Il n'est pas possible que, dans l'agglomération grenobloise, la violence urbaine soit ainsi la voisine de chaque instant. C'est un cycle qui ne date pas d'aujourd'hui. Une étape décisive a été ouverte en avril 2010 et depuis la descente aux enfers s'accélère.
Il y a 5 mesures concrètes connues de chacun qui ne sont pas mises en oeuvre et qui, faute d'application, font de l'actuelle situation l'alliée de cette progression permanente de la violence :
1) Le courage politique : quand il y a une priorité, elle doit mobiliser toutes les énergies. Des élus courent les mandats. Ils devraient avoir un mandat unique, remplir la mission confiée 24 heures sur 24 et être jugés aux résultats et pas aux bonnes déclarations d'intentions ou aux seules appartenances politiques.
2) Cette lutte ne peut pas reposer sur le seul engagement de l'Etat. Polices d'Etat et polices municipales doivent être renforcées pour travailler, en plein accord, sur le terrain. A Grenoble, il manque 300 policiers municipaux. Il manque aussi des moyens matériels aux policiers d'Etat. Ils effectuent un travail d'une extrême dangerosité. Ils devraient pouvoir honorer leurs missions dans des conditions matérielles parfaites, performantes, idéales. Si l'Etat est dans l'incapacité d'y faire face, un contrat doit être passé avec des aides locales. 1 500 000 € sont consacrés à l'entretien d'un stade vide. Il seraient mieux utilisés à renforcer les moyens y compris des policiers d'Etat. Il ne doit pas y avoir de frontière administrative quand il s'agit de garantir la sécurité. Et tant d'autres gaspillages pourraient être évités pour agir dans cette direction !
3) Les policiers municipaux doivent être sur le terrain la nuit en grand nombre et dans tous les territoires sans la moindre exception. Ils doivent y être avec l'absolue garantie d'être couverts par les autorités politiques et non pas abandonnés comme cette triste journée de juin 2010.
4) Des actes fondateurs symboliques forts sont indispensables. Parmi ces actes figure la réactivité d'interventions. Aujourd'hui, cette réactivité est nulle dans l'agglomération, d'où ce sentiment d'insécurité généralisée et cette réalité de violence généralisée qui peut dégénérer vers le drame à chaque instant.
5) En complément des actions urgentes, il faut réinvestir des actions de fond dont l'emploi dans des quartiers dits difficiles. C'est l'emploi dans les quartiers difficiles qui procédera à la réinsertion indispensable. Une "carrière" d'exclu de la vie économique est l'assurance de tentations graves. C'est le mal qu'il faut éradiquer. Ce qui passe par des actions de formations, par des dispositifs d'insertions … Personne ne peut accepter qu'une génération soit définitivement livrée soit à la délinquance soit à la répression. Ce "dilemne" n'est pas digne d'une Cité et encore moins d'une vie humaine.
Tant que des actions de ce type n'auront pas été engagées, c'est un rideau de fumée dans l'immédiat qui prépare la prochaine escalade de l'intolérable.
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