Denis Bonzy

La Métro et sa perte généralisée de crédit

La Métro est confrontée à une double perte de crédit. Au sens premier, ses finances sont en crise. Aucun sujet sérieux d'assainissement de ses finances n'a été réglé. La DSP du Stade des Alpes a été repoussée à l'hiver 2012 quand elle devait être réglée au … printemps 2012. Donc l'hémorragie financière continue dans la maintenance du stade.

Le SCOT de la Région Grenobloise va ouvrir une période de dures tensions dès qu'il y aura passage à l'étape des Plans Locaux d'Urbanisme. Un SCOT dont il faut attendre les résultats de l'enquête publique quand des objections particulièrement sérieuses et motivées ont été exprimées. 

Mais le crédit de la Métro est en crise bien au-delà de ces deux seuls dossiers majeurs d'actualité.


La Métro est devenu un organisme sans finalité précise perçue par l'opinion. C'est le résultat de trois facteurs.

1) Trop de projets ont donné lieu à des dépenses considérables d'études sans lendemain. Sur le dossier de la liaison par câble Grenoble – Vercors, c'est cette impression qui domine aujourd'hui : un coup politique, des études,des chargés de mission recrutés et après … rien !

Pour découvrir les aspects techniques de ce projet : la liaison Grenoble – Vercors

2) C'est l'échec d'une intercommunalité sans projet rassembleur : IStock_000011773389Smallla Métro a échoué dans sa capacité à faire naître puis à faire vivre un espace partagé de vie en commun animé par un projet qui unit les différents territoires. Pour cela, il n'y a qu'un moyen : le referendum. Quand le même jour, dans les mêmes conditions, des citoyens votent pour choisir un projet commun, dans leur esprit ils forment alors une même communauté. Or les instances politiques de la Métro ont toujours eu peur de cette démocratie directe. Si bien que depuis l'origine, sur tous les projets possibles (Rocade Nord, voies de contournement, liaisons de tram, SCOT …), aucun référendum n'a été organisé.

3) Là où le défi territorial de la modernité devrait être abordé de façon offensive, la Métro est devenue une mutuelle financière très coûteuse constituant un échelon administratif de plus avec une armée mexicaine de vices-présidents, de présidents de commissions et même parfois de co-présidents de commissions. Bref, toute la caricature de ce qui coûte cher aux contribuables dans une irresponsabilité généralisée.

A elle seule, la Métro est aujourd'hui la caricature de l'échec de la décentralisation à la française où tout s'ajoute toujours sans le moindre respect de l'impôt payé par les contribuables.

C'est cette logique comme cet état d'esprit qui ne sont plus acceptés dans de nombreux pays comme le montrent les actuelles élections à Québec. Parce que cette logique et cet état d'esprit sont à l'origine de la crise, du gaspillage de l'argent public. En fonctionnant ainsi, nous sommes tous "grecs" ! C'est une réalité qu'il faut regarder en face.

L'un des enjeux majeurs des élections locales de 2014 consistera à réformer cette situation, la changer fondamentalement. A voir vos réactions, vos commentaires, vos propositions, c'est une priorité qui dépasse largement les clivages habituels. La Métro aura finalement progressivement au moins effectué une unité : contre elle !

Denis Bonzy Denis Bonzy, SCOT de la Région Grenobloise, Stade des Alpes, Métro,

Commentaires

2 réponses à « La Métro et sa perte généralisée de crédit »

  1. Avatar de gérald vitali
    gérald vitali

    Bonjour,
    Un petit point me dérange concernant le transport par câble.
    Je n’ai pas vu de réunion d’information et de concertation pour les citoyens, prévues par la Métro, alors que les communes de Sassenage, Villard de Lans et Lans en Vercors ont toutes les trois organisé des réunions avec l’association « le chaînon manquant » afin d’informer les habitants des communes respectives.
    Et pourtant, c’est dans la concertation citoyenne que naissent de grandes idées.
    J’ai assisté à chacune de ces réunions et j’ai constaté :
    • Premièrement : un vif intérêt de la population
    • Deuxièmement : l’absence remarquée du président de la Métro.
    Pourquoi fuit-il le dialogue ?
    Pourquoi n’a-t-il pas convié le Maire de Sassenage à la réunion de présentation du projet à la presse alors que sa commune est traversée par 5880 véhicules jour ?
    A ce moment là, nous aurions pu discuter des gares de départ et de la rentabilité de la structure.
    Exemple :
    • Pourquoi ne pas intégrer des petits commerces dans les gares et ainsi faire rentrer des loyers dans les caisses ?
    • Pourquoi ne pas se servir des heures creuses pour faire du transport de marchandises et ainsi faire diminuer le trafic de camion ? (ex : courriers et colis de la poste …)
    Cordialement,
    Gérald VITALI
    Président de Sassenage Citoyenne
    http://sassenagecitoyenne.over-blog.com

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  2. Avatar de Denis Bonzy
    Denis Bonzy

    @ Gérald Vitali
    Monsieur le Président,
    Les questions que vous posez montrent bien l’importance et le nombre de volets techniques qui ont été mis à l’écart. Des déclarations d’élus du groupe Métro Alternative ont d’ailleurs mis en évidence de façon positive cet aspect.
    Votre site Internet y contribue de façon très efficace et j’invite les lecteurs de ce billet à s’y rendre en cliquant sur l’adresse qui figure au bas de votre commentaire. Le billet consacré au Scot est très détaillé.
    Bien cordialement.
    denis

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