Denis Bonzy

Affaires locales : de nouvelles révélations : les 7 questions clefs !

Les questions ont été nombreuses ces derniers jours au sujet d'affaires locales qui s'invitent progressivement à la une de l'actualité. 7 questions clefs précises méritent un examen sérieux détaillé.

1) La situation actuelle :


il semble possible, selon la presse nationale, que plusieurs dossiers nouveaux seraient de nature à ouvrir des procédures par voie de justice dans les prochaines semaines. Il y a déjà des procédures en cours à des titres divers : depuis la liquidation de la SASP GF 38 avec un passif global toujours inconnu à la procédure pénale concernant les Brûleurs de Loups ou le contentieux professionnel relevant du civil opposant André Vallini à une ancienne collaboratrice. Des révélations récentes dans la presse nationale peuvent légitimement laisser penser qu'à cette première liste déjà pourtant significative s'ajouteraient des affaires supplémentaires. 

2) Comment expliquer cette situation ? Pour les affaires en cours, leur naissance est liée à des faits totalement extérieurs à toute possibilité d'instrumentalisation politique. L'opposition locale n'était pas sur le terrain pour faire sombrer le GF 38. Elle ne gérait pas la société d'exploitation de la marque des Brûleurs de Loups. L'assistante parlementaire d'André Vallini n'avait probablement pas été recrutée par ce dernier pour des options politiques différentes des siennes. Par conséquent, toute interprétation d'instrumentalisation ne résiste pas à un rapide examen sérieux. Les explications sont donc à chercher ailleurs.

Deux facteurs semblent occuper une place particulière :

– l'ancienneté et le monopole du pouvoir qui ont creusé un fossé entre certains comportements, le bon sens et / ou la rigueur, voire la loi si la Justice devait le constater ainsi,

– l'ambiance délétère actuelle au sein même de la majorité PS qui est le résultat du départ de Didier Migaud. Ce départ a ouvert la "boîte à claques" au sein même du PS. Jusqu'en mai 2010, l'union de façade était sauvée. La succession à la Métro a creusé des divisions. La composition de la liste des sénatoriales les a amplifiées. L'organisation ou le report de la succession à la Mairie de Grenoble les a développées. Les perspectives de nominations ministérielles en cas de succès de la gauche en mai 2012 les ont aggravées. Actuellement, c'est par exemple, un élu PS de l'agglo qui indique qu'il comprendrait qu'il y ait une manifestation syndicale le 1er mars pour "accueillir" le Président du Conseil Général quand il devra comparaître en personne au Tribunal pour le contentieux prud'hommal … Belle "solidarité".

3) La notion technique de concussion : des journalistes nationaux ont utilisé ce terme juridique. A-t-il été utilisé à bon escient ? Il y a parfois une approche journalistique qui s'éloigne de la rigueur juridique. Pour ce qui nous concerne, nous n'avons pas d'élément permettant de donner une information technique fiable en la matière. Ce qui mérite la surveillance, c'est qu'une qualification de ce type changerait la nature même du contentieux pour l'instant social et le ferait relever, pour des faits qui restent à connaître, d'une dimension nouvelle de nature pénale.

4) Le positionnement du Dauphiné Libéré : beaucoup de commentaires parfois très "sportifs" nous parviennent en la matière. Là aussi, il faut regarder les faits avec beaucoup de sérénité. Le Dauphiné Libéré, comme le feraient d'autres quotidiens comparables dans la totalité des autres Départements de France, consent des "gestes de bonnes relations publiques" en minorant manifestement la couverture de ces dossiers. Est-ce que la situation peut s'installer dans la durée ? Non. Bien davantage, dans le temps, quand les journaux entrent tardivement dans de telles affaires, ils veulent se refaire alors une crédibilité en les traitant de façon plus offensive encore. Il faut donc observer dans la durée.

5) Les nouvelles "frontières" : là encore, c'est difficile de déterminer aujourd'hui les impacts à terme, ce d'autant plus que le propre de telles affaires c'est de connaître des accélérations brutales peu prévisibles. Elles peuvent ouvrir une recomposition avec une marginalisation des Verts, très discrets à ce jour et une marginalisation d'une partie de l'opposition qui aura du mal à expliquer son "intransigeance interne passée" et sa … discrétion sur des sujets de personnalités supposées être des concurrentes politiques. Ce sont de nouvelles frontières à surveiller.

