Rocade Nord : comment décongestionner l’agglomération Grenobloise ?

Chacun doit d’abord admettre le principe de réalité : l’agglomération grenobloise n’a pas les voies de circulation adaptées à son évolution démographique.

Ce constat effectué, il ne doit pas être question d’ouvrir une polémique sur les responsabilités. Une telle polémique ne fait pas avancer les solutions. Or, ce sont des solutions concrètes qu’il importe d’ouvrir et rapidement.

Trois pistes me semblent actuellement sous-étudiées dans l’agglomération grenobloise.

1) La gratuité des transports en commun. J’ai effectué cette proposition dès novembre 2007 dans le cadre des élections cantonales. Elle a été reprise dernièrement par la liste Isère du Front de Gauche lors des dernières régionales. Trois considérations militent en faveur d’une telle évolution. Tout d’abord, le calcul détaillé de chaque variante (gratuité / paiement) est considérablement plus nuancé qu’il n’y parait à première vue (voir rapport ci-dessous). Ensuite, par cette proposition, l’opposition dans l’agglo sortirait d’une ornière. Elle est supposée être tout pour l’automobile tandis que la gauche serait pour les TC. Cette opposition n’a pas de sens. La concrétisation du tramway a été débloquée par le referendum du 22 juin 1983. Enfin, pour booster l’alternative par les transports en commun, il faut leur donner des avantages de forte lisibilité : la gratuité est la meilleure visibilité possible.

Cette proposition permet aussi de sortir d’un autre cliché : ce qui est rigoureux est de droite et ce qui est généreux est de gauche.

2) La complémentarité des modules techniques de transports collectifs. Des pistes de l’association AG3D méritent une attention sérieuse. Là encore, il ne s’agit pas de tout chercher à inventer. Dès le début des années 80, la question des TC par câble a été évoquée sérieusement. Elle est adaptée au contournement de certaines contraintes topographies ou urbanistiques tout particulièrement à destination du péri-urbain.

3) La question de péages urbains doit être sérieusement examinée. Il faut éviter des péages de proximité, étudier des dispositions d’abonnements très privilégiés, décider de l’affectation dédiée du produit aux voies de circulation. Bon nombre d’autres villes étrangères y viennent et elles ne sont pas toutes dans l’erreur, loin s’en faut.

Quand j’ai présidé l’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise, nous avions publié un document technique qui insistait sur le « déséquilibre en marche ». Ce déséqulibre s’accroît et avec l’urbanisation galopante du péri-urbain, à l’exemple du canton de Vif notamment, il va créer des conditions de vie de plus en plus pénalisantes.

Il serait temps que les querelles de personnes ou de sensibilités dans l’opposition de l’agglo s’effacent pour ouvrir de tels débats d’intérêt général. Tant que l’offre concrète de cette sensibilité dans l’agglo ne sera pas assimilée à une contribution positive de nature à améliorer la vie quotidienne de tous, le rebond sera impossible.