Denis Bonzy

Nicolas est-il un prisonnier politique en France ?

Demain soir, une manifestation est organisée à Grenoble au sujet de la peine de prison ferme qui a été prononcée contre Nicolas, manifestant de la Manif pour Tous.

La manifestation se déroulera selon les données pratiques suivantes : rendez-vous aux grenoblois sympathisants de la Manif Pour Tous pour soutenir Nicolas :
Jeudi Place Saint André à 20h30
Puis, dans le calme, les participants se rendront Place de Verdun où aura lieu une veillée à 21h30.

La situation de ce jeune impose une question d'une extrême gravité : Nicolas est-il un prisonnier politique ?

A ce jour, trois constats s'imposent :

1) Les condtions de répression de la Manif pour Tous à Paris s'avèrent manifestement d'une extrême gravité quand elles sont exposées dans le calme par des personnes sérieuses de totale bonne foi.
Liberez NicolasL'Etat français a perdu une partie supplémentaire du solde de crédit d'honneur qui lui restait en multipliant les excès indignes : des chiffres erronés dans des proportions inqualifiables, des conditions de traitement des manifestants …

C'est une réelle affaire d'Etat concernant le dossier le plus grave dans une démocratie : la liberté d'opinion et la liberté d'expression.

2) C'est une décision d'une extrême gravité que d'ordonner un mandat de dépot visant manifestement à créer un "cas de référence" ayant valeur de dissuasion dans un dossier d'opinion. Une situation à comparer avec les mesures d'une extrême discrétion au sujet des violences gravissimes intervenues lors de la "fête" du PSG pour sa victoire du Championnat de France.

3) Cette situation déjà d'une extrême gravité s'accompagne de "débordements" très inquiétants à l'exemple des sujets de plaisanteries de Guillon sur les "douches en prison" ou les commentaires sur le fait que cette loi sur les manifestants aurait été adoptée sous le précédent Gouvernement comme si Nicolas pouvait être "ignoré" pour avoir été sanctionné par une loi d'un pouvoir qu'il est présumé avoir soutenu.

Nicolas est aujourd'hui devenu le symbole d'un pays fracturé, qui ne croit plus dans les chiffres publics, qui voit derrière chaque information ou non-information un complot politico-journalistique, dont une partie forte de l'opinion déteste un pouvoir politique impuissant sur l'essentiel (comment sortir de la crise) mais d'un sectarisme archaïque sur les sujets dits de société, à la morale variante selon les auteurs des faits à l'exemple de DSK intervenant ce jour au Sénat pour éclairer les sénateurs sur la politique économique.

Hollande a tort de ne pas écouter la colère qui monte du terrain. Il s'éloigne dangereusement des fondamentaux habituels d'un Chef d'Etat.

Commentaires

Une réponse à « Nicolas est-il un prisonnier politique en France ? »

  1. Avatar de Hélène Richard-Favre

    « Nicolas est aujourd’hui devenu le symbole d’un pays fracturé »
    Ce constat m’apparaît le plus approprié pour réfléchir au cas de figure que représente ce jeune homme.
    L’appellation « prisonnier politique » me semble devoir être nuancée.
    Je me suis exprimée à cet égard pour mettre en situation un malaise évident.
    http://voix.blog.tdg.ch/archive/2013/06/20/dura-lex-sed-lex.html

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