Dans la bataille pacifique entre les médias papiers classiques et Internet, les premiers viennent de perdre une manche de plus dans l’information. Ils en sont même désormais à faire la promotion de « l’information réactive » en renvoyant sur des sites Internet pour des informations pratiques localisées et actualisées.
De façon plus étonnante, ces vieux médias ont également pris du retard sur les couvertures journalistiques étrangères.
Les reportages sur CNN sur les techniques policières ou les infiltrations de manifestations par des casseurs ont fait défaut sur les TV françaises.
Les TV françaises se spécialisent dans les confrontations d’opinions : un Ministre répond à un syndicaliste CGT, un jeune UNEF invective un jeune UMP qui souvent malheureusement avait déjà l’handicap de faire vieux avant l’âge et ne pas respecter un casting efficace. C’est d’ailleurs un mystère ancien que de constater que les jeunes avec les clichés les plus caricaturaux (jeans, capuches, tee shirt …) sont toujours à … gauche tandis qu’un jeune de droite serait toujours corseté, en chemise classique et avec la veste du cadre qu’il aspire à devenir … : la bataille des images est perdue au premier regard.
Ce qui est plus grave c’est que cette information institutionnelle ne retient plus l’attention. Et sur Internet c’est le meilleur (la liberté, le pluralisme, la réactivité) mais aussi parfois le pire parce que tout devient moquerie, distanciation extrême, sorte de totem de la société qui ne croit plus à rien. Prenons l’exemple de l’agglomération grenobloise. Elle fait actuellement une campagne de civisme (le tri des ordures ménagères) en recourant à l’impolitesse (jurons), à la violence (jeter de l’eau dans un véhicule) le tout sur accent de banlieue comme si « parler jeune » c’était nécessairement « parler banlieue ou quartiers difficiles » …
La course entre les médias devient très inégale. Mais dans ces circonstances là, il n’est pas sûr que la ride de plus ne compense pas un jeunisme de bien désagréable apparence ?
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