Très instructive rencontre hier avec un collectif de fonctionnaires du Conseil Général de l'Isère et à leur demande. Pour avoir présidé la commission des finances et de l'emploi de cette Institution pendant plusieurs années, j'en connaissais plusieurs d'entre eux. Nous avions même été opposés sur certains dossiers.
Que disent-ils ?
1) L'actuelle ambiance de travail est pénible.
2) "Nous nous sentons totalement isolés : tous unis mais pour autant isolés". Isolés parce que les médias traditionnels exécutent une forme de silence complaisant sur tout ce qui pourrait concerner une contestation des Institutions locales. Les intéressés remettent un tract CFDT distribué mais dont il n'a jamais été question dans les médias traditionnels. Ils m'indiquent que seul le blog de Julien Polat en fait état : tract CFDT blog Julien Polat Un tract CGT serait en cours de distribution.
3) Bien que présentes dans chaque instance, les oppositions départementales restent muettes.
4) D'où la fracture entre un système de pouvoirs et des citoyens qui ne comprennent plus comment il est possible de vivre, dans une démocratie moderne, une telle situation alors même qu'il devrait y avoir une transparence, un pluralisme d'opinions, des contre-pouvoirs.
Les médias classiques devraient être le "4ème pouvoir" garant de la plus grande diversité d'opinions et du respect de l'exigence de vérité des faits face aux lecteurs, auditeurs …
Les opposants choisis dans le cadre démocratique devraient, aux aussi, être des remparts face à certaines situations.
Comment est-il possible que des personnes pourtant de qualité prises individuellement et probablement de bonne foi ainsi qu'attachées à leurs métiers puissent collectivement être autant éloignées de principes élémentaires dans toute situation de ce type ? Comment l'expliquer ? Pire, comment le comprendre donc comment l'admettre ?
C'est là que naît la fracture actuelle et ce parfois au sein même de personnes de sensibilité de gauche, qui ont été des militantes mais qui refusent certaines situations.
Lors de rencontres mais aussi à l'occasion de la lecture de commentaires transmis et pas mis en ligne tant ils sont parfois "incendiaires", je commençais à avoir un sentiment de "détachement" face à certaines attitudes institutionnelles.
Mais là, ces dernières semaines, une étape nouvelle a été franchie. Une réelle fracture est née. La démocratie locale est perçue comme bien malade. Cette étape mériterait une attention plus vigilante car il n'est pas sain qu'un tel état d'esprit puisse s'installer.
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