Denis Bonzy

UMP 38 : les leçons de la défaite ?

Les instances départementales de l'UMP auront-elles la volonté de tirer les leçons des graves échecs récents : régionales et législative partielle ?

La lecture du quotidien régional de ce jour peut laisser craindre une fois de plus le recours à une forme de fuite en avant recherchant toujours … chez autrui les raisons des échecs.

Lors des élections régionales, les conditions de sélection de la liste ont soulevé beaucoup de polémiques internes. La défaite de Fabrice Marchiol lors de la législative partielle laisse en attente de siège à la région une élue du Vercors alors qu'un parachutage a été avalisé.

L'accélération des conditions de désignation des candidats aux élections cantonales vise-t-elle à "sanctuariser" des proches ?

Des candidats issus de l'urbain comme M. Gilabert auraient-ils pu gagner la législative partielle dans une circonstance aussi particulière et favorable pour la droite ?

La fédération UMP 38 s'est-elle assez mobilisée pour les candidats alors même que son site Internet est souvent resté à l'écart de cette élection partielle pour parler de la Chine ou du bouclier fiscal …

Ce sont des questions importantes qui vont mériter débat au moment où le projet "dessine moi l'Isère" semble avoir été abandonné alors même qu'il s'agissait là d'une initiative heureuse car c'est l'absence même de projet qui handicape fortement cette formation politique passée aujourd'hui sur la dernière place du podium des formations de l'agglomération grenobloise après le PS et les Verts.

Commentaires

4 réponses à « UMP 38 : les leçons de la défaite ? »

  1. Avatar de Militante.
    Militante.

    Vos questions sont excellentes. J’en ajouterai deux : comment voter pour le seul parti qui ne reconnait pas le droit à la candidature d’une femme ? Tous les autres listes étaient composés d’un couple femme / homme ou homme / femme. Et là il y avait deux hommes et pas de femme.
    Pourquoi voter pour des candidats qui ne reconnaissent que les élus et jamais les simples citoyens. Il faut être élu pour parler, pour être sur l’estrade, pour appeler à voter. Mais où étaient les sans grades, les militants, les citoyens ?
    J’ai voté pour l’équipe de Savin en 2008. Mais qu’ils arrêtent de nous bassiner avec carignon and co. Ils sont au pied du mur et ils ont été les maçons du mur des deux dernières années. Alors un peu de courage et qu’ils s’expliquent !!!!!!
    Militante.

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  2. Avatar de Christin Bec
    Christin Bec

