Hier soir, un internaute sous l'anonymat d'un prénom (Julien) a laissé un commentaire (voir ci-dessous sous le billet du 8 juin) jugeant sévèrement l'appréciation selon laquelle l'élection partielle intervenait dans un contexte "favorable".
Sa réaction est significative d'un problème de fond : ne pas chercher à analyser mais rejeter l'appréciation différente
parce que l'auteur serait "contre", "ronchon" … Cette forme de sectarisme interdit tout débat de fond. Elle fait obstacle à tout progrès et explique une très grande partie des actuelles graves difficultés de l'UMP 38. Perdre n'est pas grave à la condition au moins de chercher à retenir les leçons de la défaite pour se corriger pour l'avenir.
A l'exemple de certaines émissions qui "refont le match" ou "refont le monde", nous avons essayé de jouer les modérateurs pendant cette partielle mettant en présence les diverses opinions et avec succès quand on compare le niveau des commentaires sur ce blog et les insultes qui ont fleuri dans de nombreux autres blogs.
C'est cet esprit de modération qui me conduit à préciser la mention selon laquelle cette élection législative intervenait bien dans un contexte favorable exceptionnel pour la droite et ce pour plusieurs raisons objectives notamment :
1) C'est une élection surprise. Le député sortant n'avait pas "préparé" le terrain. De surcroît, un député PS nommé par Nicolas Sarkozy à une fonction d'Etat, il y a d'abord de quoi troubler un électorat de gauche irréductible opposant à Sarkozy.
2) Cette élection surprise amène une candidate inconnue. Ce constat est une offense à personne. Didier Migaud devait compter 90 % de notoriété spontanée là où MN Battistel a commencé sa campagne avec probablement moins de 5 % de notoriété spontanée. Or la notoriété est un point de passage important car l'opinion n'aime pas voter pour une personne qu'elle ne connaît pas.
3) Cette désignation PS intervient dans un contexte sans précédent de divisions internes. Les ambitions se sont révélées dans le "partage" des anciennes fonctions du député sortant et les battus sont amers.
4) Parce qu'il s'agit d'une partielle, l'urbain devrait théoriquement moins se mobiliser. Cette appréciation s'est vérifiée avec par exemple 85 % d'abstention sur Pont de Claix. Cette abstention change totalement la donne. D'ordinaire, une législative dans ce secteur c'est quoi ? Le candidat de droite enregistre le montant du plein des voix de gauche dans l'urbain. Il "part" avec plusieurs centaines de voix de retard et l'enjeu c'est de combler ce retard dans le rural. Voilà comment toutes les campagnes législatives ont été vécues. Si l'urbain vote peu, il y aura donc une marge plus faible à combler. L'urbain a peu voté mais le rural a voté … à gauche.
Il y a encore beaucoup d'autres éléments objectifs à l'exemple du suivant : qui peut objectivement dire que les capacités de Didier Migaud et celles de MN Battistel se valent ? Là encore, ce n'est pas être offensant contre Mme Battistel mais c'est une réalité objective. Si les capacités se valent que M. Marchiol prenne l'engagement public de se représenter le jour où Mme Battistel présidera la commission des finances à l'Assemblée et on risque d'attendre longtemps la prochaine candidature de Marchiol …
Enfin, deux autres précisions s'imposent.
D'une part, bon nombre de ces remarques ont été formulées par moi dès le 21 mai (voir billet à cette date) et non pas au lendemain de la défaite de F. Marchiol.
D'autre part, je n'ai jamais eu à refuser de participer à cette campagne contrairement à certaines affirmations faites de façon erronée parce que, si j'ai eu deux ou trois fois F. Marchiol au téléphone, il n'a jamais été question d'un seule demande de rendez-vous de sa part ou d'une seule invitation à une réunion de travail. Il n'est donc pas possible de refuser ce qui n'est pas demandé.
Ces précisions opérées, il est probablement temps de passer à d'autres sujets plus importants et de tourner cette page de la législative partielle.
Il ne faut quand même pas trop s'écarter de certaines réalités matérielles des faits pour tenter de refaire l'élection.
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