Trois jours après la visite présidentielle, tout était retombé dans le politiquement correct habituel.
Les partisans du Chef de l'Etat ont multiplié les communiqués : un sujet, un verbe, un compliment.
Les adversaires du Chef de l'Etat ont diffusé leurs appréciations : un sujet, un verbe, une attaque.
Les écologistes grenoblois sont restés sur leur ligne classique : un sujet, un verbe, une attaque contre Nicolas Sarkozy et une aussi contre … Michel Destot.
Dans tout ce jeu bien rodé qui fonctionnait comme d'ordinaire, il y a eu une voix différente : celle du Bâtonnier de Grenoble
qui a posé une question de fond : et si les mesures qui agitent le débat n'étaient pas juridiquement applicables en l'état des textes fondamentaux qui doivent être respectés ?
Et dans un communiqué d'une extrême sagesse et d'une grande modération avec un humanisme permanent, le Bâtonnier énonce les textes fondamentaux que certaines mesures imposeraient de modifier pour entrer dans les faits. Ce sont là des modifications difficilement concevables.
En un seul communiqué, le Bâtonnier de Grenoble expose la seule question qui compte : le besoin de vérité.
Comment imaginer que le Chef de l'Etat puisse énoncer des mesures qui puissent s'éloigner ainsi de textes fondamentaux ? Est-ce exact ? Et si oui, réponse très probable compte tenu de l'expertise juridique incontestée de Me Medina, comment concevoir qu'un Chef de l'Etat puisse présenter des mesures inapplicables … dans le temps car excessivement contraires à des principes de droit fondamentaux ?
Faudrait-il alors réviser ces principes fondamentaux ? Est-ce possible ? Et si oui, jusqu'où pourrait aller cette révision avec quelles conséquences sur l'ensemble de notre édifice juridique ?
En un communiqué, le Bâtonnier de Grenoble a résumé ce que l'on est en droit d'attendre des élus comme des journalistes : raisonner et non pas résonner.
Tant que le bruit emportera la raison, les pires conséquences sont en effet à craindre d'un débat politique.
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