Denis Bonzy

Le charme discret de l’inaction et la machine à simplifier le temps

Pendant de nombreuses années, lors de temps morts dans des Assemblées, je me posais une question à la fois simple et complexe : pourquoi finalement telle personnalité était de droite ou de gauche ?

Sur le fond, au-delà de l'ardeur parfois témoignée par les protagonistes, la largeur du fossé intellectuel était souvent minime. L'idéologie ne résistait pas à l'analyse et encore moins aux pratiques individuelles. Finalement, l'écoute des discours mais surtout l'examen des réactions laissaient apparaître une grille de partage qui est dans le rapport à l'action : l'élu de droite veut faire là où l'élu de gauche pratique assez facilement le charme discret de l'inaction.

Dès qu'un problème survient, l'élu de droite veut une solution. Il doit régler le problème, c'est sa raison d'être. Placé dans les mêmes circonstances, l'élu de gauche est considérablement plus modéré. Il va concerter, écouter, parfois ne rien décider, souvent même ne rien décider. Faire ce constat n'est pas acte partisan. C'est une donnée de tempéraments.

Prenons deux exemples pratiques récents. D'une part, l'abandon de la Rocade Nord de contournement de Grenoble. Face à l'avis négatif, la droite aurait considéré qu'il ne s'agissait que d'un avis. Elle aurait contesté les remarques techniques. Elle aurait probablement rappelé qui avait autorité légale pour décider … La gauche a été à l'opposé de tout cela. Elle a attendu pour commenter. Elle s'est inclinée devant l'avis qui a emporté le projet dans les poubelles de la petite histoire locale. Et après ? Pas de date, pas de nouveau rendez-vous, pas de geste fort …

Il en est de même concernant l'accident quasi-mortel d'un étudiant en plein centre-ville de Grenoble dans le cadre d'une violence barbare sans précédent. Le reportage de Paris Match cette semaine est effrayant. La droite aurait renforcé des effectifs, renforcé la vidéo protection … La gauche commente, s'inquiète de cette poussée de violence mais la relativise immédiatement. Le lendemain est comme hier avec seulement quelques gestes de compassion en plus.

Qui a raison ?

Si durer est le luxe suprême de tout élu, la gauche a indiscutablement raison car elle adopte une attitude qui ne brusque pas la société. Par conséquent, elle apparaît plus douce, plus conciliante. En revanche, dans le temps, le maintien du statu quo quasi-généralisé est par définition une sorte d'immobilisme qui peut pénaliser. C'est alors qu'entre en action comme arme ultime la machine à simplifier le temps : "nous aurions bien voulu agir mais tel ou tel pouvoir a empêché l'action".

Avec ces deux arguments qui peuvent se succéder dans le temps, la gauche bat des records de longévité comme si l'abandon de pouvoir était la meilleure façon pour le conserver. Etonnant paradoxe qui finalement correspond assez bien aux autres paradoxes plus profonds de la société française qui veut à la fois le changement et qui le conteste dès qu'il est mis en oeuvre, qui déclare aimer les réformes mais qui est arcboutée sur un conservatisme permanent.

Face à la violence des problèmes à régler, ce charme discret de l'inaction peut-il encore opérer ? Quant à la machine à simplifier le temps en rejetant sur autrui la cause de l'impuissance est-elle encore crédible ? Il n'est plus sûr que ces vieux remèdes ne soient pas en fin de course ?

Commentaires

2 réponses à « Le charme discret de l’inaction et la machine à simplifier le temps »

  1. Avatar de Alfred
    Alfred

    Bonjour M. Bonzy Moi je constate surtout que les libertés sont de moins en moins respectées à Grenoble. La liberté de se déplacer en totale sécurité n’est plus assurée dans des conditions très inquiétantes. La liberté de manifester est aussi contestée puisque la manifestation pacifiste de cet après-midi n’a pas pu être organisée. Les forces de l’ordre ne sont-elles pas là pour permettre l’exercice de telles libertés ? Tout cela n’est pas agréable et c’est surtout très inquiétant.

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  2. Avatar de Bruno38
    Bruno38

