Je ne me suis rarement senti autant étranger au microcosme politique que dans l'actuelle campagne. Ayant quitté la politique en 2001, avec le recul, j'avais idéalisé oubliant combien ce retrait avait été à l'époque libératoire pour moi mais aussi combien je méconnaissais la "nouvelle ambiance locale". L'actuelle polémique sur le Réseau Citoyen en est un exemple supplémentaire (cf Dauphiné Libéré du jour).
Les faits sont d'une extrême simplicité :
1) Après chaque débat public, le lendemain matin, il y a une réunion de travail réunissant les candidats et les membres du groupe de travail sur les primaires. Dernièrement, il est constaté que les débats manquent d'animation. Eve Moulinier, une signature de qualité du Dauphiné Libéré l'a d'ailleurs remarqué avec lucidité dans son article sur le dernier débat. Pour relancer ces débats, il est évoqué une évolution dans le profil des "grands témoins". Nathalie Béranger doit s'occuper des "grands témoins" pour le débat sur l'urbanisme. Je dois m'en occuper pour le débat sur la démocratie. Chamussy pour les Finances …
Au titre du débat sur la démocratie, je propose d'inviter des représentants du Réseau Citoyen. La démocratie locale est l'une de leurs priorités affichées. Dans le cadre de cette association, via Internet, j'ai eu des échanges avec M. Fabien Malbet, membre du Réseau Citoyen. Nous avons échangé sur plusieurs articles. Pour 4/5, il m'adresse des critiques. Mais sur le fond ses critiques reposent sur des analyses de qualité et font manifestement avancer les débats.
Donc j'adresse ma demande à M. Malbet.
2) Le 05/06, je poste mon message sur l'onglet "contact" qui est sur le bandeau supérieur du site Internet du Réseau Citoyen.
3) Dans la foulée, j'adresse un tweet à M. Malbet pour l'informer de ce message posté que je n'ai pu lui envoyer sur son adresse mail personnelle parce que je ne la retrouve pas.
4) Puis des échanges de mails ont lieu et le 06/06 M. Vincent Comparat me répond négativement.
5) Je transfère alors ce refus à l'UMP 38 informant MM Comparat et Malbet que le refus a été acté avec regret. Quand je transfère ce message, j'ignore qui est M. Comparat. Il ne doit voir dans cette remarque aucun élément désobligeant. Pour moi l'ADES se résume à quelques noms (R. Avriller, P. Kermen, un ex-responsable avec des cheveux blancs et une queue de cheval dont je ne me rappelle jamais du nom, le couple Jonot avec qui je m'entendais bien et Leras (père) avec qui je m'entendais bien également).
6) Par conséquent, après ce transfert, pour moi le dossier était réglé et il s'agissait tout simplement de trouver un autre "grand témoin".
Ou plutôt, il pouvait y avoir deux sujets sérieux :
1) Les relations entre l'ADES et le Réseau Citoyen, mais ces relations ne peuvent se résumer à la seule signature de M. Comparat qui, à titre personnel, a le droit d'être membre de plusieurs associations à la fois,
2) Les raisons du refus du Réseau Citoyen. Je ne connais pas les relations entre les Verts et le Réseau Citoyen mais comment considérer comme une attitude naturelle qu'une composante puisse refuser de s'exprimer en toute liberté lors d'une soirée organisée par une formation politique (UMP 38) qui appartient à des composantes incontestables de la vie républicaine du pays ? Pourquoi une telle incapacité de dialogue républicain ?
Là il y a un véritable sujet de fond.
Mais ces deux sujets ne sont pas traités. Le niveau actuel de la "démocratie locale" est d'une extrême gravité parce que la question n'est pas le vrai mais ce qui est subjectivement possible.
Il est impossible de savoir s'il y a 54 ou 20 caméras de vidéosurveillance mais le chiffre de 20 devient subjectivement possible puisque l'insécurité est partout.
Il est impossible d'être sûr qu'un accord a été passé le 20 avril entre 4 candidats alors des primaires parce qu'il est subjectivement possible de penser qu'il ne s'entendent toujours pas tout à fait en constatant qu'ils s'entendent quand même mieux.
Bien au-delà de la personnalité de M. Comparat qui ne peut être en cause, c'est quand même normal de savoir si des liens étroits existent entre des structures qui se veulent publiquement dissociées. La question posée sur ce volet par M. Carignon est légitime. Les citoyens ont droit à la vérité. L'ambiance du "subjectivement possible" fait qu'une seule signature trouve un impact disproportionné sans susciter les clarifications officielles solennelles qui dissipent tout malentendu.
Tout est comme cela.
Cette ambiance est totalement négative.
Les faits et les sujets de fond n'ont plus leurs places dans le débat.
Et ce, au moment où les crises sont partout dans l'agglo : insécurité, saleté, chômage, pauvreté.
Sur tous ces sujets, les citoyens attendent des réponses concrètes, des solutions et tout le reste ils s'en foutent. Et ils ont raison. Ils veulent des solutions pour que leur vie aille mieux et c'est tout !
Je regrette que mon nom soit associé à la polémique actuelle sur le Réseau Citoyen. Si j'étais à la place de M. Comparat et du Réseau Citoyen, je réviserais le refus initial.
Mais il doit être clair que si cette ambiance continue, tous ceux qui y contribuent prennent une immense responsabilité car, dans les contacts actuels nombreux sur le terrain, c'est une réelle tornade qui se prépare localement face aux partis politiques habituels.
Denis Bonzy
Denis Bonzy 
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