Sur le plan national, François Bayrou a tenu ce week-end un Conseil national de crise. L'acronyme Modem s'approche de plus en plus de … mouvement démobilisé.
Les prévisionnistes sont souvent les premiers surpris quand les faits viennent leur donner raison. De nombreux commentateurs prévoyaient des difficultés dans la recherche de "l'ailleurs".
La mode actuelle des prévisionnistes est désormais d'identifier comment le "couvercle va sauter " contre Bayrou.
Pour le Modem, il devait traverser toutes les tempêtes jusqu'à la prochaine présidentielle. Mais cette tempête là s'annonce en effet redoutable.
Trois constats s'imposent au lendemain des régionales.
Tout d'abord, le Président du Modem est désormais sur le fil du rasoir. La sanction est intervenue une fois de plus mais avec une sévérité particulière.
Ensuite, il était admis que le PS devait dépérir. Il est en pleine forme.
Enfin, le besoin "d'ailleurs" devait augmenter. La bipolarisation est à la mode.
C'est donc toute la stratégie de Bayrou qui est remise en question.
Une défaite de plus ou la défaite de trop ?
Sur le plan local, les divisions du Modem sont fortes. Cet affaiblissement apparent intervient à un moment où pourtant le centre droit est plus stratégique que jamais face à la percée d'Europe Ecologie. Comment la droite locale peut-elle espérer reprendre le pouvoir si elle coupe définitivement les ponts tant avec le centre droit (donc le Modem ?) qu'avec une partie des écologistes ? C'est impossible. Son socle de départ est alors trop faible.
Par conséquent, tout l'enjeu consiste désormais pour elle à faire "bouger les lignes". C'est le même enjeu qu'en 1982. Alors, par la proposition de referendum sur le tramway, elle avait passé deux messages de fond : 1) nous n'aurons pas de leçon à recevoir en matière de démocratie locale directe ; 2) nous ne sommes pas opposés à une avancée significative en matière de transports collectifs.
C'est aujourd'hui le même enjeu stratégique. La Rocade Nord est peut-être ce dossier à la condition toutefois de le placer dans un cadre considérablement plus global et sur des critères de nature à reposer des fondations pour des ponts ultérieurs avec le Modem et avec des écologistes modérés.
Tant que la droite locale n'aura pas engagé ce repositionnement de fond, les batailles internes seront non seulement stériles mais dérisoires face à la réalité des enjeux pour se remettre en situation de force d'alternance.
Sous cet angle, même ponctuellement fragilisé, le Modem demeure nationalement et localement une force politique importante.
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