Où sont sur le terrain des régions, dans les quartiers des villes ou les hameaux des villages, les candidats français pour la présidentielle 2012 ? Ils parcourent les plateaux TV mais combien d'entre eux vivent une réelle plongée dans les provinces ? Après la gestion sans les citoyens naissent des campagnes sans le peuple.
Un candidat (Borloo) annonçait 200 nuits d'hôtels en province. A moins de 240 jours du vote, il serait temps de commencer … Mais comme les autres candidats,
il lui paraît difficile de concevoir une nuit loin de … Paris.
Pas un candidat susceptible d'être "touché" au coin d'une rue, questionné dans une assemblée de proximité réunissant quelques 200 personnes … Au mieux, le prétendant français rencontre le peuple des militants, ceux qui sont déjà acquis.
L'UMP s'annonce populaire dans son nom de baptême. Mais dans les faits qu'est ce qui la distingue des autres partis pour mériter ce label ?
Le PS voulait faire vivre une primaire avec toute la compétition qu'elle est supposée incarner. Mais les sondages (à l'exactitude bien relative en l'espèce) ont plié la primaire comme si maintenant même des chiffres très relatifs s'imposaient aux citoyens résignés.
Sans candidat pour établir un véritable dialogue, sans programme détaillé pour faire vivre une discussion démocratique, c'est une bien étrange campagne. Une campagne bien éloignée de la primaire américaine où pas moins de 8 candidats s'expliquent, débattent, parcourent les comtés à la rencontre de petites assemblées dans un cadre de proximité.
Là bas, le candidat qui ne vivrait pas ce parcours initiatique fait d'humilité et de respect des électeurs n'aurait aucune chance. Il se disqualifierait de lui-même.
En France, loin de tout cela, c'est comme si le peuple avait abandonné la moindre considération pour lui-même. Les citoyens se savent déconsidérés entre deux élections. Si le peuple est marginalisé même en période électorale, c'est une drôle de démocratie que la vie publique française.
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