La politique voilà l'ennemie … : c'est souvent la réaction qui circule actuellement face à la rafale des scandales qui affectent le parti présidentiel et l'incapacité à apporter une réponse rapide efficace.
Cette situation est le résultat de trois facteurs.
Tout d'abord, la professionnalisation excessive du cursus politique : du mandat, c'est devenu un métier. Les conséquences sont multiples : moindre connaissance de la vie de tous les jours mais surtout confusion des rôles dont le rapport avec l'argent.
Ensuite, le second facteur est la logique même du bouc-émissaire qui inspire la quasi-totalité des procédures françaises. Cette logique a souvent deux conséquences directes. D'une part, elle ne règle pas la question posée puisque la réponse a été sectorisée au bouc-émissaire en question. Dernier exemple en date : Kerviel et le procès qui l'a opposé à la Société Générale. D'autre part, ceux qui ont échappé aux mailles du filet ne comprennent pas la leçon puisqu'ils s'en sont sortis et ils continuent de plus belle jusqu'au jour où … Pour le personnel politique, ce "jour où" est arrivé. La crise économique impose des actes qui brisent les "mauvaises habitudes".
Enfin, c'est l'échec des contre-pouvoirs dont la presse traditionnelle. Sans contre-pouvoir, les tentations deviennent presque "inhumaines". Le contre-pouvoir permanent est le meilleur service à toute démocratie dont ceux qui assument des responsabilités. Ce n'est pas un hasard si l'affaire Bettencourt naît de Médiapart donc d'Internet. La presse traditionnelle est devenue trop fragile financièrement donc trop dépendante de divers pouvoirs politiques, économiques, parutions publicitaires locales …: autant de murs qui emprisonnent des vérités.
C'est une crise grave qui est ouverte. La crise exige de grandes réformes. Si le discrédit frappe les Gouvernants, les grandes réformes ne peuvent plus être portées par de si "petits hommes" assaillis par les accusations multiples, détournés de leurs priorités naturelles.
Même au-dessus de la crise économique, un nouveau chantier se fait jour : investir plus de morale en politique. Mais investir dans des actes durables et non pas dans des déclarations de bonne conscience aussitôt emportées quand la clameur retombe. Ce serait bien une nouveauté. A ce prix l'actuelle crise aurait eu une part de bon.
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