Dans l'ensemble de la vie publique française, trois mentalités s'opposent actuellement. Leurs socles sont tellement différents qu'aucun dialogue sérieux n'a encore été tissé. C'est le choc entre les "survivants", les "partisans de l'auto-défense tribale" et la grande majorité de la "ruche endormie".
Les survivants réagissent par adaptation. Ils intègrent les évolutions et cherchent à s'organiser en conséquence. C'est une culture de pragmatisme, de réactivité, de performance.
Les partisans de l'auto-défense tribale refusent la crise, refusent la mondialisation. Ils voient la communauté nationale comme une sorte de conglomérat de tribus aux intérêts opposés. Les droits acquis des uns seraient nécessairement opposés à ceux des autres. Tout est dans le rapport de forces.
Les membres de la "ruche endormie" composent le plus grand nombre. Ils sont animés par le sauve qui peut individuel dans l'attente d'un leader qui devrait porter les bonnes perspectives collectives.
Chacune de ces composantes est structurée autour de valeurs souvent contradictoires. Ainsi, les membres de la ruche endormie sont à la fois individualistes et centralisateurs. Ils sont individualistes dans leur organisation personnelle mais centralisateurs dans leur schéma collectif d'organisation. A ce titre, ils attendent beaucoup du secteur public et tout particulièrement de l'Etat.
Ce dernier groupe ("la ruche endormie") progresse. D'où l'actuel paradoxe de la vie publique française. L'individualisme nuit à la mobilisation collective. Mais pour autant, cette mobilisation est perçue comme nécessaire puisque les intéressés attendent encore beaucoup de l'Etat notamment.
C'est la véritable grille "culturelle". Les extrêmes se nourissent de la culture de la défense tribale en acceptant des hors jeux sociaux, économiques ou financiers de façon très déculpabilisée.
Les survivants peinent actuellement car les nouvelles facettes de la crise les éprouvent.
En conséquent, le grand corps central devient la "ruche endormie" qui attend toujours le leader supposé être le "guide" pour sortir de la tempête. Mais pour l'instant ce large groupe ne le voit pas encore avec précision. D'où l'attentisme généralisé.
C'est ce choc des trois mentalités qui porte la vague qui fera le résultat de mai 2012.
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