Lors des dernières élections municipales, les sondages ont battu des records d'erreurs toutes géographies confondues. Lors des européennes de mai 2014, la première et nette place du FN a longtemps été éclipsée dans les sondages. Aux Etats-Unis, un blog très documenté vient de consacrer un article aux sondages erronés.
Pourquoi dans de telles conditions laisser une place aussi importante aux sondages ?
Parce qu'en France tout particulièrement, le succès précède le soutien.
Sous cet angle, le sondage est devenu une réelle méthode de structuration de l'opinion. C'est parce qu'un candidat est donné comme gagnant possible que la chance de gagner s'ouvre.
L'opinion évacue les questions politiques. En dehors de militants de moins en moins nombreux, elle évacue aussi les actes de "résistance". Les moutons sont devenus guides et pour les moutons le sondage est la grille de comportement : voter pour le gagnant.
Les courbes de popularité comme d'impopularité ont ainsi une large proportion auto-entretenue. Parce qu'une personne est populaire,