De façon assez paradoxale, trop peu d'analyses sont consacrées à l'un des phénomènes majeurs de la période contemporaine : le phénomène des "bulles".
En cette période de "grands oraux" dans des Ecoles Supérieures de Commerce, c'est une de mes questions préférées : "que pensez-vous du phénomène des bulles ?" et je suis surpris de constater combien ce phénomène est actuellement peu étudié.
La "bulle" c'est le produit de quatre facteurs principaux :
– une mode qui crée un constat "établi",
– cette mode crée sa propre dynamique de "pensée unique",
– mais cette mode est très éloignée des fondamentaux,
– et à une occasion, les fondamentaux "prennent leur revanche" et font éclater la "bulle".
Ce "cycle pervers" traduit aussi des manquements graves :
– l'absence d'esprit critique,
– la quasi-disparition des intellectuels dans la vie publique française,
– l'absence de réflexion sur des enjeux de fond.
Pour le football, puisque l'argent a remplacé la joie du sport comme l'honneur de porter un maillot, les joueurs protègent leurs fonds de commerce (les clubs) et se moquent de l'équipe nationale. Ce n'est pas la seule question du football. Le basket connaît une situation identique.
La politique devrait être d'abord un enjeu de vérité, de compétence, de convictions. C'est devenu un sport de "formules", de paraître et de pragmatisme, formule polie pour indiquer que les intéressés ne croient plus en rien ou croient en presque tout y compris ce qui est contraire tant que cela ne gêne pas le plan personnel de carrière.
Prenons le procès Kerviel, une fois de plus, les autorités françaises ont remarquablement manoeuvré en éclipsant tout examen sérieux de la crise bancaire systémique.
La bataille du sens n'est jamais menée. Par conséquent, le dispositif est d'une terrible fragilité puisqu'il fonctionne sans fondation solide.
Tant que ce fonctionnement durera, les "bulles" se multiplieront et les "éclatements de bulles" aussi.
A la prochaine "bulle" …
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