Pour maintenir en France des filets historiques élevés de protections sociales en diminuant la pression fiscale, il y a un changement radical indispensable des mentalités plaçant l'action publique dans une logique de subsidiarité : n'intervenir que lorsque l'action des citoyens est impossible. Prenons l'exemple du mois de février supposé être le mois pour célébrer la biodiversité par la protection et la promotion des zones humides. La biodiversité c'est notamment la défense des animaux sauvages de proximité. Les chiffres officiels sont dramatiques concernant la situation des espèces animales sauvages de proximité en France : – 60 % de moineaux depuis 10 ans, un tiers d’alouettes des champs disparues en 15 ans …, en moyenne les populations d’oiseaux ont perdu un tiers de leurs effectifs sur les 15 dernières années. Et les chiffres pourraient défiler longtemps sur le même registre. Où se pose une mésange quand il n'y a plus d'arbre ? Où va se désaltérer un écureuil quand des immeubles font une barrière de béton et de bitume au lieu de l'ancien corridor naturel pour accéder à un point d'eau ? En février 2019, près de 2 000 actions de sensibilisation sont intervenues sur le plan français. Dans d'autres pays, ce mois international a connu des chiffres considérablement plus amples. Pourquoi ? Parce que l'action citoyenne individuelle était là et démultipliait tout. L'attente est forte. Par exemple dans l'agglomération grenobloise, la semaine dernière la très belle initiative de "la nuit de la chouette" sur St Paul de Varces conduite par la LPO 38 et une association locale. A cet exemple, le vrai tournant c'est quand les citoyens se diront : "je peux le faire et peu importe si la collectivité ne le fait pas. Mon action + celle de mon voisin + …. : nous serons déjà très efficaces". Le samedi en début d'après-midi, je suis l'un des clients assidus du Gamm Vert de Varces. Au rayon des produits ou équipements pour espèces animales de proximité, les discussions sont de plus en plus fréquentes. L'action de chacun monte manifestement en gamme. Un point très positif.
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« Vous verrez quand vous ne serez plus bondissant d’étage à étage … »
Samedi, dans la neige, l'une de mes chaussures préférées de randonnée a rendu l'âme. J'espère que la colle U va faire l'un de ses miracles habituels. Mais rien ne parait garanti tant elle est usée. L'enseignement majeur du terrain est ailleurs. https://cdn.embedly.com/widgets/platform.js« >En 40 ans, je n'ai jamais vu des chemins aussi abandonnés, détériorés, transformés en ruisseaux. Et dans ces ruisseaux j'ai beaucoup bataillé samedi. Dans de telles circonstances, les souvenirs sont toujours intéressants. J'ai repensé au mercredi 10 janvier 1990 (date précise vérifiée depuis sur mon agenda). Ce soir là à 19 heures, en mairie de Vif, se déroule une réunion de l'association des maires du canton de Vif. A la sortie de la réunion vers les 21 heures, sur le parking, je trouve mon prédécesseur (Michel Couëtoux) très fatigué. Nous parlons un moment ensemble et nous décidons d'aller au Picaban en face de la mairie prendre un café et un croque-monsieur. Un moment très sympathique. Nous reparlons de la campagne électorale de l'année précédente. Et avec l'écart d'âges (Michel Couëtoux était alors dans la moitié supérieure de ses 50 ans), il a une formule qui me marque évoquant le porte à porte effectué alors et sa surprise devant ma ténacité : "vous verrez quand vous ne serez plus bondissant d'étage à étage …". Samedi, cette formule a souvent été présente dans mon esprit dans l'eau et la neige … Il y avait manifestement beaucoup de vérité et de sagesse dans son expression d'alors.
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Et la France s’inventa une technostructure de plus : l’intercommunalité !
