Denis Bonzy

Embouteillages dans l’agglo : la sortie de l’impasse passe par l’audace

1920-1950 : la vie était plus dure
qu’aujourd’hui. Pour se la « simplifier », nos grands – parents avaient construit téléphériques , tramways et « petits trains ». Puis l’Etat
Français a décidé d’encourager l’industrie automobile et pour cela a permis que
les réseaux de transport collectifs périclitent :  il a ainsi réduit les crédits
d’entretien  des réseaux existants.

Tram
et téléphériques  et même nombre de
trains dits d’intérêt local ont ainsi disparu de


notre environnement. Place alors  à
la voiture, symbole de liberté et de richesse !

On voit aujourd’hui le résultat
de cette évolution : de quelle liberté bénéficie-t-on quand on est pris dans les
embouteillages tous les jours ? Quelle vie en bordure d’une route ou d’une
avenue passante ? Une petite automobile coute en moyenne 500 €/mois et cela monte
très vite à 1000€/mois : pour la plus grande richesse de qui ?
Telluride

Notre pays a
vécu les 50 dernières années au dessus de ses moyens, et au dessus des moyens
de la planète si on en croit les caprices permanents de la météo, caprices
directement liés à l’effet de serre alimenté en grand partie par les
transports.

La seule METRO (structure de gestion de l’agglomération grenobloise) a ainsi un endettement qui approche 400 millions
d’euros , donc près de 1000 € par habitant, et 4000 € pour une famille moyenne.

Elle se prépare à le tripler avec la ligne E et son prolongement vers Pont de
Claix.

Aujourd’hui, et pour longtemps sans doute, le mode de transport le
plus efficace, le moins couteux et le plus agréable à utiliser, c’est le Tram
aérien, nom urbain des télécabines.

On y voyage assis, en silence, vite sans
être bringueballé comme dans le tram au sol. Des villes comme Caracas, Bolzano,
Hong-Kong, Koblenz, Medellin (avec 3 lignes couplées sur le RER), Rio l’ont
compris (2 lignes), qui ont réalisé plusieurs projets. Hamburg, Milan
s’apprêtent à les suivre. Même Paris a des projets. 

Et à Grenoble, les élus tergiversent toujours. 

Les embouteillages records dans l’agglo ne trouveront de sortie de l’actuelle impasse que par l’audace de nouvelles liaisons par les airs et par le souterrain car l’urbanisation en surface est désormais trop dense et trop globale pour permettre des évolutions structurantes durables adaptées aux défis.

L’une des stations les plus « écolos » du Colorado (Telluride / photo ci-dessus et vidéo ci-dessous) a mené des projets très intéressants en la matière. L’un des responsables du « Chaînon manquant  » présentait bien le dispositif local dans les termes suivants : 

« J’ai expérimenté la télécabine de Telluride(Colorado) il y a
1 an : elle relie la petite ville de  
Telluride  (2700m)  ou 
j’ai  habité  une semaine, 
à  la  station 
(3000m)  où  je  me rendais
tous les jours pour un colloque sur les avalanches, en passant par un col a
3200m.

Une  cabine  8 
places  toutes  les 
10  ou  15 secondes, durée du trajet 7 min, prix :
gratuit car finance par la TVA des magasins de la ville (mais on est aux USA!).

Alternative : 20 min  par la route, en
général enneigée, plus parking payant a l’arrivée. Je  peux dire qu’en abandonnant ma voiture de
location, je ne me suis pas privé de m’en mettre plein les yeux  2 fois par jour à survoler le paysage,  tout en étant sur d’arriver à l’heure! Il y a
bien des saignées en  foret, mais les
pylônes étant bas, cela permet aux arbres de pas mal cacher les cabines qui ne
déparent pas du tout dans le paysage
. »

 

Commentaires

Une réponse à « Embouteillages dans l’agglo : la sortie de l’impasse passe par l’audace »

  1. Avatar de Renaud
    Renaud

    Osez l’audace !

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