Ce week-end sera marqué par le scrutin régional en France. Aux Etats-Unis, c’est l’actualité de la réforme de la santé.
Après les alertes politiques de Virginie et de Boston, Barack Obama a remis en place le dispositif de mobilisation reposant sur les citoyens. Le décalage avec les méthodes Françaises est étonnant à cet égard.
La méthode Obama repose pour l’essentiel sur deux leviers. D’une part, il applique une nouvelle rhétorique dans ses discours. D’autre part, il fait appel à la mobilisation des citoyens pour gagner la conviction sur le terrain quartier par quartier.
En ce qui concerne la rhétorique, l’article paru dans la revue Esprit de décembre 2009 est remarquable. Il analyse le style rédactionnel et la recherche permanente pour qu’il soit inclusif c’est à dire qu’il puisse parler à l’émotion de chacun en reposant sur des scènes de vie et non pas sur des approches technocratiques. C’est cette rhétorique qui a créé le « phénomène Obama » à l’origine parce qu’elle casse un discours abstrait. Aucun leader français n’est parvenu, par incapacité ou par refus volontaire, à « fleurir » ses discours d’un tel style.
S’agissant de la victoire par le terrain, c’est là aussi un esprit neuf. L’enjeu n’est plus de faire descendre les ordres mais de faire vivre la diversité du terrain. C’est une logique entièrement nouvelle. Il n’y a plus une campagne de mobilisation mais 50 000 campagnes adaptées aux terrains et qui se vivent presque quartier par quartier. Lors des régionales, le PS a fait un pas de méthode vers cette logique en ouvrant son réseau social à des informations techniques de proximité. Mais là aussi le retard est grand en France. Ce qui est intéressant c’est que cette mobilisation du terrain est perçue comme la réappropriation de la politique par le citoyen. Il ne suffit pas de voter. Il faut faire acte de militantisme civique.
Depuis les dernières semaines, cette « machine à produire des convictions » refonctionne à plein régime. La cote d’approbation en faveur d’Obama est repassée positive dans la quasi-totalité des Etats. Ceux qui commençaient à conclure qu’un seul mandat serait « suffisant » risquent d’en être pour leurs frais. Quant au Président français qui semble souvent faire état des supposées difficultés du Président Américain, la seul comparaison des cotes de confiance a de quoi l’inquiéter. Une comparaison qui est d’ailleurs absente des médias français comme si la France était un îlot singulier dans les démocraties modernes. L’information des médias « classiques » lors des régionales a franchi un nouveau seuil d’inquiétante docilité face au pouvoir ou de terrible incompétence. C’est une réelle forme d’obscurantisme qui s’installe.
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