Détentrice déjà du triste record des échelons administratifs aux compétences croisées, la France s'est inventée ces dernières années une technostructure de plus : l'intercommunalité. La semaine dernière, dans l'agglomération grenobloise, la métropole a publié un document d'urbanisme. Des dizaines de milliers de pages particulièrement indigestes. Mais des perles fabuleuses pour qui connait le terrain. Un exemple concret. Pour la Commune de St Paul de Varces parmi les quelques richesses patrimoniales à conserver absolument selon ce document d'urbanisme est citée la "maison Rochas". Une propriété historique datant du XVII siècle. Le problème c'est que la technostructure locale a oublié que cette "richesse patrimoniale historique" a été vendue par la Commune propriétaire il y a 3 ans via le … Bon Coin. Et dans la foulée, avec l'actuelle culture locale de "chasse aux arbres", les arbres centenaires ont été immédiatement abattus bien sûr … A ce niveau de "perles" la lecture d'un document d'urbanisme dit de proximité promet manifestement…
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Le pouvoir doit se déplacer …
C'est étonnant comme en France il y a un tournant de la gouvernance publique qui n'est pas intégré : le pouvoir doit se déplacer. Il ne s'agit pas de déplacement géographique pour aller sur tel ou tel territoire. Il s'agit d'accepter de transférer le pouvoir à ceux qui font sur le terrain : entrepreneurs, citoyens, artisans … Même avec un jeune Président, on vit toujours dans la culture du pouvoir qui encadre alors qu'il devrait libérer. Qui réglemente alors qu'il devrait supprimer des entraves. La véritable révolution culturelle est là : quand Paris regardera la Province sans esprit de mise sous tutelle mais comme des territoires prêts à expérimenter, innover, gagner. Hier sur une Commune dont j'ai été maire, j'ai discuté en fin d'après-midi sur la place du village au moment où j'allais faire des photos vers 18 heures. J'évoquais avec eux la date anniversaire du 1er référendum sur le coeur-village. Près de 75 % de participation. Et ce formidable appétit de décider.
Et de constater cet enthousiasme à l'idée que les citoyens puissent décider. Depuis mai 2017, la véritable révolution n'est pas intervenue en France. La dépense publique ne baisse pas. Les prélèvements publics augmentent toujours. Et le jeune Président ne transfère pas le pouvoir. Il devrait se méfier. C'est peut-être le réel sujet du divorce possible. Le temps n'est pas au "pouvoir jupitérien" qui sait tout pour les autres mais au pouvoir du pair qui accepte de faire confiance aux autres… Il faut accepter que le pouvoir se déplace pour être mieux partagé.
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Ne rien dire de plus que ce qui apparaît …
Fin mai 2018, un excellent photographe va organiser une exposition de ses photos : Bruno Gouilloux. Il y a une question de fond que l'on doit se poser en permanence : le sens d'une action. Réussir une photographie c'est quoi ? Pour moi, la réponse c'est quand il n'y a rien à dire de plus que ce qui apparaît. Quand la nature est belle parce que toutes ses couleurs sont restituées avec nuance. Quand la félinité ou la douceur d'un animal est captée. Quand un regard humain dénote une complicité ou un rire annoncé…. Bruno Gouilloux a ce regard qui ouvre le talent d'un photographe. Notre première collaboration date de ma première campagne électorale. Nous avions alors décidé de susciter la surprise lors de la candidature. Donc le choix d'une annonce en deux temps : de belles photos sans signature posant une question. Puis quelques jours plus tard, les mêmes photos mais avec une "phase dite de révélation" donc avec une signature.
Puis dans la foulée, nous avions engagé du porte à porte tellement plus facile à l'époque. Et ma surprise de voir des personnes nombreuses me faire entrer chez elles, me conduire à la cuisine ou à la salle à manger pour me montrer la première photo mise de côté, posée sur un meuble. Et cette photo donnait alors lieu à des commentaires. Parler à l'oeil c'est tout sauf facile. Mais écouter ensuite les commentaires, c'est passionnant parce que la photo fait appel à l'émotion instinctive, profonde bien mieux que les mots porteurs de tant de sens différents parfois même contraires. C'est une belle exposition qui s'annonce à partir de fin mai. Les amoureux de la nature et des animaux y trouveront matière à beaucoup de satisfactions.
