A Bondy, ce 30 janvier 1995, Philippe Seguin monte à la tribune et avec sa force habituelle, il tonne ses arguments :
«Arrêtez donc de croire qu'il va y avoir une élection présidentielle.» Et il ajoute : «Le vainqueur a déjà été désigné. Proclamé. Fêté. Encensé. Adulé. Il est élu. Il n'y a pas à le choisir, il y a à le célébrer. Ça n'est plus la peine de vous déranger. Circulez, y a rien à voir.»
C'est presque l'ambiance actuelle…
Le Président sortant gagnera le premier tour. Puis au second tour, la gauche subira ses divisions classiques avec l'indiscipline inaltérable des écologistes et de l'extrême gauche. Le centre droit sera épouvanté par la "dame des 35 heures" comme l'extrême gauche aurait été épouvantée par le représentant de l'establishment financier qu'est DSK.
Pour les autres, la victoire est … interdite !
Le Président va montrer tout son savoir faire de candidat. Il va renouer avec le peuple et fera sa campagne sur le thème "allez Nicolas" comme Balladur condescendait à être surnommé "doudou" avant de monter sur la table pour "faire peuple" en ayant même osé lever le doigt lors d'un folkorique épisode d'auto-stop.
En 1995, ils n'ont pas vu arriver la victoire de Chirac.
En 2001, ils n'ont pas vu arriver le second tour avec Le Pen. Même le 3 mai 2001, BVA (pour Paris Match) pronostiquait Jospin vainqueur de Chirac par 52 / 48 au second tour qu'il ne vivra … jamais.
En 2007, la désignation de Ségolène Royal fut longtemps considérée comme impossible.
Mais ils prétendent toujours savoir ce qui va se passer après-demain.
Si c'est avec la même prescience qu'hier, les sondages précoces méritent surtout d'être mis de côté pour mieux cocher leurs … aberrations au moment du rendu des réalités du terrain.
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