    Je suis très surpris que personne ne parle du dernier comité départemental de l’UMP 38. Mais qu’est ce que c’était que cette mascarade au Comité Départemental du 08 avril 2010 à Moirans !!!
    NON UBU n’est pas mort !!
    On a tout perdu, les municipales, les régionales, même les adhérents !!!
    Je reviens à Moirans, … Ils ont tout perdu, mais ce n’est pas grave ils sont contents.
    Il faut savoir qu’en 2004 il y avait «au compteur UMP38» 2100 adhérents, puis en 2005, une croissance importante de 4800 adhérents avec l’effet de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence de notre mouvement.
    Une lueur d’espoir dans une France qui est restée inerte pendant 12 ans avec Jacques Chirac.
    Puis en 2006 la fédération atteignait 6000, en 2007, avec plus de 7000 adhérents cela est une progression naturelle, l’espoir était là, une belle campagne présidentielle et un grand travail de terrain de la part des bénévoles viennent stabiliser la confiance par l’élection en juin du Président de la République, le chiffre de 7480 adhérents en janvier 2008 est historique.
    Là, nous sommes classés 10ème sur le plan national.
    Arrivée de Michel Savin et de son équipe très rapprochée en novembre 2008.
    Ils ont voulu le pouvoir en 2008 pour les élections en 2009.
    Nous constatons le résultat, notre département n’a jamais établi un score aussi bas.
    Tout s’écroule, la place Paul Vallier est muette, les volets sont souvent fermés.
    La ruche des bénévoles a déserté la grande salle de mise sous pli, la permanence était tenue tous les jours de la semaine plus le samedi matin, parfois jusqu’à 15 heures afin d’accueillir toutes celles et ceux qui avaient besoin d’un coup de pouce pour un mieux vivre ou, d’un mieux être dans notre département, avec plus de 3700 dossiers traités en trois années.
    Place Paul Vallier est toujours dans les frimas, des appels à la fédération restés sans réponse puisque personne au bout du fil certains matins.
    Puis arrive le printemps 2008, il est question de se séparer du député Alain Moyne-Bressant qui occupe le poste de Secrétaire Départemental, une personne remarquable dans la constance de sont fonctionnement, d’un caractère toujours égal et à l’écoute. C’est un homme loyal qui est particulièrement attaché à l’union au rassemblement et à la bonne entente entre les diverses sensibilités que peuvent composer un mouvement politique.
    Ce qui m’a profondément choqué c’est qu’au CD au « Clos des Capucins » à Meylan celui-ci ne soit pas porté à l’honneur par le nouveau président fraîchement élu pour la tâche immense qu’il avait accompli pendant son mandat.
    C’est là que sort « du chapeau » une illustre inconnue de Château-Bernard jamais vue à l’UMP38, même pas une simple adhérente.
    Ils viennent grossir les rangs, et … vous aller voir ce que vous aller voir.
    La première chose qui semble être la plus importante et quelque part « vital » aux nouveaux occupants-dirigeants, c’est la peinture … Je m’explique, repeindre les locaux du siège.
    Le président de la fédération demande et obtient une subvention du siège parisien, et voilà que 15 000 € arrivent place Paul Vallier pour faire de l’embellissement et se mettre au travail dans de bien meilleures conditions que précédemment.
    Il nous a été rapporté par l’équipe, que des peintres avaient travaillé dur pendant l’été et sous des chaleurs épouvantables.
    Point n°2 – Débat sur le rapport d’activité :
    Lancement du site internet :
    Allez jeter un œil (un oeil suffit) il ne se passe rien et surtout, rien sur les dérives des élus socialistes dont ils ne parlent jamais !! Les grands sujets tels que la Rocade Nord, l’économie, l’environnement, le logement, la sécurité urbaine, des personnes et des biens. Quant à l’actualité du département… visiblement l’UMP38 n’a rien à dire…
    Lancement des groupes de travail sur le projet politique de l’UMP38 en juin 2009.
    Ils ont dû le lancer fort loin car il n’est pas revenu ??? Il faut dire qu’ils ont mis 6 mois pour le mettre en route, alors avant qu’il produise ses fruits il va falloir être patient.
    Une conférence de presse…
    Je ne trouve pas de mots …. Car ça doit être épuisant.
    Fête départementale de rentrée à Varces le 10 octobre.
    Là je reste muet car je n’ai pas été convié, pourtant je suis à jour de cotisation et je n’ai pas changé de domicile depuis 34 ans, j’ajoute que je n’ai pas non plus changé de parti politique, ni appeler à voter PS aux dernières législatives.
    La réunion des adhérents de la ville de Grenoble et la création de la structure « UMP Grenoble » le 19 novembre 2009.
    Toujours pas invité, mais je remarque qu’il a fallu 12 mois pour mettre en place le structure « UMP Grenoble » et que je ne sais toujours pas quelle est sa fonction au sein de notre fédération.
    Débat sur la bioéthique autour de Jean Léonetti député des A-M
    Pas eut connaissance de ce débat, quant à l’intérêt de la bioéthique pour le fonctionnement de la fédération, je peux m’interroger sur le sens et l’intérêt de la CHOSE.
    La fin des réflexions des groupes de travail au projet politique de l’UMP38 et de la communication aux adhérents des fiches synthétiques thématiques (idées fortes) le 31 décembre 2009.
    Si d’aventure la fédération pouvait mettre à disposition soit sur papier au siège soit sur le site les fameuses fiches « synthétiques thématiques » nous pourrions être informés du résultat et des réflexions ce groupe de travail.
    Déplacements ministériels et des personnalités de l’équipe dirigeante de l’UMP. ( ???)
    Là vous auriez pu spécifier national ou gouvernemental.
    Mais pour qu’un ministre ou une personnalité puisse prévoir dans son emploi du temps un moment privilégier avec les adhérents de l’UMP du département, je pense qu’une INVITATION s’impose sinon il passe en coup de vent comme vous l’avez spécifié lors du CD à Moirans le 08 avril. Quel intérêt de coucher sur le papier les déplacements des membres du gouvernement s’ils ne viennent pas à VOTRE demande et ne peuvent rencontrer les membres de notre mouvement. Aucun !
    Echéances électorales
    Les Européennes c’est terminé.
    Les régionales aussi.
    Le tout ayant été géré dans une grande discrétion et si peu de moyen sur le plan de la communication et de la pédagogique, que faire comprendre les enjeux que représentent l’Europe et le fonctionnement la Région Rhône-Alpes étaient chose perdue.
    L’abstention a fait le reste.
    Tout ce climat fait qu’il y a aujourd’hui 3 416 adhérents contre 5 975 en 2008. Sur la circonscription de Grenoble-Meylan, ce chiffre est passé de 1 859 à 793 dont 74 nouveaux adhérents!!!
    Le « charme discret de l’inaction » ne frappe pas que la gauche malheureusement et je regrette que ce « charme » là aussi vous n’en parliez pas davantage. Les chiffres sont là et ils mériteraient d’être mieux connus.

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