NB : comme traditionnellement, le vernissage est sur invitation.
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« Ne sacrifiez jamais vos convictions pour être dans l’air du temps »
Cette formule de John Kennedy trouve aujourd'hui une illustration particulière avec le décès du Général Pierre Laurens. A côté de sa carrière militaire, il n'a jamais sacrifié ses convictions partisanes fortes. Il en fut de même pour moi quand j'ai conduit une liste de sensibilité différente avant d'accéder alors à la fonction de Maire de la Commune de St Paul de Varces. Aujourd'hui, il a décidé de choisir cette belle Commune pour la cérémonie religieuse pour son décès. Des obligations professionnelles incontournables m'ayant éloigné de St Paul, je n'ai pu participer à regret à cette cérémonie religieuse. Mes pensées sont auprès de sa famille. Il y a un temps pour les compétitions saines. Il y en a un autre pour la mémoire comme pour le respect de cérémonies vécues en commun. C'est ce dernier temps que je tiens aujourd'hui à célébrer dans ce triste moment.
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Le massacre de l’urbanisme mimétique
De nombreuses Communes françaises malmènent dangereusement actuellement leurs paysages. Elles tournent la page de ce qui a fait le charme des villes et villages de France : des identités géographiques. Prendre le café sur la place de Grenade sur Adour, ce n'est pas le même paysage qu'au Bréal sous Montfort ou à Cassis. De même dans les paysages de proximité : à chaque géographie, ses couleurs, ses toitures, ses formats … Que traduit cette réalité : il y a une identité géographique faite notamment de l'Histoire. Cette époque est en train de passer. Tout particulièrement dans le péri-urbain qui subit l'invasion de l'urbanisme mimétique : faire comme ailleurs. le mimétisme, c'est être comme l'autre. C'est l'application à l'urbanisme du "tout se vaut", du "tous pareil" que l'on trouve désormais dans tant d'autres domaines dont l'enseignement. La richesse, c'est la diversité. Jamais la grisaille de l'uniformité. Et il a fallu des siècles pour que des religions l'admettent dans certains domaines.
Ce mimétisme, c'est quoi : c'est le règne du copier-coller. Un promoteur prend les projets dans les cartons et applique le même urbanisme partout. C'est une forme d'ubérisation de la société. Uber, c'est quoi ? C'est le format unique. Pour être chauffeur, il faut un costume noir avec une cravate noire dans une berline noire avec si possible des vitres teintées à l'arrière pour que le temps d'un déplacement un anonyme se "la joue" VIP. C'est la fin du taxi avec la plaisir des hasards, celui qui aime parler ou le taciturne, la belle berline ou la voiture très ordinaire de celui qui explique qu'il traverse une passe difficile …
Pour l'urbanisme, c'est pareil. Dans les villes, on introduit des morceaux de la campagne. Et dans les campagnes, on introduit des morceaux de ville. Dans l'agglomération grenobloise, il y a actuellement un cas caricatural : le projet du Villarey à St Paul de Varces. A l'origine, 2 hectares de verdure à proximité d'un groupe scolaire construit de "plain-pied" avec une route d'accès sécurisée car dédiée à la seule école. Demain, ce groupe scolaire sera aux côtés de 100 logements à terme, 200 voitures … dans un urbanisme transposable dans toutes les autres Communes voisines. Le massacre de l'urbanisme mimétique.
Il suffit de comparer les paysages.
