Plus le temps avance, plus la décentralisation "à la Française" apparaît comme un terrible échec. Les collectivités locales sont engagées dans des multiplications de couches administratives qui ont un coût considérable. Les clientélismes locaux guident bon nombre des aides financières. Dans de très nombreux endroits, les titulaires des fonctions locales passent leur temps à s'occuper de politique nationale et non plus de gestion locale. Incapables de faire face à un plan local de circulation, ils multiplient les conseils sur le devenir de la planète.
Tout ce petit monde baigne dans un confort douillet car la presse quotidienne régionale est frappée par deux vices.
D'une part, une répartition des territoires a créé des situations gravissimes de monopoles. D'autre part, elle a pris son parti de la perte de son lectorat pour courir l'aide déguisée des collectivités locales : une pub par çi, une annonce légale par là, un partenariat généreux par ailleurs …
Le décalage est terrible entre l'esprit des révélations par Internet et le conformisme de cette presse quotidienne locale qui vit avec le pouvoir local, pour le pouvoir local, encensant les uns, foudroyant le moindre objecteur d'opinion contre le pouvoir en place.
La vie locale est malade de cette culture de cour. Les citoyens sont victimes de cette faiblesse d'exigence face au pouvoir. Il est vrai que la presse locale est à bonne école. Il a fallu 15 ans pour voir, comme hier sur France 2 à 13 heures 15, un reportage télé sur le "suicide" de François de Grossouvre, proche collaborateur de F. Mitterrand, ex militant de l'Action Française passé au … socialisme.
15 ans pour attendre que des faits sérieux ne soient révélés et même pas encore sérieusement travaillés pour tirer les conséquences des incohérences pour le moins inquiétantes.
Sous cet angle, la presse locale est la digne héritière de sa grande soeur dont elle a copié et amplifié les défauts.
C'est sûr que l'esprit WikiLeaks n' a pas encore contaminé les journalistes locaux Français dans leurs rapports avec un pouvoir qu'ils honorent bien docilement.
C'est à souhaiter que les propositions de la prochaine présidentielle permettent d'ouvrir enfin ce dossier car c'est l'équilibre même de la démocratie locale qui est en cause.
Répondre à Fred46 Annuler la réponse.