    Cher Denis Bonzy,
    Votre analyse sur l’échec du candidat de la droite aux élections législatives de la 4ème circonscription est remarquable. Je partage votre point de vue et souhaite vous faire part des commentaires que m’inspirent cette situation.
    Deux questions essentielles :
    Pourquoi la droite ne parvient-elle pas à initier un début de reconquête alors que les circonstances sont plutôt favorables ?
    Comment freiner le taux d’abstention qui menace le bon fonctionnement de notre démocratie et traduit un malaise grandissant chez les électeurs ?
    Sur un plan local, les causes de la défaite du candidat de la droite nécessitent un examen objectif et détaillé. Ne possédant pas le profil ni l’expertise pour réaliser une telle analyse, je me contenterai de vous faire part de mon ressenti sur le sujet.
    1- Les électeurs de droite ont été déstabilisés par un candidat qui se présente comme le candidat de toute l’opposition en faisant abstraction de sa famille politique, l’UMP. Pour compliquer la situation et durant toute la campagne, la presse le qualifie systématiquement de candidat UMP. A mon sens, cette occultation n’a pas été favorable au candidat. Elle a troublé la lecture des électeurs qui ont besoin d’associer un candidat à une famille politique.
    2- Malgré une campagne dynamique et volontaire, la machine à gagner n’a pas véritablement fonctionné. Ce qui signifie que l’UMP 38 n’a toujours pas réuni les conditions de la reconquête et de la victoire qui passent incontournablement par l’unité.
    L’UMP 38, dans son rôle d’opposition doit attaquer pour prendre l’avantage, installer le débat, être le premier, obliger les autres à rebondir sur ses propositions. La stratégie consiste à avoir toujours une longueur d’avance et à imposer dans l’espace médiatique ses propositions.
    En tout état de cause, le rassemblement au sein de l’UMP est indispensable pour bâtir les victoires de demain. L’opposition actuelle doit être en mesure d’additionner les talents et mettre un terme aux querelles internes. Chaque courant doit trouver son espace et sa raison d’être. La victoire repose sur une équipe complémentaire, solide et privilégiant à chaque instant l’intérêt général.
    Les élections internes de l’UMP à l’automne 2010 doivent être une opportunité pour impulser un nouveau départ et faire oublier l’image d’une fédération déchirée
    3- Il subsiste un réel problème lié à l’absence de report significatif de voix lors du deuxième tour. L’absence d’un vrai centre qui pourrait au second tour vitaminer l’UMP et lui permettre de gagner reste plus que jamais d’actualité.
    4- La politique déclinée par Nicolas Sarkozy et son gouvernement a-t-elle impacté les résultats des élections de la 4éme circonscription et si oui, dans quelles proportions ?
    On peut imaginer un vote de réaction ou de sanction à l’égard de la politique nationale et plus particulièrement des dossiers sensibles comme les retraites.
    Pour ma part, je pense que Nicolas Sarkozy et François Fillon ont tenu le cap dans la tempête de la crise financière et économique. Aujourd’hui, ils doivent faire face à une crise sociale et l’exercice est sans aucun doute plus périlleux. Les Français sont inquiets et peu confiants dans le pouvoir en place.
    La gauche se trouve dans la situation plus confortable de l’opposition n’ayant pas en charge la gestion du pays. Il est alors facile de critiquer et surfer sur quelques propositions séduisantes mais pas toujours réalistes.
    5- Le niveau d’abstention est sans aucun doute lié à la réalité de la crise économique et sociale qui modifient les comportements et accentuent un sentiment de peur qui se traduit par une méfiance et défiance à l’égard des politiques ou par un vote sanction.
    Au-delà de ce premier constat, la manière de faire de la politique doit évoluer au même titre que la société et les comportements changent. La politique gagnerait en crédibilité si elle n’était plus uniquement portée par des professionnelles coupés des réalités. Nombre de personnages politiques, au lieu d’agir avec conviction, engagement et honnêteté intellectuelle, se limitent à communiquer sur les idées « à la mode » ou faire des effets d’annonce sans lendemain. Les Français doivent redevenir des acteurs prioritaires de la vie politique si l’on souhaite endiguer le niveau des abstentions.
    6- Les citoyens ne supportent plus l’augmentation de la violence et plus particulièrement les violences aux personnes. Le gouvernement doit poursuivre et durcir sa politique dans ce domaine.
    Notre agglomération a fait une nouvelle fois la une de la presse nationale et locale. A Saint Martin d’Hères, une personne de 71 ans est victime d’une agression qui lui coûtera la vie. Il a simplement commis l’erreur d’être au mauvais endroit à la mauvaise heure. Ces crimes sont banalisés tant ils deviennent fréquents et récurrents sur Grenoble et son agglomération.
    L’insécurité est un droit pour chaque citoyen.
    Sur ce dossier, la classe politique doit abandonner ses dogmes et ses positions idéologiques pour favoriser la recherche de solutions adaptées à l’augmentation de la violence.
    Face à cette aggravation inédite et spectaculaire de la violence sur Grenoble et son agglomération, le pouvoir en place est dans la négation totale, résultat d’une absence de politique cohérente et offensive en matière de sécurité.
    La violence n’est pas une fatalité. Au-delà des postures idéologiques, les citoyens attendent un dispositif opérationnel permettant de garantir leur sécurité et leur qualité de vie.
    Mais conformément à l’esprit de ses engagements de campagne et des alliances passées, l’équipe municipale privilégie la mise en place d’un comité éthique sur les modalités d’utilisation de la vidéo protection. Cette phase de réflexion inutile diffère le temps du passage à l’action. La solution ne consiste pas à rejeter la responsabilité sur le Gouvernement mais de mettre en commun des moyens d’actions rationalisés par une gestion de type partenariale.
    L’insécurité sera un thème prioritaire lors des prochaines échéances électorales et chacun connaît les risques qui en découlent.
    Une forte abstention ou un vote massif FN.
    Christian Bec

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  3. Avatar de R
    R

    Bonjour Monsieur Bonzy, Je suis retraité. Je lis votre blog presque chaque jour et je vous félicite. Je profite de cet espace d’expression libre pour émettre une demande qui est à l’écart de toute politique. Est-il possible à Monsieur Marchiol ou à Monsieur Finet de bien vouloir nettoyer leurs affiches à Cossey sur Claix. Il y en a partout et c’est sale. J’étais d’ailleurs plutôt de leur bord politique mais ils ont dépensé trop d’argent pour les affiches. Ils auraient mieux utilisé cet argent en le donnant à Emmaüs ou à la Croix Rouge. S’ils avaient eu un geste de coeur de ce type j’aurai même fait leur pub. Merci beaucoup si ce message pour être passé et surtout si le nettoyage a lieu. R. A noter votre blog a été en panne ce matin. Pourquoi ?

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  4. Avatar de julien
    julien

     » une circonstance aussi particulière et favorable pour la droite  » ? Je crois réver. La réforme des retraites, la faible popularité du Président Sarkozy, vous parlez d’une circonstance favorable ?
    Pour ceux qui l’ignorent, l’UMP n’a jamais pris une circonscription à la gauche en législative partielle depuis 2007.
    Je souhaite rendre hommage à Fabrice pour son excellente campagne, et surtout son flair, en nous annoncant dimanche soir que tout les ronchons sortiraient du bois dans la semaine.
    Pour ce blog, c’est chose faite…

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