Aujourd'hui :
Demain : une version parmi d'autres :
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L’âme des pierres
Vendredi soir, réel plaisir pour moi que de revoir de l'intérieur un Groupe scolaire qui avait mobilisé largement une population dont de nombreux élus sur St Paul de Varces. Une conception intégrée dans l'environnement. Revoir les images de nos enfants jeunes à la sortie de l'école. Un nom de baptême qui est fort de signification : les Epis d'Or. Penser au nombre considérable des heures pour choisir un terrain qui soit un site protégé, à l'écart de la circulation …
Avoir le regret d'observer que cet équipement qui avait reçu le prix rhône-alpes de la construction bois n'avait désormais même plus l'entretien de base avec des peintures de simple maintenance. Mais surtout écouter des élus exposer comment l'âme des pierres ne serait plus respectée. Un espace a une identité, une personnalité. Ce groupe scolaire qui me vaut tant de messages sympathiques d'anciens élèves a vocation à être au calme, à l'écart, au milieu des champs. Puis, un jour, contrairement à leurs engagements publics officiels d'hier, des élus décident de livrer ces champs à des promoteurs immobiliers pour construire des immeubles (+ 12 % de la population totale d'un coup !). La route qui avait vocation à n'accueillir que des parents d'élèves sera demain partagée avec un nombre considérable de véhicules. L'âme des pierres est oubliée, trahie, changée définitivement. Ce n'est pas bien de se comporter ainsi. De telles attitudes rendent incontournables des mobilisations qui, dans un cadre différent, n'avaient pas de raison d'être. L'âme des pierres comme les arbres centenaires méritent davantage de considération dans la durée.
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St Paul de Varces : bel hommage rendu à Michel Deuil
Hier, les habitants de St Paul de Varces et de Communes voisines ont rendu un bel hommage mérité à Michel Deuil. Cet hommage c'est la reconnaissance exprimée pour une vie de service public de proximité. C'est ce service public qui est apprécié. De quoi est-il question ? De toutes les qualités que j'ai pu connaître à ses côtés comme Maire de cette Commune. D'abord le sens du dévouement. Un dévouement sans limite qui, selon les circonstances, ne connaît aucun horaire. Ensuite, la relation humaine directe. Ce service public de proximité, ce n'est pas un formulaire administratif à retirer, à remplir puis attendre. A l'opposé, c'est un coup de téléphone direct et une réponse immédiate. C'est enfin le sens de l'adaptation. En 40 ans de service public, Michel Deuil a accompagné des évolutions considérables de la Commune. Un exemple parmi tant d'autres : la construction du nouveau groupe scolaire et la fin des préfabriqués qui sévissaient de longue date et qu'il fallait évacuer à la moindre neige pour protéger la sécurité des enfants.
Ce sont de belles qualités qui ont expliqué une mobilisation considérable des habitants de St Paul de Varces pour accompagner Michel Deuil à sa dernière demeure. Un bel hommage mérité.
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Grenoble Agglo : l’opinion de nulle part
Hier soir j'ai appris par le compte Instagram d'un Vifois que le Couvent de la Visitation était en feu (M. Jean François Fechino dont la photo ci-dessus est extraite de son compte Instagram). Une situation dramatique d'une extrême gravité qui dénote une situation locale surprenante : l'opinion de nulle part.
L'opinion locale aime être flattée régulièrement d'un "avenir d'avance" grâce aux nouvelles technologies. Mais dans le même temps, elle récuse les objets intelligents comme les compteurs Linky qui sont une indiscutable avancée y compris sur le plan de la justice sociale. Et on constate actuellement les délibérations virulentes sur des Communes (St Nizier, Echirolles, St martin d'Hères, Pont de Claix … d'ailleurs souvent techniquement souvent hors sujet avec des aberrations irréelles). C'est l'opinion qui a peur de l'avenir. Qui n'aime pas l'avenir.
Par conséquent, on serait en droit de penser que cette opinion angoissée par l'avenir aime le passé. Même pas. Dans les faits elle n'aime pas davantage le passé que l'avenir. Le Couvent de la Visitation à Vif vient de brûler hier soir. C'est une perte terrible pour l'histoire locale. Depuis 10 ans, il était abandonné, démantelé, livré pour partie à la promotion immobilière. Une injure faite au temps.
A Varces, Commune voisine de Vif, la Maison Beylier a été entièrement détruite à coups de pelles mécaniques !
A St Paul de Varces, l'une des plus vieilles bâtisses (la Maison Rochas), propriété communale, a été mise en