle dans ce domaine.
C'est un formidable défi pour les actuelles oppositions locales que de faire vivre cette offre généreuse, qui vise d'abord à réconcilier et non pas à diviser.
La véritable fracture actuelle n'est pas entre la gauche et la droite. Elle est entre le haut de la société et le bas, des citoyens en extrême difficulté qui ont la conviction progressive que la vie restera une sorte d'enfer. Qui peut le tolérer ?
Lors des rencontres ce jour au Fournil de 11 heures 40 à 13 heures 45, cette conviction ancienne a été confortée plus que jamais. Quand tant se concentrent sur la politique, concentrons nous sur ceux qui ont besoin d'une autre vie.
Denis Bonzy
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