Question 4 : la déroute de l’UMP 38 est-elle aussi la défaite de Michel Savin ?
Oui. C’est une question importante qui mérite des explications claires et précises.
Pendant près d’une dizaine d’années, nous avons appartenu Michel Savin et moi au même groupe au sein du Conseil général de l’Isère. Au décès de son papa, contre l’avis de la quasi-totalité des intervenants à cette époque, Alain Carignon avait défendu que Michel Savin pouvait et devait être présenté à la succession de son papa. Son élection est alors intervenue dans des conditions respectueuses de la mémoire de son papa et nos relations avaient été cordiales et sympathiques.
Son comportement en mars 2008 dans le canton de Vif a été d’une inélégance peu respectueuse de ce passé. Mais la vie est parfois ainsi faite. Il faut reconnaître aux individus une part pour l’erreur et la faculté ultérieure de s’amender. C’est l’obstination dans l’erreur qui est coupable. C’est donc avec recul et sans rancoeur qu’il importe d’apprécier la part de responsabilité de Michel Savin.
Sa part est déterminante parce qu’il a effectué des choix qui vont à l’opposé du bon sens indispensable. Prenons 5 exemples pratiques.
1) Michel Savin aurait dû conduire cette liste départementale. Il y aurait gagné ses premiers galons en notoriété départementale.
2) Michel Savin aurait dû conduire la grande réconciliation. Cette réconciliation passe par la réintégration de Richard Cazenave au sein de l’UMP et probablement le fait de le placer en 3ème position sur la liste comme « sage » de nature à oeuvrer sur Grenoble pour bâtir les ponts nécessaires entre les diverses sensibilités éclatées. Richard a l’expérience nécessaire mais aussi la vision collective qui fait manifestement défaut à d’autres acteurs locaux : site Internet de Richard Cazenave
Au titre des moins de 25 ans, une place éligible devait être reconnue à Julien Polat qui est indiscutablement l’un des éléments les plus prometteurs de la nouvelle génération. Il faut également saluer la force de tempérament qui est la sienne car dans de nombreux combats il accepte de défendre ses convictions au prix de lourdes difficultés évidentes. C’est un trait de caractère qui mérite d’être reconnu et salué car de tels caractères sont rares. Dans le même esprit, la place du Nord Isère autour de Thierry Kovacs méritait une autre considération.
Michel Savin n’a pas fait ces choix qui auraient changé une partie de la donne.
3) Michel Savin aurait dû construire un véritable projet départemental. A un moment, il semble qu’il ait confié à Vincent Marino l’élaboration de ce projet. C’était un choix judicieux car cet ancien collaborateur de Charles Millon, d’Alain Carignon et de Bernard Saugey a une connaissance technique précieuse des réalités locales.
A l’opposé d’une telle démarche, il n’y a pas eu de projet. C’est d’ailleurs le même comportement qui a guidé l’absence de candidature à la présidence de la métro : pas de projet alternatif donc même pas de candidat.
4) Michel Savin aurait dû fixer des règles claires de campagne comme ce fut le cas par le passé. Là encore, prenons des points très pratiques. Chaque candidat doit s’occuper d’une vingtaine de Communes avec un contenu précis (tractage, réunions publiques …). Cette règle avait été mise en oeuvre en 1986 avec beaucoup d’efficacité. Beaucoup d’électeurs en mars 2010 ne sont pas allés voter parce qu’ils ont considéré qu’un candidat qui ne fait pas l’effort de venir les voir ne mérite pas l’effort qu’on vote pour lui. Il est vrai que dans certaines géographies les électeurs qui ont voté UMP en mars 2010 méritent une carte « UMP Gold » parce qu’il fallait vraiment vouloir voter…
La liste a fonctionné comme si l’élection était la place sur la liste et non pas le nombre global des suffrages ultérieurs.
5) Michel Savin aurait dû associer les militants aux différentes étapes pour créer l’enracinement populaire qui est indispensable. Là aussi, par la passé, il y a eu des attitudes irréelles. Par exemple, des assemblées de circonscription dans l’annexe UMP qu’est devenue la salle oriel de varces ont été tenues avec un tri sélectif arbitraire des invités. Si on aspire à rassembler, il vaut mieux avoir la sagesse de laisser au vestiaire de telles pratiques. Sinon, il est difficile ensuite de solliciter pour du militantisme ceux qui étaient ignorés hier …
Tous ces exemples pratiques montrent que la décote considérable de UMP dans l’Isère n’est pas le fait du hasard.
Elle est la conséquence directe de choix qui ont été opérés par la direction départementale. Le reconnaître, ce n’est pas l’accabler mais bien au contraire la respecter car c’est reconnaître sa part décisive des choix qui sont les siens.
Question 5 : le succès d’Europe-Ecologie et la comparaison avec l’UMP ?
suite demain.
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