Le jeu politique le plus répandu actuellement ne consiste pas à chercher « qui fait » mais « qui ne permet pas de faire ».
La politique est ainsi devenue le jeu du mistigri. Les impôts locaux augmentent, c’est la faute à l’Etat. Les équipements municipaux prennent du retard, c’est la faute à la Région qui ne verse pas la subvention. Un gymnase n’est pas construit, c’est la faute au Département qui tarde à financer sa part. Des logements sociaux sont perçus trop nombreux, c’est la faute au schéma d’agglomération …
Il n’y a bien que pour percevoir leurs indemnités que les élus, professionnels de la politique, ne trouvent pas d’excuses ou de bouc-émissaire pour expliquer une impossibilité ou un retard.
Valérie Pécresse de passage sur Lyon vient pour une fois de casser ce code du « jamais responsable ». Elle a constaté des retards graves sur le plan campus et elle a, en présence de l’intéressé, clairement indiqué à qui incombait la faute : la Région Rhône-Alpes.
Il y a là une clarté de ton qui change avec l’hypocrisie ambiante généralisée et de surcroît en présence du Président de la collectivité concernée.