6) Notre ligne éditoriale : 3 valeurs fondamentales :

les faits et que les faits : ce sont des dossiers graves qui doivent être traités à l'écart de "toute rumeur" et de toute "clameur". A l'exemple de la modération qui est la nôtre sur le volet de la concussion, nous ne nous exprimerons que dès que des faits avérés seront connus,

– le respect du contradictoire : la gravité de telles séquences temps exige de mettre à l'écart toute instrumentalisation. D'ailleurs, si une instrumentalisation devait intervenir, nous la dénoncerions,

que les affaires n'éclipsent pas les autres sujets (embouteillages, finances en péril …) : ce qui compte c'est de régler les sujets de la vie quotidienne dans un cadre irréprochable respectueux de la loi mais bien au-delà de valeurs morales fortes comme le respect des plus fragiles. C'est cette double priorité qui doit être respectée.

7) Nos prévisions : la réputation des médias nationaux concernés par les révélations sur de "nouvelles affaires" ne peut que laisser conclure que nous assistons au début d'un long feuilleton rythmé par des rebondissements judiciaires. Il est aujourd'hui prématuré d'identifier le niveau de gravité des prochains épisodes. Ce qui est sûr, c'est qu'une nouvelle donne est en train de naître et qu'elle est déjà perceptible dans les conversations au sein même de l'agglomération et encore davantage dans des géographies voisines moins "pudiques" puisque pas concernées. Ce qui va être techniquement intéressant à observer c'est la place occupée par Internet dans ce contexte.

J'espère que ces clarifications permettront à chacun de disposer par le canal de ce blog d'une information de qualité, sérieuse, réactive qui est le respect que nous devons à toutes celles et à tous ceux qui lisent quotidiennement les billets de ce blog.

Commentaires

2 réponses à « Affaires locales : de nouvelles révélations : les 7 questions clefs ! »

  1. Avatar de Le Phoenix
    Le Phoenix

    Excellentissime

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  2. Avatar de Erwan
    Erwan

    Monsieur Bonzy sur les affaires locales votre noms est aussi cité dans la presse de ce jour dans la monopolisation du pouvoir par les amis de Carignon à Vienne pour faire la peau au très bon Maire UMP Monsieur Remillier c’est vrai ?
    Précisions de Denis Bonzy
    @Erwan
    Cher Monsieur,
    Je vous remercie pour la communication de cette information. Avant votre message, cette publication m’était inconnue. Si le journaliste avait pris soin de me contacter préalablement à cet article il aurait pu économiser de nombreuses erreurs.
    Cet article appelle 5 commentaires :
    1) il est question d’un « gang de sarkozystes » : de 2010 à avril 2011, l’ancien Premier Ministre Dominique de Villepin m’a confié la responsabilité nationale de l’organisation de la mobilisation citoyenne dans les Départements. Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse là du « cursus » d’un « sarkozyste pur sucre » ?
    2) il est question de « relations privilégiées » entre Newday et Advivo : de mars 2004 (date de la création de Newday) à février 2012, soit sur une durée de presque 8 ans, Newday a eu 2 commandes d’Advivo. Là aussi, je vous laisse apprécier si ce chiffre (2) peut être le marqueur de « relations privilégiées ». Une commande a été le fait d’une décision collégiale après appels publics à concurrences. La seconde commande relevait du gré à gré compte tenu de la faiblesse de son montant. Dans les deux cas, ces prestations ont été réalisées dans le cadre de nos métiers sur des bases de qualité et d’audience nationales incontestées jusqu’à ce jour.
    3) Si M. Binet veut juger de notre expertise en la matière puisqu’il reprend sur son blog de façon très complaisante des informations erronées, je lui indique que le lieu, le jour et l’heure qu’il souhaitera seront les miens pour une explication publique. J’enseigne les techniques d’enquêtes d’opinions à l’Institut Supérieur Européen de Gestion. S’il souhaite en débattre publiquement, c’est quand il veut !
    4) Comme citoyen, je peux vivre des engagements et connaître des personnes dans un cadre cordial voire même amical. Mais comme professionnel, je veille à la plus stricte imperméabilité afin que le pouvoir d’expertise ne puisse être altéré par des considérations personnelles. Les discussions avec Advivo ont toujours été dans un cadre professionnel et M. Kovacs a témoigné la plus stricte rigueur tant dans la discussion financière (mise en compétition) que dans le respect des procédures.
    5) Vous évoquez un dispositif qui « viserait M. Remiller ». Je connais M. Jacques Remiller depuis 1985. Il est un ami et je pense que la réciproque est vraie. Je vous invite à l’interroger sur ce point. Je n’ai jamais participé à une quelconque réunion à des titres divers où il ait été question de M. Remiller dans des conditions de nature à être désobligeantes ou pénalisantes à son endroit. Cette précision est également utile.
    Je vous remercie de m’avoir permis de dissiper des informations erronées.
    Bien cordialement.
    Denis Bonzy

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